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08/02/2011

Egypte : poursuite des manifestations place Tahrir

Des dizaines de milliers de protestataires, y compris des nouveaux venus, ont rejoint mardi la place Tahrir du Caire, poumon de la révolte populaire en faveur du départ du président Hosni Moubarak qui entre dans sa troisième semaine.
Les nombreux manifestants qui avaient encore campé dans la nuit sur la grande place du centre de la capitale ont été rejoints par un flux croissant d'autres protestataires qui refusent le dialogue engagé sous l'égide du vice-président Omar Souleimane par le nouveau gouvernement de Moubarak. "Je suis venu ici pour la première fois aujourd'hui parce que ce gouvernement est un échec. Moubarak rencontre toujours les mêmes visages répugnants. Il n'arrive pas à croire que c'est terminé. C'est un homme très borné", a confié Afaf Naged, un administrateur à la retraite de la Banque nationale d'Egypte.
Amr Fatouh, un chirurgien de 25 ans, a déclaré pour sa part ne se joindre aux manifestants que maintenant parce que jusque-là il était mobilisé par sa tâche à l'hôpital. "J'espère que les gens vont tenir et qu'il y en aura de plus en plus. Les gens ne croyaient pas à la chute du régime, mais c'est en train de changer."
Hier après-midi, pour tenter d'appaiser la contestation, le président égyptien a promis à partir du 1er avril une hausse de 15% des salaires des fonctionnaires et des retraites et la création d'un fonds pour compenser les propriétaires de commerces, d'usines et de voitures victimes de vol, de pillage et de vandalisme au cours des manifestations. Ces annonces ont été faites au lendemain du lancement d'un dialogue national entre pouvoir et opposition, comprenant pour la première fois depuis 50 ans les Frères musulmans. Première force d'opposition mais bête noire du régime, les Frères musulmans se sont joints dimanche à un dialogue politique national, avec d'autres groupes d'opposition, pour chercher une issue à la crise provoquée par les manifestations incessantes depuis le 25 janvier.
Dans tous les cas, les mesures politiques annoncées n'ont pas apaisé la colère des protestataires qui exigent toujours un départ immédiat de M. Moubarak, alors que celui-ci s'est dit prêt à s'effacer à la fin de son cinquième mandat en septembre 2011. Des groupes pro-démocratie ont ainsi appelé sur l'internet à de nouvelles manifestations mardi dans les grandes villes, pour marquer le début de la troisième semaine de révolte.
La place Tahrir, énorme rond-point du centre du Caire, est aujourd'hui occupée en permanence par des milliers de manifestants dans une atmosphère de kermesse. Et les manifestations rassemblent des militants politiques mais aussi des citoyens ordinaires qui ont mis fin à leur mutisme pour exprimer publiquement leur ras-le-bol du régime de M. Moubarak.
Depuis le 3 février, les manifestations se déroulent le plus souvent dans le calme. Des heurts entre policiers et manifestants durant les premiers jours de la contestation, puis entre militants pro et anti-Moubarak le 2 février, ont fait au moins 300 morts, selon un bilan non confirmé de l'ONU, et des milliers de blessés, selon des sources officielles et médicales.

http://www.humanite.fr/07_02_2011-egypte-poursuite-des-manifestations-place-tahrir-464537

1 comentário:

lejournaldepersonne disse...

Le Caire brisé
Qui peut confisquer la révolution égyptienne ?

La plupart d’entre nous étaient à peine des hommes qui ont décidé du jour au lendemain de se donner la peine de rompre toutes les chaînes…
d’un pouvoir aux abois, parce qu’il ne tient plus personne en laisse… à part… les CHIENS.
Contre les cyniques il n’y a qu’une solution chimique à base d’acide sulfurique… que nous jetions dans les yeux de l’opinion publique…
pour réclamer de tous, le droit à un minimum de dignité… à un maximum de liberté…
http://www.lejournaldepersonne.com/2011/02/le-caire-brise/

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