C’est bien simple. Entre janvier et septembre 2009, selon le ministère du Travail, la crise économique a provoqué la destruction de 346.400 emplois, soit près de 38.500 par mois. Or, toujours selon le ministère du Travail, le nombre des chômeurs sortis de Pôle Emploi n’a cessé de grossir, passant de 411.500 en janvier à 485.900 en septembre.
Le flux des sorties a d’ailleurs encore augmenté depuis, atteignant 503.400 en décembre. Mais on ne pourra comparer son intensité au nombre des emplois créés – ou détruits – que dans quelques semaines, lorsque seront publiées les statistiques trimestrielles de l’emploi à la fin décembre 2009.
Où sont donc allés ces 503.400 chômeurs lorsqu’ils ont quitté le Pôle Emploi en décembre ? Quelque 109.000 d’entre eux seulement ont retrouvé un travail et ont été rayés de la liste des chômeurs pour le bon motif. Pas plus de 34.000 ont bénéficié d’un stage. Défalquons les 41.000 qui ont cessé de rechercher un emploi, notamment parce qu’ils en ont été dispensés ou parce qu’ils furent malades. Otons encore les 42.000 « radiations administratives » et les 57.000 « autres cas ».
Reste le gros morceau : les 196.000 « cessations d’inscription pour défaut d’actualisation ». Leur nombre a dépassé 190.000 sept mois sur douze en 2009 et c’est un record décennal. Il s’agit de demandeurs d’emploi qui n’ont « pas actualisé leur déclaration de situation mensuelle », indique le ministère du Travail. Cela ne veut évidemment pas dire qu’ils ont retrouvé un emploi. Le seule engorgement du site Internet de Pôle Emploi peut en inciter plus d’un à reporter cette actualisation.
Ce n’est pas tout. Le 10 juin, Christian Charpy, directeur général de Pôle emploi, faisait part de ses projets immédiats dans une interview au journal Le Monde. « J’entends, disait-il, que l’ensemble des ateliers, des activités de bilan et d’évaluation, jusqu’ici réalisés par Pôle emploi, soient confiés à des prestataires externes. »
Outre cette sorte de privatisation, il s’apprêtait, ajoutait-il, à lancer « des appels d’offres régionaux pour sélectionner les organismes qui formeront quelque 100 000 chômeurs cette année ». Or comme on le sait, un chômeur en formation n’apparaît plus dans les statistiques du chômage.
Nicolas Sarkozy étonna son auditoire, l’autre soir sur TF1, en annonçant avec aplomb une baisse du chômage « dans les prochaine semaines, les prochains mois ». Ce qui serait étonnant, c’est qu’il en aille autrement.
http://dechiffrages.blog.lemonde.fr/2010/01/28/emplois-detruits-chomeurs-volatilises/#xtor=RSS-32280322
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