Marie Tison
"L'aviation commerciale indienne, en pleine expansion, a un besoin criant de pilotes. C'est d'ailleurs pour aider le pays à faire face à cette demande que CAE a établi deux écoles de pilotage et un centre de formation en Inde.
Mais CAE, tout comme la société indienne, a été prise au dépourvu par le scandale des faux pilotes, qui émerge peu à peu depuis quelques semaines.
Le tout a commencé avec un atterrissage particulièrement mal réalisé. Une pilote du transporteur au rabais IndiGo, la capitaine Parminder Kaur Gulati, a endommagé un A320 lorsqu'elle a fait atterrir l'appareil sur le train d'atterrissage avant plutôt que sur les trains arrière. Les autorités indiennes ont réalisé que la pilote avait fait plusieurs atterrissages semblables dans le passé, mais qu'on ne les avait pas informées de ces incidents. Puis, elles ont découvert que Mme Gulati avait utilisé de faux documents pour obtenir sa licence de pilote. Elle avait notamment modifié une fiche pour faire croire qu'elle avait réussi un examen essentiel pour l'obtention de la licence.
Révélations inquiétantes
Des vérifications ont permis de constater qu'un autre pilote, celui-là travaillant pour Air India, avait obtenu sa licence de façon semblable. Les deux ont été arrêtés.
Puis, les révélations inquiétantes se sont enchaînées. Les autorités ont annulé les licences de 14 pilotes parce qu'ils avaient exagéré le nombre d'heures de vol qu'ils avaient faites pour obtenir une licence. Elles ont également découvert que de petites écoles de pilotage avaient attesté un nombre fictif d'heures de vol en échange de pots-de-vin. C'est ainsi qu'une école du Rajasthan, qui ne possédait qu'un vieil appareil, avait attesté 250 heures de vol pour un certain nombre de pilotes, le minimum nécessaire pour obtenir une licence, alors que ceux-ci n'avaient que 40 ou 50 heures de vol à leur actif. La Rajasthan Flying School pouvait ainsi économiser des frais de carburant et les apprentis pouvaient obtenir leur licence plus rapidement. L'école a dû fermer ses portes en 2008 lorsque les autorités ont cloué son appareil au sol.
De nouvelles arrestations ont suivi ces révélations, notamment celle d'un employé du Directorate General of Civil Aviation (DGCA) de l'Inde, qui aurait participé à la fraude. Le DGCA a entrepris une vérification auprès de la quarantaine d'écoles de pilotage que compte le pays.
CAE gère deux écoles de pilotage en Inde. L'une d'elles, située à Gondia, est une coentreprise avec l'Airport Authority of India. Elle peut accueillir jusqu'à 200 élèves par année. L'autre, située à Rae Bareli, appartient au gouvernement indien. Elle a une capacité de 300 élèves par année.
«Nous respectons toutes les normes, a assuré la vice-présidente aux communications de CAE, Nathalie Bourque. J'espère d'ailleurs que toutes les écoles respectent les normes, parce qu'il en va de la sécurité du public.»
CAE possède également un centre de formation à Bangalore, doté de simulateurs de vol, pour répondre aux besoins des transporteurs aériens.
Demande en forte croissance
Selon Boeing, l'Inde aura besoin de 1150 nouveaux avions commerciaux au cours des 20 prochaines années. Les sociétés aériennes indiennes ont transporté 44 millions de passagers en 2009. En 2010, elles en ont transporté 50 millions, un bond de près de 14%.
L'aviation d'affaires est également en pleine expansion. Selon la firme américaine de consultation Firestone Management, la flotte a grimpé de 46% au cours des 36 derniers mois pour atteindre 136 appareils.
L'industrie aérienne indienne estime qu'elle a présentement besoin de 300 pilotes expérimentés pour faire face à la demande."
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