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05/03/2011

Les Républicains en "guerre" contre les droits des femmes

Aux Etats-Unis, le retour aux affaires du Parti républicain (il a obtenu la majorité à la Chambre des Représentants en novembre) marque le retour en force de l'opposition à l'avortement, mais aussi à la contraception. Les élus républicains en ont fait le coeur de cible de leur politique de réduction des dépenses publiques. Les associations « pro-choix » s'inquiètent d'une « guerre » menée contre le corps des femmes.



Tollé face au projet du Dakota du Sud de justifier le meurtre de médecins pratiquant l'IVG

La plus choquante des tentatives de régression est venue du Dakota du Sud. Un projet de loi entendait qualifier le meurtre d'une personne pratiquant l'avortement d'« homicide justifiable ». Au nom de la défense du foetus,.
« Depuis les années 1990, les extrémistes anti-avortement tentent de faire avancer ce concept », rappelle la National Abortion Federation, qui regroupe des professionnels défenseurs de l'IVG. Elle souligne que huit médecins pratiquant l'avortement ont été tués aux Etats-Unis depuis 1993, et 17 tentatives de meurtre ont eu lieu. Devant le tollé qu'il a provoqué - même certains anti-avortement se se dit choqués - ce projet de loi a été mis au placard le 16 février.
 Dans le Maryland, les enfants et les femmes à la maison

Les élus républicains du comté de Frederick, dans le Maryland, ont choisi, comme cible de leurs restrictions budgétaires, le financement des places en crèche pour les familles en difficulté. Ce fonds, en place depuis 40 ans, bénéficie aujourd'hui à près de 300 enfants du comté.
Deux des élus ont défendu cette décision en expliquant qu'il revenait aux femmes de rester à la maison pour s'occuper de leurs enfants, plutôt que de travailler.


Au Congrès, un budget pour étouffer le Planning familial

Mais dans le même temps, au niveau fédéral, le projet de budget présenté par le Parti républicain s'attaque à l'avortement, ainsi qu'au planning familial. Il entend supprimer l'ensemble du "Title X". Instauré en 1970, ce programme offre aux femmes à faible revenu l'accès à des contraceptifs ainsi qu'à des informations et des services en matière de santé liée à la sexualité. Doté, en 2010, de 317 millions de dollars, il ne finance pas directement les IVG mais soutient souvent les cliniques qui les pratiquent, explique le New York Times.
Par ailleurs, un amendement déposé par le républicain Mike Pence, anti-avortement virulent, vise à supprimer toute aide fédérale aux centres de Planning Familial (Planned Parenthood), pour quelque motif que ce soit.
C'est là « la pire attaque législative contre la santé des femmes en plus de 90 ans d'existence du Planned Parenthood », s'alarme la présidente du programme, dont les 820 centres dans le pays ont accueilli une Américaine sur cinq. « Il est difficile de comprendre pourquoi ces personnes qui clament qu'elles sont opposés à l'avortement font tant d'efforts pour saper le planning familial et la contraception, qui sont justement des outils de prévention de l'avortement », ajoute Cecile Richards, rappelant que 90% de ses activités consistent en de la prévention. Et concernent la sexualité mais aussi le dépistage du cancer ou du Sida. (Lire ici sa déclaration)

Pour les associations, une déclaration de guerre

Ces mesures ont été adoptées par la Chambre des Représentants, après de vifs débats, dans le cadre d'un budget réduisant de plus de 60 milliards de dollars les dépenses fédérales. Elles auront toutefois du mal à passer le cap du Sénat, où les démocrates conservent une courte majorité.
Face à ces attaques répétées du camp Républicain, les défenseurs du droit des femmes à disposer de leurs corps sont eux aussi passés à l'offensive. Le mouvement de lobbying progressiste MoveOn a lancé une campagne nationale, spot télévisé à l'appui, pour s'opposer à ce qu'il considère comme une « guerre contre la santé des femmes » et le risque d'un retour aux avortements clandestins. Tandis que l'association « pro-choix » NARAL s'inquiète, dans des termes eux aussi militaires, d'une « guerre contre la contraception » menée par « une nouvelle vague de politiciens anti-choix ».
La mobilisation a permis, début février, de bloquer une disposition législative visant à limiter la définition du viol - et, ce faisant, à restreindre les possibilités légales d'avorter. Mais d'autres projets participant de cette « guerre aux femmes » attendent d'être discutés. C'est le cas, toujours à la Chambre des Représentants, de la loi H.R.358. Elle autoriserait les hôpitaux à refuser de pratiquer un avortement, même si celui-ci représente le seul moyen de sauver la vie de la femme enceinte. Un autre projet de loi, H.R.3, vise à empêcher les assurances privées de couvrir les IVG.

Obama contre-attaque en visant les anti-contraception

Pendant ce temps, l'administration Obama a répliqué sur un autre registre. Elle a censuré la plupart des dispositions d'un décret publié en 2008, dans les derniers jours de l'administration Bush. Lequel visait notamment à protéger légalement les personnels de santé opposés à la contraception en raison de « leurs convictions religieuses ou morales ». De quoi déséquilibrer la balance des droits au désavantage des patientes, a estimé la secrétaire d'Etat à la Santé, alors que la loi fédérale permet déjà aux médecins de refuser de pratiquer un avortement. Pour Kathleen Sebelius, cette mesure aurait « un impact négatif sur l'accès à la contraception ».

http://www.lesnouvellesnews.fr/index.php/civilisation-articles-section/civilisation/940-republicains-guerre-avortement-contraception

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