Salve d’applaudissements au Klimaforum, l’espace alternatif du sommet de Copenhague, ce 15 décembre : la multinationale états-unienne Monsanto, spécialisée dans les pesticides et les OGM, se voit remettre le prix du pire lobbying climatique à Copenhague, prix poétiquement dénommé la Sirène en colère. Huit candidats avaient été retenus par les organisateurs, des ONG environnementales.
La compagnie pétrolière anglo-néerlandaise Shell aurait pu remporter la bataille « pour son investissement dans l’exploitation des sables bitumineux, qui nécessite une consommation intensive d’énergie », explique l’animateur. L’institut américain du pétrole était également bien placé pour remporter le prix, « grâce à sa campagne contre le projet de loi sur le climat aux Etats-Unis ». Malgré leurs louables efforts pour saper la lutte contre le réchauffement climatique, ils n’ont pas eu les grâces du public : 3700 participants sur les 10000 au total ont préféré la prestation de Monsanto et sa table ronde sur le soja responsable. Aucun lobbyiste français ne figure sur le podium.
La firme semencière Monsanto a été sélectionnée « pour avoir fait croire que les organismes génétiquement modifiés étaient la solution au changement climatique et avoir fait en sorte que ses plantes soient utilisées comme agrocarburants ». La participation de Monsanto à la table ronde pour une culture responsable du soja pourrait conduire à « la certification de biodiesel à base de soja durable ». Rien d’autre donc que du soja génétiquement modifié, cultivé à grande échelle, afin de produire des agrocarburants bénéficiant d’une... certification écologique. Monsanto a dépensé deux millions de dollars pour ses activités de lobbying au cours du premier quart de l’année 2009, « y compris pour faire pression sur la proposition de projet de loi climatique américain », précisent les organisateurs.
Sophie Chapelle
Photos : Daniel Maunoury
http://www.bastamag.net/spip.php?article809
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