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25/01/2010

Chômeurs en fin de droits, un dossier socialement explosif

Un million de demandeurs d'emploi ne toucheront plus d'indemnités d'assurance-chômage cette année. La question de leur prise en charge voit les partenaires sociaux et le gouvernement se renvoyer la responsabilité.

Qu'est-ce qu'un chômeur en fin de droits ?

Une personne qui n'a pas retrouvé de travail à la fin de la période durant laquelle elle a droit à une indemnisation par l'assurance chômage, comprise entre 4 mois et deux ans (trois ans si elle a 50 ans ou plus). Elle peut rester inscrite à Pôle emploi. Depuis 2009, un jour travaillé correspond à un jour indemnisé.

Combien sont-ils ?

Un million de demandeurs d'emplois vont perdre leurs droits à l'assurance-chômage en 2010, prévoit Pôle emploi, contre 850.000 en 2009 et 700.000 environ avant la récession.

Cette forte hausse est-elle due à la crise ?

Oui, bien sûr, mais pas seulement. La récession a précipité au chômage des dizaines de milliers de salariés depuis plus d'un an. Elle a aussi réduit les possibilités de retrouver un emploi. Par ailleurs, les conditions d'indemnisation se sont durcies au fil des ans. En outre, la possibilité, d'être indemnisé dès 4 mois de cotisations, rétablie en 2009, augmente mécaniquement le nombre de fins de droit. Ce sont en effet les contrats précaires (CDD et missions d'intérim) qui constituent la majorité des nouveaux inscrits à Pôle emploi.

Tous vont-ils se retrouver sans ressources ?

Certains chômeurs ayant épuisé leurs droits aux allocations chômage pourront prétendre à l'Allocation de solidarité spécifique (ASS, 454 euros par mois environ) ou au Revenu de solidarité active (RSA) versés par l'Etat. 16% des fins de droits restant inscrits à Pôle emploi basculeront en ASS et 22% au RSA. D'après Lefigaro.fr, la facture pour l'Etat avoisinerait les 600 millions d'euros en année pleine, soit une hausse de 8% des budgets consacrés en 2009 à l'ASS et au RSA. Restent donc environ 600.000 demandeurs d'emploi sans aucun revenu de remplacement.

Quelles solutions sont évoquées ?

Prolonger l'indemnisation par l'assurance chômage, ce que revendiquent la plupart des syndicats. Cela coûterait 555 millions d'euros pour un mois, 999 millions pour deux mois et 1,3 milliard d'euros pour trois mois, avec un taux dégressif de 70% à 50%. 1,342 milliard d'euros pour trois mois dégressifs (70% de la dernière indemnisation le 1er mois supplémentaire, 60% le 2ème, 50% le 3ème mois). Or le déficit cumulé de l'Unedic devrait ­déjà atteindre 10 milliards fin 2010. Une solution que refuse donc le patronat. Les syndicats exigent également un accès assoupli à l'ASS et au RSA.

Qui va décider ?

Le dossier est sur la table depuis juin 2009, mais, depuis Noël, partenaires sociaux et gouvernement se renvoient la balle. Pour le patronat, qui préside l'Unedic, à l'Etat de gérer le problème. Pour le gouvernement, l'indemnisation des chômeurs relève avant tout de la responsabilité des partenaires sociaux. Le sujet pourrait être abordé lors d'une réunion d'agenda social le 15 février autour de Nicolas Sarkozy.

http://www.lexpansion.com/economie/actualite-economique/chomeurs-en-fin-de-droits-un-dossier-socialement-explosif_225307.html

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