Les cadres supérieurs, avec un salaire mensuel net moyen de 4 083 euros, touchent 2 fois plus que la moyenne des salariés et 2,9 fois plus que les employés. Chaque mois, un cadre supérieur dispose de 2 500 euros de plus. Les écarts sont même encore plus grands entre hommes et femmes, ces dernières accédant plus rarement aux postes du haut de la hiérarchie.
Ces données concernant les fiches de paie ne représentent pas avec précision les niveaux de vie. D’un côté les cadres paient davantage d’impôts directs que les ouvriers, ce qui réduit l’écart. Mais bien d’autres éléments, en sens inverse, minimisent les écarts. Ce salaire ne comprend pas l’ensemble des avantages financiers des salariés : les stock options [1], les avantages en nature ou primes. Ensuite, il ne tient pas compte de l’ancienneté. Or les cadres sont en moyenne plus jeunes que les ouvriers, ce qui signifie qu’à âge équivalent, l’écart serait accru. Enfin, il n’intègre pas le temps partiel, ce qui conduit à surestimer le revenu salarial réel des femmes, beaucoup plus nombreuses parmi les bas niveaux de rémunérations.
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Ceux qui touchent le plus et ceux qui touchent le moins
Si l’on observe l’ensemble de la hiérarchie des salaires, l’écart va quasiment de un à dix et dépasse les 10 000 euros mensuels. Les cadres dirigeants, ceux des marchés financiers affichent des salaires en moyenne supérieurs à 10 000 euros et reçoivent en outre de nombreux bonus. Parmi les professions les mieux payées on compte les avocats (9 600 euros en moyenne), les directeurs techniques des grandes entreprises (8 700 euros) et un ensemble hétéroclite comprenant des moniteurs sportifs et des sportifs professionnels (8 500 euros [2].
En bas de l’échelle, on trouve les ouvriers non-qualifiés de l’artisanat (1 400 euros), les nettoyeurs (1 500 euros), et les ouvriers agricoles sans spécialisation particulière (1 600 euros). Et encore, si ces moyennes dépassent le Smic net, c’est que l’on mélange des salariés âgés et des jeunes débutants.
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Des écarts "justes" ?
Ces écarts sont-ils "justes" ? Reste à savoir quel type de mérite particulier ils récompensent. Il est difficile de déterminer ce qui peut justifier que certaines couches sociales engrangent chaque mois 8 à 10 fois ce que touchent les autres. Il ne s’agit pas de "travail" stricto sensu, car personne ne peut prétendre qu’un maçon du bâtiment qui s’use sur les chantiers "travaille" moins qu’un cadre des marchés financiers. La réussite scolaire est tellement liée en France au milieu social d’origine qu’elle ne peut pas non plus totalement expliquer la récompense d’un mérite à l’école. Celui qui est "allé loin" à l’école le doit-il vraiment uniquement à son talent et à ses efforts personnels ? D’une manière générale, le travail physique est mal récompensé en France et les promotions internes sont rares. Ceux qui ont le malheur de ne pas avoir su décrocher un titre scolaire devront batailler beaucoup plus que les autres pour monter en grade.
Pour en savoir plus :
Téléchargez le tableau Excel détaillé sur les salaires par profession :
Voir les données sur le site de l’Insee (lire en ligne), notamment pour les salaires à temps partiel.
[1] Stock option : droit attribué à un salarié d’acheter, après un délai fixé, des actions de son entreprise à un prix inférieur au cours du marché à la date d’attribution.
[2] Niveau que sont bien loin d’atteindre les premiers et que dépasse largement une partie des seconds...
http://www.inegalites.fr/spip.php?article3
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