À procura de textos e pretextos, e dos seus contextos.

30/01/2010

CLAUDE LEVI STRAUSS

Filmé en plan fixe, dans son bureau au Musée de l'Homme, entouré de quelques objets amérindiens sélectionnés dans les collections du Musée, Claude LEVI STRAUSS, questionné par Bernard Rapp, évoque ce musée dont il fut directeur et à qui il a donné l'intégralité des objets rapportés d'expédition, objets dont il a la passion. - Il parle d'"Histoire de lynx", son livre le plus récent, consacré au mythe, et qu'il envisage comme le dernier, ayant cloturé son dossier sur le sujet. A ce propos il donne une définition du mythe, qui se passe toujours à une époque où hommes et animaux n'étaient pas distincts, qui propose une explication globale des phénomènes et des binomes feu/eau, ami/ennemi, terre/soleil...l'usage du mythe a disparu à moins de considérer l'Histoire comme un moyen de rendre compte de l'orientation de la société. Pour lui, les scientifiques recréent le mythe afin de traduire le monde surnaturel et inconcevable révélé par la science, à l'inverse de l'utilité du mythe dans les sociétés primitives. Claude LEVI STRAUSS cite le mythe du "fils de la racine" et le plaisir devant des oeuvres "littéraires" admirables. - Puis il évoque la destruction des traces archéologiques américaines lors de la conquête et l'absence de connaissances du passé américain, le déluge et la permanence de ce mythe, les mythes fondateurs amérindiens qui s'appuient sur l'idée d'un déséquilibre entre deux principes antithétiques, et explique la réussite des conquistadors par cette philosophie. Le temps de réflexion est venu pour comprendre les apports de ces civilisations à l'Occident, tenter de saisir ce que les peuples indigènes encore subsistants ont à nous transmettre, en particulier dans la connaissance des plantes, et cite une anecdote, à propos d'une exposition montrant la supériorité des connaissances indiennes. - A propos de voyage, il se désolidarise de la vogue des conférences type Pleyel, le voyage étant seulement un moyen de collecter informations et connaissance. Il évoque son retour sur les lieux de ses premières expéditions, totalement transformés, le gâchis de cette absence de rencontre indiens/Occident lors de la découverte du Nouveau Monde, et cite en exemple l'encyclopédie Bororo, oeuvre de missionnaires salésiens qui sauvegardèrent la culture indienne après avoir voulu imposer la leur. - Sur la fin de l'ethnologie, celle de terrain est pour lui terminée, car aucune civilisation n'a été épargnée par le monde occidental, mais il reste à collecter le savoir oral, les langues parlées, à étudier les manuscrits ramenés. - C LEVI STRAUSS présente des objets rituels ou usuels, leur provenance, leur usage, dans quelles circonstances il les acquis, ce qu'ils nous révèlent, ou ce qu'ils taisent, des civilisations dont ils sont issus. - Il conclut sur sa difficulté à écrire, mais sur son acharnement à le faire pour donner à ses jours une valeur, et les faire passer plus vite que dans une morne existence de retraité.


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