Tous les consommateurs connaissent les MDD, alias "marques de distributeurs". Sous leur allure bon marché, elles sont en réalité la rente des hypermarchés.
On en viendrait presque à leur dire merci. Ces chères enseignes de la grande distribution qui, justement, s’échinent à l’être moins, chères.
Il faut voir la pub pour le site quiestlemoinscher.com de Leclerc, comparant les prix. Il faut entendre aussi ce bon Michel-Edouard Leclerc, patron de l’enseigne du même nom, affirmer au micro d’Europe-1 que ses magasins sont taillés pour la crise. « Les consommateurs vont là où c’est moins cher. Donc chez nous. »
Son arme anti-crise ? Sa MDD, un nom barbare signifiant « marque de distributeur. » En clair la "marque Repère" et sa cohorte de produits à petits prix, contrôlés de A à Z par Leclerc, et que l’on ne retrouve que chez lui.
C’est vrai que c’est moins cher : en gros de 20 à 30%, par rapport à un produit équivalent de marque nationale, Nestlé ou Danone par exemple. Un avantage considérable en temps de crise. Alors merci les MDD et merci les gentils distributeurs ? Pas franchement, non. Si l’on creuse bien, la bonne définition à donner à ces MDD, ce serait plutôt « marges de dingue ».
Sous couvert d’être utiles à la consommation et au pouvoir d’achat des Français, Leclerc, Carrefour, Auchan et autres Système U ont en effet tendance à se goinfrer goulûment.
Un exemple, sur le jambon. Sur les quatre tranches de marque nationale, vendues 2,69 €, la marge brute du distributeur –il faut bien vivre- est de 6%. Sur les même quatre tranches, mais version MDD, vendues 2,07 €, la marge grimpe à… 32%. Une paille !
« La MDD, de par ses prix de vente, est une marque de combat, observe un consultant, spécialiste de la distribution. Elle est surtout une marque de rentier. »
Certes, les enseignes ont beau jeu de dire que ces marges servent à payer les salariés, l’électricité ou les loyers, etc. mais tout de même, cela fait beaucoup.
« A mon sens, il y a là tous les ingrédients pour un grand scandale », observe le consultant. Une vraie bombe à retardement, quand les consommateurs se rendront compte de la réalité des niveaux de marges pratiquées. Car comment réagiront-ils alors ? Version 1 : « Ce n’est pas grave, j’ai payé moins cher, c’est tout ce qui compte. » Version 2 : « Je me suis fait avoir. J’aurais dû dépenser encore beaucoup moins. »
Les paris sont ouverts…
http://www.bakchich.info/Les-marges-de-dingue-de-la,09496.html
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