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23/09/2009

Quand le moteur de la croissance française cale...

Emilie Lévêque

Les dépenses de consommation des ménages en produits manufacturés ont diminué en juillet et en août. Le traditionnel moteur de la croissance française, qui résistait jusque-là à la crise, donne donc de premiers signes d'essoufflement. Un signe de mauvaise augure pour la reprise...

La bonne nouvelle pour l'économie française ? Le moral des industriels a poursuivi sa remontée en septembre. La mauvaise : la piètre performance cet été de la consommation des ménages en produits manufacturés.

Le traditionnel moteur de la croissance française, qui résistait jusque-là à la crise, donne de premiers signes d'essoufflement, reculant de 1,2% en juillet, puis de 1% en août. Un signe de mauvaise augure pour la reprise, alors que l'économie française a renoué avec la croissance au deuxième trimestre après un an de récession.

L'ensemble des dépenses de consommation des ménages en produits manufacturés ont diminué cet été. La baisse est particulièrement sensible pour les achats en automobiles qui étaient pourtant dynamiques depuis le début de l'année, bénéficiant du dispositif de prime à la casse. Ils ont baissé en juin ( 0,2%). Le recul s'est poursuivi en juillet (-3,9%) et en août (-1,2%). Les dépenses en textile et cuir baissent aussi (-3,0% en juillet, -3,8% en août). L'Insee et Bercy attribuent cette baisse à la modification du calendrier des soldes d'été.

La baisse de la consommation va entraîner une baisse des importations

"La consommation ne devrait pas décrocher sensiblement au cours des prochains mois", estime-t-on au ministère de l'Economie. Un avis que ne partagent pas de nombreux économistes en raison, énumère Cyril Blesson de Seeds Finance, de la "fin de la désinflation", des "revenus d'activité en berne" ou encore de la "montée du chômage".

"Les éléments de soutien de la consommation ne sont plus présents, renchérit Jean-Christophe Caffet de Natixis : la prime à la casse s'essouffle et l'inflation repart. En revanche, les éléments dépressifs comme la hausse du prix du pétrole et surtout la détérioration du marché du travail vont continuer de peser sur les dépenses des ménages. Je suis assez pessimiste pour la consommation française au cours des douze prochains mois."

Selon les prévisions de Natixis, les dépenses de consommation des ménages devraient reculer de 0,2% à 0,3% en 2010. Pour Jean-Christophe Caffet, ce recul sera sans doute un "frein à la reprise de l'économie française". Mais son impact sera toutefois limité.

La consommation représente en effet 70% du PIB français. Sa baisse a un impact sur l'activité française, mais aussi sur les importations, alors que les exportations vont continuer de croître sous l'effet des plans de relance de nos principaux partenaires européens. Ainsi, comme au deuxième trimestre, le commerce extérieur devrait contribuer encore plus fortement à la croissance du PIB au second semestre. L'impact du recul de la consommation sera compensé par la baisse des importations.

L'Éxpansion - 23.09.09

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