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03/12/2009

44% des mineurs de banlieue vivent sous le seuil de pauvreté

Chômage et pauvreté sont les principaux maux qui minent les quartiers sensibles, a révélé lundi le rapport de l'Observatoire national des zones urbaines sensibles.

Quatre ans après les émeutes en banlieue, la pauvreté et le chômage persistent dans les quartiers défavorisés, où un tiers des habitants et près d'un mineur sur deux vivent avec moins de 908 euros par mois, malgré les efforts annoncés en matière de politique de la Ville.

"L'emploi et la pauvreté sont au coeur des difficultés que rencontrent les habitants des quartiers" défavorisés, a reconnu lundi Fadela Amara, secrétaire d'Etat chargée de la politique de la Ville, lors d'une conférence de presse.

Mais "des frémissements sont réels dans le domaine de la sécurité, dans le volet éducatif et dans la rénovation urbaine", a-t-elle jugé, alors que l'Etat s'apprête à dépenser 20 milliards d'euros en 2010 dans ces quartiers.

Le rapport annuel de l'Observatoire national des zones urbaines sensibles (Onzus) dresse un bilan sombre quoique nuancé de la loi d'orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine du 1er août 2003, dont l'objectif était de réduire les inégalités en banlieue sur une période de cinq ans.

751 zones urbaines sensibles en France

En 2007, 33,1% des habitants des Zones urbaines sensibles (Zus), en progression par rapport aux 30,5% en 2006, vivaient sous le seuil de pauvreté (908 euros/mois), contre 12% dans le reste du territoire, note l'Onzus. Chez les moins de 18 ans, le taux atteint 44,3%, soit près d'un mineur sur deux.

Les Zus sont les 751 quartiers retenus par les pouvoirs publics pour être la cible prioritaire de la politique de la Ville. 4,4 millions de personnes y habitent.

"Sur l'ensemble de la période, le taux de chômage en Zus est passé de 17,2% en 2003 à 16,9% en 2008, ce qui représente une baisse de 2% du nombre de chômeurs", note le rapport.

"Sas" ou "ghetto"

Le taux de chômage reste néanmoins très supérieur à celui observé dans les autres quartiers des mêmes agglomérations (7,7%) et y a diminué moins vite que dans les centres-villes.

La loi de 2003 ambitionnait de "réduire d'au moins un tiers le nombre de chômeurs dans les Zus sur une période cinq ans, et de rapprocher le taux de chômage de l'ensemble des Zus de celui de leur agglomération de référence", rappelle l'Onzus.

Pour nuancer l'impression d'inefficacité des politiques publiques produite par ces chiffres, le ministre du Travail Xavier Darcos a fait valoir le fort taux de rotation des populations de ces quartiers: 7% par an. "Il faudrait cesser de parler de quartiers ghetto, il faudrait parler de sas", en a-t-il déduit.

Les jeunes, premières victimes du chômage

Les jeunes restent les premières victimes du chômage dans ces quartiers, particulièrement les garçons, souligne le rapport: un sur quatre est inactif, contre un sur huit dans les centres-villes. L'emploi stable leur est moins accessible et pas seulement faute de qualification, note n'Onzus, qui pointe du doigt l'enclavement, l'absence de réseau personnel et "d'autres discriminations".

Pour l'éducation, "l'écart de réussite entre les collégiens de Zus et les autres s'accroît". Vingt millions d'euros supplémentaires iront à la lutte contre l'illettrisme et le décrochage scolaire.

En matière de sécurité, la délinquance de proximité est inférieure de 12% dans les Zus par rapport à leurs circonscriptions de rattachement mais "le sentiment d'insécurité au domicile ou dans le quartier est plus important".

Enfin, les deux ans de retards accumulés au début du programme national de rénovation urbaine (PNRU), se comblent grâce à une accélération des engagements pour reconstruire et réhabiliter les cités, souligne l'Onzus.

http://www.lexpress.fr/actualite/societe/44-pourcent-des-mineurs-de-banlieue-vivent-sous-le-seuil-de-pauvrete_832296.html

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