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08/02/2010

L'Etat détourne cinq milliards d'euros des caisses de retraite du privé

Cinq à six milliards d'euros vont être siphonnés de la caisse de retraite des salariés du privé pour être refourgués à l'Ircantec, le régime des fonctionnaires contractuels et des élus locaux. La raison ? Le changement de statut de La Poste. Un véritable hold-up d'Etat orchestré de main de maître par Christian Estrosi.
Scandale Ircantec - La Poste

La Poste a changé de statut. Et ses employés contractuels, qui dépendaient jusqu'ici de l'Ircantec, relèveront désormais du régime commun des salariés du privé : l'Arrco-Agirc. Conséquence : les futurs embauchés de La Poste devront s'acquitter de cotisations plus élevées que celles de leurs collègues pour, plus tard à l'heure de la quille, toucher des pensions plus faibles. Un gros mensonge du gouvernement qui a toujours affirmé que le changement de statut ne changerait rien pour les employés de La Poste. Mais c'est presque un détail...

Cinq à six milliards d'euros

Car l'Ircantec, dont La Poste représente un tiers des adhérents, se plaint de la diminution attendue de ses recettes. Moins de nouveaux cotisants, plus d'anciens partant à la retraite... forcément. Le manque à gagner est estimé à cinq ou six milliards d'euros, calculé sur... cinquante ans, l'Ircantec réclamant une compensation pour les cotisations d'employés qui ne sont pas encore nés, relève l'association Sauvegarde Retraites qui a alerté la presse. Ubuesque. Théoriquement, c'est l'Etat qui devrait mettre la main à la poche pour remédier au déséquilibre engendré par ses propres décisions. Mais Christian Estrosi a eu une idée détonante : que l'Arrco-Agirc s'acquitte de la douloureuse ! Et les cotisants du régime commun (les salariés du privé) devront donc signer un chèque d'environ cinq milliards d'euros à l'Ircantec (fonctionnaires contractuels et élus). Scandaleux ? Pas pour les sénateurs, qui ont fait passer l'amendement en question... comme une lettre à la Poste.

Spolier les pauvres pour offrir aux riches

L'Ircantec a pourtant une comptabilité équilibrée, le nombre d'élus et de contractuels (collectivités, enseignement, hôpitaux, sécurité...) ne cessant d'augmenter (au détriment des fonctionnaires titulaires). L'Arrco-Agirc, elle, est aux abois. Ses comptes sont dans le rouge. D'où la réforme des retraites annoncée pour cette année, d'ailleurs. Qu'à cela ne tienne, le pauvre devra travailler plus pour... faire gagner plus au riche. Et puisque le pauvre devient trop pauvre, on lui demande de se serrer la ceinture... C'est devenu la loi, en Sarkozye.

En droit des affaires, cela s'appelle un "abus de bien social". Mais pourquoi ce casse monumental ne fait-il pas scandale ? Tout simplement parce que tout le monde y trouve son compte. L'Ircantec est la caisse des élus locaux, ceux qui élisent les sénateurs, et qui se présenteront devant les électeurs d'ici peu. Il aurait donc été de mauvais goût pour le Sénat de leur refuser cette petite douceur. Le gouvernement ? Il gagne cinq milliards d'euros dans l'affaire, pas de quoi se plaindre. Les syndicats ? Ils sont bien plus représentés dans le public que dans le privé. A part la CGC, le syndicat des cadres, qui assure actuellement la présidence de... l'Ircantec. Et l'opposition dans tout ça ? ... la quoi ?

La retraite : 100% des gagnants ont tenté leur chance... (et les autres se sont fait plumer.)

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