Optimisme de circonstance côté grande puissances, concert de protestations virulentes côté émergents et ONG: les réactions après l'accord a minima arraché vendredi soir à Copenhague.
Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU, voit dans l'accord «peut-être pas tout ce que nous espérions» mais une «étape essentielle».
Un accord «significatif» et «sans précédent» pour Barack Obama, mais les progrès enregistrés dans la capitale danoise sont «insuffisants». Même ton chez son homologue canadien Stephen Harper qui a qualifié l'accord de «complet et réaliste». Un «premier pas» aussi pour le Premier ministre britannique Gordon Brown.
Côté français, Nicolas Sarkozy a estimé que l'accord n'était «pas parfait» mais que c'était «le meilleur accord possible».
«Ce n'est pas un accord parfait, il n'est pas de nature à répondre à la menace climatique», a regretté un peu plus explicitement le Premier ministre suédois Fredrick Reinfelt dont le pays assure la présidence européenne jusqu'au 31 décembre.
Changement radical de ton du côté des pays du sud, dont plusieurs délégués ont vivement protesté samedi matin en ouverture de la séance plénière de la conférence de l'Onu sur le climat contre un texte qu'ils jugent «irrespectueux» du processus onusien.
L'accord obtenu vendredi est même «le pire de l'histoire», a estimé samedi à Copenhague le délégué soudanais Lumumba Stanislas Dia-Ping, dont le pays préside le G77 (130 pays en développement).
«Et voilà une déclaration d'intention qui présente des trous si grands qu'on pourrait les traverser avec l'Air Force One!», a réagi le patron de Greenpeace, Kumi Naidoo. «Je ne voulais pas rentrer à la maison pour Noël, regarder ma fille dans les yeux et lui dire que nous avons lutté et perdu pour son avenir.»
Dans le camp des activistes, la déception est tout aussi amère. Le président des Amis de la Terre, Nnimmo Bassey: «Nous sommes écoeurés de l'incapacité des pays riches à s'engager sur les réductions d'émissions de gaz à effet de serre qu'ils savent être nécessaires, en particulier les Etats-Unis qui sont historiquement le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre.»
«Affligeant et consternant», renchérit Nicolas Hulot. «C'est de l'improvisation, cela faisait deux ans qu'on travaillait pour arriver à ce résultat.» L'écologiste suave du nufrage la diplomatie française, «en pointe», «ils ont fait leur boulot».
Pour les Verts français «le résultat est aussi désespérant que les enjeux étaient d'importance. La Chine et Obama sont les coupables numéro un, mais l'Europe a péché par sa désunion et son absence de leadership», a estimé samedi Djamila Sonzogni, porte-parole des Verts.
http://www.liberation.fr/terre/0101609576-le-pire-accord-de-l-histoire
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