Le montant total de l'aide apportée aux banques du pays par le gouvernement britannique depuis le début de la crise, directement ou par le biais de garanties, représente la somme colossale de 850 milliards de livres (940 milliards euros) selon un rapport officiel publié vendredi par l'Office national d'audit (NAO).

L'argent effectivement déboursé par le contribuable se montera à 131 milliards de livres à la fin de cette année, dont il faut déduire 14 milliards de redevances payées par les banques bénéficiaires de l'aide, soit un total net de 117 milliards de livres (130 milliards d'euros).

La somme de 850 milliards de livres représente la totalité de l'aide, soit directement apportée comme pour la nationalisation de Northern Rock, l'achat d'actions dans Lloyds, possédée à 43%, ou dans Royal Bank of Scotland, possédée à 70% et bientôt 84%, soit via le soutien en liquidités par la Banque d'Angleterre ou la garantie gouvernementale sur les prêts et les actifs toxiques.

Le coût final de ce sauvetage dépendra notamment du prix de revente des parts acquises dans plusieurs banques. Il ne sera pas connu avant plusieurs années, a remarqué l'Office national d'audit (NAO).

107 millions de livres d'honoraires

Les banques n'ont pas été qu'aidées. Elles ont aussi prodigué des conseils au gouvernement pendant la crise et n'ont pas hésité à se faire payer. Leurs honoraires vont s'élever à 107 millions de livres (118 millions d'euros) entre septembre 2007 et avril 2010 qui marque la fin de l'année financière. Credit Suisse décroche la palme avec une note d'honoraire de 15,4 millions de livres.

Aide inévitable

Le NAO juge l'intervention du gouvernement "justifiée" dans la mesure où "il est difficile d'imaginer l'étendue des conséquences pour l'économie et la société si les plus grandes banques s'étaient effondrées".

"Le ministère des Finances a eu raison d'utiliser l'argent du contribuable pour protéger l'épargne et stabiliser" le système, observe le patron du NAO Amyas Morse.

Mais le rapport montre également que malgré cette aide massive, les banques RBS et Lloyds ne seront certainement pas en mesure d'atteindre l'objectif de prêts aux entreprises de 27 milliards de livres qui leur avait été assigné pour 2009/10.

http://www.e24.fr/economie/france/article159490.ece/Le-sauvetage-de-la-City-va-couter-117-milliards-de-livres.html