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05/12/2009

Les marges de dingue de la distribution

Tous les consommateurs connaissent les MDD, alias "marques de distributeurs". Sous leur allure bon marché, elles sont en réalité la rente des hypermarchés.

On en viendrait presque à leur dire merci. Ces chères enseignes de la grande distribution qui, justement, s’échinent à l’être moins, chères.

Il faut voir la pub pour le site quiestlemoinscher.com de Leclerc, comparant les prix. Il faut entendre aussi ce bon Michel-Edouard Leclerc, patron de l’enseigne du même nom, affirmer au micro d’Europe-1 que ses magasins sont taillés pour la crise. « Les consommateurs vont là où c’est moins cher. Donc chez nous. »

Son arme anti-crise ? Sa MDD, un nom barbare signifiant « marque de distributeur. » En clair la "marque Repère" et sa cohorte de produits à petits prix, contrôlés de A à Z par Leclerc, et que l’on ne retrouve que chez lui.

C’est vrai que c’est moins cher : en gros de 20 à 30%, par rapport à un produit équivalent de marque nationale, Nestlé ou Danone par exemple. Un avantage considérable en temps de crise. Alors merci les MDD et merci les gentils distributeurs ? Pas franchement, non. Si l’on creuse bien, la bonne définition à donner à ces MDD, ce serait plutôt « marges de dingue ».

A l’échelle du consommateur  - JPG - 31.8 ko
A l’échelle du consommateur
Dessin d’Oliv’

Sous couvert d’être utiles à la consommation et au pouvoir d’achat des Français, Leclerc, Carrefour, Auchan et autres Système U ont en effet tendance à se goinfrer goulûment.

Un exemple, sur le jambon. Sur les quatre tranches de marque nationale, vendues 2,69 €, la marge brute du distributeur –il faut bien vivre- est de 6%. Sur les même quatre tranches, mais version MDD, vendues 2,07 €, la marge grimpe à… 32%. Une paille !

« La MDD, de par ses prix de vente, est une marque de combat, observe un consultant, spécialiste de la distribution. Elle est surtout une marque de rentier. »

Certes, les enseignes ont beau jeu de dire que ces marges servent à payer les salariés, l’électricité ou les loyers, etc. mais tout de même, cela fait beaucoup.

« A mon sens, il y a là tous les ingrédients pour un grand scandale », observe le consultant. Une vraie bombe à retardement, quand les consommateurs se rendront compte de la réalité des niveaux de marges pratiquées. Car comment réagiront-ils alors ? Version 1 : « Ce n’est pas grave, j’ai payé moins cher, c’est tout ce qui compte. » Version 2 : « Je me suis fait avoir. J’aurais dû dépenser encore beaucoup moins. »

Les paris sont ouverts…

http://www.bakchich.info/Les-marges-de-dingue-de-la,09496.html

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