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08/02/2010

Le mal logement en 2010

100 000 personnes n’ont pas de domicile, autant vivent en camping ou dans un mobil home toute l’année, plus de 640 000 vivent dans des meublés...Beaucoup reste à faire pour que chacun dispose de conditions d’habitat dignes de ce nom.

Beaucoup reste à faire pour que chacun dispose de conditions d’habitat dignes de ce nom, comme le rappelle chaque année la Fondation Abbé Pierre en publiant son rapport sur le mal-logement. 100 000 personnes n’ont pas de domicile fixe, autant vivent en camping ou dans un mobil home toute l’année, plus de 640 000 vivent dans des meublés... Deux millions de personnes vivent dans des logements inconfortables ou surpeuplés. Certes, la misère d’aujourd’hui n’est pas aussi dramatique que celle des années 50. Notre pays s’est enrichi et les conditions de logement se sont heureusement améliorées. Mais les associations d’aide aux plus démunis mettent en évidence les situations dramatiques dans lesquelles vivent des dizaines de milliers de personnes.

Le mal logement ne se réduit pas pour autant aux situations extrêmes. Une fraction considérable de la population au sein des couches modestes et moyennes (notamment chez les jeunes) loge dans des conditions qui ne répondent pas à ses aspirations : détériorations, mauvaise insonorisation, surface trop faible, quartier dégradé, etc. L’idéal pavillonnaire, rêve de nombreuses familles, est loin d’être la norme en France.

Selon les calculs effectués par la Fondation, le taux d’effort des ménages, c’est-à-dire leurs dépenses de logement nettes d’allocations rapportées aux revenus, se situe désormais autour de 50 % dans le parc privé, contre 28 % dans le parc social, pour des revenus équivalents à un Smic pour un célibataire et 1,5 Smic pour un couple avec deux enfants. La France ne construit toujours pas assez de logements, en particulier dans le secteur social, et la demande ne fait que s’accroître. Le nombre des logements locatifs sociaux disponibles a fortement chuté au cours de la période 1999-2008 (- 14,1 %).

Nombre de personnes non ou très mal logées


Sans domicile fixe100 000

Personnes privées de domicile personnel509 140
- dont résidence principale en chambre d'hôtel50 000
- dont habitat de fortune : cabane, construction provisoire41 400
- dont personnes vivant à l'année en camping ou en mobil home100 000
- dont personnes hébergées chez des tiers dans des conditions de logement très difficiles150 000
- dont personnes en structures d'hébergement et d'insertion : CHRS, CADA, places en hôtel pour demandeurs d'asile, accueil d'urgence, résidences sociales167 740

Personnes vivant dans des conditions de logement très difficiles : logements inconfortables, de mauvaise qualité et logements en surpeuplement accentué (hors double compte)2 044 000

Personnes en situation d'occupation précaire :860 050
- dont locataires ou sous-locataires d'un meublé640 300
- dont personnes occupant un logement sans droit ni titre suite à une décision de justice prononçant l'expulsion~ 219 750

TOTAL3 513 190
Avertissement : certaines de ces données sont des ordres de grandeurs.
Source : Fondation Abbé Pierre, Rapport sur le mal logement 2010, d'après Insee et différentes sources.

Evolution de la situation

Le nombre de logements sans confort de base a considérablement diminué ces trente dernières années. Cette évolution résulte à la fois de l’élévation du niveau de vie moyen mais aussi de la part croissante des dépenses que les ménages consacrent pour se loger. Il s’agit de moyennes : cette amélioration est loin d’être aussi nette pour tout le monde, notamment pour les jeunes générations qui subissent de plein fouet les hausses de loyers et la forte montée des prix à l’achat.

Logements sans confort

2002
en Milliers
2002
en %
2006
en Milliers
2006
en %
Sans confort sanitaire : absence d'un des éléments (eau courante, installation sanitaire, WC intérieurs)6122,53911,5
Immeuble insalubre ou menaçant de tomber en ruine (1)2671,12731
Aucune installation pour faire la cuisine (1)930,41080,4
Aucun moyen de chauffage ou avec des moyens de chauffage sommaires1 9868,21 5806
Electricité déficiente : installation non encastrée, fils non protégés par des baguettes, ou pas de prise de terre1 1674,81 0303,9
Signes d'humidité sur certains murs5 84823,85 34720,4
Infiltrations d'eau ou inondations provenant d'une fuite d'eau dans la plomberie5522,26542,5
1. Compte tenu des faibles effectifs, le nombre de logements sans intallation pour faire la cuisine ou dans un immeuble insalubre doit être considéré comme un ordre de grandeur. Lecture :1 030 000 logements ont une électricité déficiente en 2006, soit 3,9% des résidences principales. Champ : France métropolitaine, résidences principales.
Source : Insee, enquêtes Logement.

Evolution de la demande de logements HLM
De 1984 à 2006
Unité : en milliers et en %

1984
1988
1992
1996
2002
2006
Nombre de demandeurs (en milliers)6797049158551 0431 208
% des ménages3,3 %3,3 %4,1 %3,7 %4,3 %nc

Source : Insee, enquêtes logement

Définitions :

- Un logement est considéré comme confortable s’il dispose d’une salle d’eau, d’un WC intérieur et d’un système de chauffage.

- le surpeuplement selon l’Insee :

Le surpeuplement accentué fait référence à une définition de l’Insee. Schématiquement, on compte une pièce de séjour pour le ménage, une pièce pour chaque personne de référence d’une famille, une pièce pour les personnes hors famille non célibataires et les célibataires de 19 ans et plus, et, pour les célibataires de moins de 19 ans, une pièce pour deux enfants s’ils sont de même sexe ou s’ils ont moins de 7 ans, sinon une pièce par enfant. Le surpeuplement est dit "accentué" si le nombre de pièces nécessaires au ménage ainsi déterminé est supérieur de plus d’une unité à celui constaté.

Le surpeuplement au sens large retient la norme fondée sur le nombre de pièces pour les deux pièces et plus et fait intervenir la surface pour les logements d’une pièce : est considéré comme surpeuplé au sens large un logement dont la surface habitable est inférieure à 18 m2 par personne de référence plus 12 m2 par autre personne de 14 ans ou + et 9 m2 par enfant de moins de 14 ans.

http://www.inegalites.fr/spip.php?article508

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