Le nombre de chômeurs ayant épuisé leurs droits à l'assurance chômage devrait atteindre un million en 2010. Une situation face à laquelle les syndicats réclament des solutions d'urgence. Voici leurs propositions.
La hausse attendue - à un million cette année - du nombre de demandeurs d'emploi en fin de droits à une indemnisation chômage, au sujet de laquelle le gouvernement et les partenaires sociaux se renvoient la balle depuis des semaines, sera au menu de la réunion du 15 février à l'Elysée avec les partenaires sociaux. Quelles solutions seront évoquées ?
Prolonger l'indemnisation par l'assurance chômage
C'est l'une des propositions de la CGT. Depuis 2009, un jour travaillé équivaut à un jour indemnisé. Mais étendre la durée de l'indemnisation coûterait cher à l'assurance chômage, de l'ordre de 1,342 milliard d'euros pour trois mois dégressifs. Or le déficit cumulé de l'Unedic devrait déjà atteindre 10 milliards fin 2010. Une solution que refuse a priori le Medef. De même que la CFDT : "L'Unedic a déjà fait des efforts financiers en 2009 en prenant en élargissant le nombre de personnes éligibles à une indemnisation", explique son secrétaire national, Gaby Bonnand. La CFTC est pour sa part sceptique : "Augmenter la durée d'indemnisation, pourquoi pas, mais cela va-t-il vraiment aider ces chômeurs à retrouver un emploi?", s'interroge sa vice-présidente, Gabrielle Simon.
Assouplir les condition d'accès aux minima sociaux
Certains chômeurs ayant épuisé leurs droits aux allocations chômage peuvent prétendre à l'Allocation de solidarité spécifique (ASS) ou au Revenu de solidarité active (RSA). Mais tous n'y ont pas droit, car ces minima sont accordés en fonction des ressources du ménage et selon le patrimoine du demandeur. Sur le million de chômeurs en fin de droits cette année, seuls 38% bénéficieront d'un revenu de remplacement. Environ 600.000 seront sans ressource. Face à cette situation, la plupart des syndicats (CGT, CFDT, CFTC, FO) demandent l'assouplissement des critères d'éligibilité à l'ASS. FO se prononce même pour la création d'une allocation spécifique pour cette population. Une solution qui ne recueille pas la faveur de l'exécutif. S'il assure que "personne ne sera abandonné", Nicolas Sarkozy souligne que "la France n'a pas besoin d'assistanat".
Renforcer l'accompagnement vers l'emploi
C'est une proposition de la CFTC : proposer un bilan de recherche d'emploi trois mois avant la fin de la période d'indemnisation du demandeur, lui trouver un emploi ou l'orienter vers une formation. Cette option semble plus correspondre à la vision du gouvernement. "Les contrats aidés, cela peut aider des chômeurs en fin de droits", estime Laurent Wauquiez. "Il faut qu'on puisse avoir des entretiens pour toutes les personnes qui arrivent en fin de droits, notamment les chômeurs de longue durée", ajoute le secrétaire d'Etat à l'Emploi.
Qui va payer?
Pour la CGT, il faut augmenter le taux de cotisation sur les contrats précaires (CDD et missions d'intérim), qui est aujourd'hui de 6,4% quelle que soit la nature du contrat de travail. La facture reviendrait donc aux salariés et employeurs. La CFDT propose de créer une tranche supplémentaire de l'impôt sur les revenus les plus élevés et d'affecter ses recettes à la prise en charge des chômeurs en fin de droits. Dans ce cas, ce serait les Français les plus riches qui prendraient en charge les Français les plus démunis. La CFTC et FO se prononcent en faveur d'un financement partagé entre l'Etat ou les collectivités locales et l'assurance chômage.
http://www.lexpansion.com/economie/actualite-economique/que-faire-pour-les-chomeurs-en-fin-de-droits_225469.html
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