ls sont la priorité du président de la Commission européenne, qui veut se débarrasser d'un problème qui a miné son premier mandat.
José Manuel Baroso, président de la Commission européenne (Sipa)
D'énormes intérêts financiers sont en jeu
C'est le 17 février que la première réunion de la nouvelle Commission est prévue. "Mais le programme de travail est encore en cours d'élaboration", a précisé le porte-parole de la Commission, Pia Ahrenkilde Hansen. "Concernant le cas spécifique du maïs MON 810 et de la pomme de terre Amflora (...) aucune date précise n'a été fixée pour le moment", a précisé la représentation de la Commission en France dans une mise au point à l'AFP. "Comme toute autre demande d'autorisation d'un OGM, que ce soit pour la culture ou non, la prochaine Commission décidera des prochaines étapes au cas par cas", a-t-elle ajouté. Monsanto attend le renouvellement de l'autorisation pour la culture du MON 810, seul OGM cultivé à ce jour dans l'UE, et BASF bataille pour sa pomme de terre. D'énormes intérêts financiers sont en jeu. BASF estime entre 30 et 40 millions d'euros par an les revenus dégagés par Amflora, si sa culture est autorisée.
"Barroso ne raisonne qu'en termes de marchés et de relations commerciales", a souligné le responsable européen. "Il se fonde sur les avis scientifiques qui disent que ces OGM ne présentent pas de risques pour la santé, mais ne se préoccupe pas des possibles conséquences à long terme sur l'environnement", a déploré la source au sein de la Commission. Le départ de Stavros Dimas, commissaire à l'Environnement opposé à la culture des OGM, facilite la tâche à de président de la Commission. Mais ce dernier doit tenir compte des réticences des Etats. Six pays, dont la France et l'Allemagne, ont interdit la culture du MON 810 et onze Etats ont demandé à pouvoir interdire toutes les cultures d'OGM.
"Plus d'inconvénients que d'avantages"
José Manuel Barroso a subi un revers politique l'an dernier lorsque 22 pays ont voté contre sa demande de faire lever les interdictions, et les gouvernements européens sont aujourd'hui très réticents à autoriser les produits OGM en raison de l'opposition de leur opinion, inquiète de leur possible toxicité. Jusqu'à présent, aucune majorité n'a été trouvée et une réflexion est engagée pour différencier autorisations de culture et de commercialisation. Le ministre italien de l'Agriculture, Luca Zaia, sera difficile à convaincre. Car les grandes manoeuvres ont commencé en Italie, où le Conseil d'Etat, saisi par des agriculteurs pro-OGM, a demandé d'autoriser leur culture. "Nous nous y opposerons", a-t-il annoncé, soulignant que "le monde scientifique était divisé sur les OGM".
La culture du MON 810 présente "plus d'inconvénients que d'avantages", a ainsi estimé fin décembre le Haut conseil des Biotechnologies en France. L'Amflora contient en effet un gène marqueur de résistance aux antibiotiques. Le MON 810 contient pour sa part une molécule insecticide.
La Commission fonde son action sur les avis de l'EFSA, l'agence européenne de sécurité des aliments (AESA en français), qui assure que le MON 810 et la pomme de terre Amflora ne posent aucun problème pour la santé. Mais l'institution est aujourd'hui au coeur d'une polémique après l'embauche de Suzy Renkens, son ancienne directrice du département OGM, par le groupe agroalimentaire suisse Syngenta. Plusieurs organisations écologistes ont demandé des explications à José Manuel Barroso.
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/environnement/20100209.OBS6323/barroso_veut_autoriser_la_culture_de_deux_ogm_controver.html
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