Des salariés ont manifesté lundi devant le siège social du géant mondial des cosmétiques l'Oréal pour réclamer une revalorisation salariale et la direction a annoncé à la mi-journée une hausse de 2% pour 2011, à l'issue d'une séance de négociations.
"On n'est pas bien payés, parce qu'on ne le vaut pas bien apparemment", a déclaré Manu Banco, délégué CGT des salariés de l'Oréal, précisant que "la revendication (...) est de 0,8% de rattrapage sur 2010, 3% pour 2011 et la mise en place d'un treizième mois".
Alors que Lindsay Owen-Jones, emblématique dirigeant du groupe s'apprêterait à abandonner ses fonctions de président au profit de son directeur général, Jean-Paul Agon, selon des informations de presse non confirmées par la direction, une centaine de salariés ont manifesté lundi matin aux cris de: "Agon du pognon". Lors du rassemblement organisé à l'appel d'une intersyndicale CGT-CFDT-FO-Unsa, les salariés ont bloqué la circulation devant le siège du groupe, situé a Clichy-la Garenne (Hauts-de-Seine), à grands renforts de sifflets et de cris.
"Alors qu'un milliard a été donné aux actionnaires l'année dernière et 288 millions à l'actionnaire majoritaire, la famille Bettencourt, et que le groupe a réalisé 2,5 mds de bénéfices, les dirigeants veulent nous donner aujourd'hui des miettes", a rajouté le cégétiste Manu Banco. "Aujourd'hui, le départ de l'Oréal de Lindsay Owen-Jones est du pain béni puisque M. Agon s'est toujours targué d'être un homme social. Alors, on va le prendre au mot", a déclaré de son côté Jean-François D'André, délégué central CFDT.
A la mi-journée, après une deuxième réunion de négociations annuelles obligatoires (NAO), la direction a annoncé une augmentation de 2% en 2011, ainsi que le versement d'une prime exceptionnelle de 500 euros en février, a indiqué Guylaine Mercier, porte-parole du groupe. "C'est nul", a simplement commenté Patrick Rinville, délégué CGT, dénonçant une direction "sourde". Selon lui, alors que les syndicats réclamaient une hausse de 3%, la direction de l'Oréal a entamé la réunion de négociations en offrant 2% et n'a pas infléchi sa position, malgré une interruption de séance. "Il n'y a pas eu de négociation", a regretté le syndicaliste.
Les salariés étaient appelés à débrayer lundi. Selon M. Rinville, une partie des 12.000 salariés en France ont observé un arrêt de travail en "restant sur site".
Sem comentários:
Enviar um comentário