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28/11/2009

Loyer, abonnements… la moitié de nos dépenses pré-engagées

Guillemette Faure

La moitié des revenus des ménages français sont aussitôt dépensés. On appelle ça les « dépenses contraintes ». Logement, impôts, pensions alimentaires, assurances… D'après une étude réalisée par la société LaSer, elles représentent maintenant 51% des dépenses des ménages Français.

Particulièrement remarquable, le poids croissant qu'occupe le crédit immobilier. 29,4% des Français sont en train d'en rembourser un. Et ce crédit mange une part de plus en plus grosse des revenus disponibles, passant d'un peu plus de 30% au début des années 1980 à plus de 50% aujourd'hui.

Curieusement, fait valoir Philippe Lemoine, PDG de LaSer, le sujet fait peu polémique alors que le crédit à la consommation, qui occupe une part plus stable autour de 10%, fait lui l'objet de débats politiques. « Parce qu'une France de propriétaires, c'est un sujet qui fait consensus », explique Philippe Lemoine de Laser « alors que le crédit à la consommation ne fait pas consensus ».

Plus de dépenses contraintes, moins de marge de manœuvre

L'Insee va plus loin et parle de « dépenses pré-engagées » y ajoutant les télécoms, la cantine, la télévision (abonnements et redevance), en fait des dépenses réalisées dans le cadre de contrats difficilement renégociables. Explication de Cécile Gauffriau de LaSer :

« Le développement de ce type de dépense diminue le “reste à vivre”, limitant de plus en plus la marge de manœuvre des ménages au quotidien. Cela favorise d'autant plus le sentiment de précarité. »

Internet rentre dans les dépenses incompressibles toutes catégories confondues, observe Cécile Gauffriau, « même chez les précaires » :

« C'est maintenant de l'insertion sociale, c'est comme le mobile chez les jeunes. Les jeux vidéos se rapprochent du préengagement. Un écran, cela demande un budget alloué à ce type de reconduction. »

Et les services à la personne n'en sont pas loin non plus. « Allez expliquer à votre femme de ménage que vous ne la prenez plus ! »

La dernière étude de Laser montrait que ces abonnements au sens large font partie des dépenses que les ménages pensent couper en priorité quand ils veulent réduire leurs dépenses, mais qu'ils conservent finalement. « Un abonnement, c'est une manière de tenir le consommateur », souligne Cécile Gauffriau.

C'est ce qui explique selon elle le sentiment d'avoir « une faible marge de manœuvre », sentiment qui n'est pas forcément en lien avec ses revenus. Dans ses études, LaSer distingue le sentiment d'aisance du niveau de vie. Une étude précédente de LaSer montrait qu'en moyenne, la baisse de revenus commence à être un vrai problème à partir de moins 200 euros par mois pour les plus précaires alors que ce seuil de précarité commence seulement à être significatif à moins 400 euros pour les plus aisés.

http://eco.rue89.com/2009/11/28/logement-abonnements-la-moitie-de-nos-depenses-pre-engagees-127419 - 28.11.09

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