À procura de textos e pretextos, e dos seus contextos.

22/09/2009

Le racket fiscal des riches

"Baisser les impôts", la droite n’a que cette formule à la bouche. Mais une étude menée par la fondation Terra Nova, téléchargeable ici, met les points sur les i : "Il n’y a pas eu de baisse des impôts en France depuis 2002. Les prélèvements obligatoires sont restés à un niveau remarquablement stables sur la période, autour de 43% du PIB." Autrement dit, malgré tous ses discours, l’UMP ne met pas en pratique le moins du monde un principe pourtant au coeur de son corpus idéologique. Ce qui ne nous gêne pas outre mesure, si ce n’est que l’hypocrisie doit être condamnée en tant que telle. Nous sommes de ceux qui pensent que les impôts sont nécessaires pour donner à l’Etat les moyens d’opérer une redistribution des richesses en faveur des plus démunis, en finançant des services publics à l’abri de l’exigence du profit inséparable du secteur privé. Mais l’ennui, c’est que ce n’est pas du tout ce que fait la majorité au pouvoir - ce n’est pas un scoop ! En fait, elle baisse bien les impôts, mais seulement de quelques uns. Et ce sont ceux qui en ont le moins besoin. En effet, poursuit l’étude, si le niveau des impôts est resté stable depuis 2002, "La hausse des prelèvements sur les uns a financé la baisse de ces derniers sur quelques autres. La politique fiscale est marquée par une forte baisse des impôts au profit des ménages les plus aisés. Les deux-tiers des baisses d’impôts de la période, soit 20 milliards d’euros par an sur un total de 30, ont été fléchés vers les plus riches." Voilà qui est clair et net. Le réquisitoire se fait ensuite plus précis, donc plus implacable : "La politique fiscale a été orientée vers la rente, en contradiction avec l’objectif affiché de revaloriser le travail. C’est une révolution discrète : depuis 2002, la fiscalité du patrimoine et de ses revenus a été considérablement et systématiquement affaiblie, là encore au profit des ménages les plus aisés. La politique fiscale s’avère d’une grande continuité. La même politique est poursuivie dans les ères Raffarin-Villepin (2002-2007) et Sarkozy (depuis 2007)." La même, vraiment ? Oui, sauf qu’avec Sarkozy, c’est pire : "Le tiers des baisses d’impôts au profit des contribuables les plus riches est imputable à la seule période d’après mai 2007. Le rythme des cadeaux fiscaux aux plus aisés s’est même un peu accéléré : 2.4 milliards d’euros par an de 2002 à 2007, 3 milliards depuis 2007…" Un peu seulement ? "Cette politique injuste vient se greffer sur un système fiscalo-social qui se caractérisait déjà par sa faible redistributivité. Aujourd’hui, la fiscalité française est devenue régressive. Notre système fiscal marche sur la tête. La politique fiscale a ainsi significativement accru les inégalités dans notre pays, renforçant des inégalités de marché qui sont pourtant déjà en croissance importante. « Donner plus à ceux qui ont plus » : tel semble être l’étonnant crédo suivi depuis 2002 par la politique fiscale en France, au détriment notamment des classes moyennes." Qu’on aille maintenant nous dire qu’il ne faut pas être intolérant et que toutes les opinions sont respectables ! Non, cette droite-là, et avec elle tous ceux qui la soutiennent, n’est pas respectable. Comment peut-on défendre une politique aussi ouvertement injuste ? Le pire reste évidemment qu’à force de mensonges et à cause d’une force de frappe médiatique en forme de rouleau compresseur, la réalité n’éclate pas de façon plus éclatante et que des ouvriers, des prolétaires, des défavorisés votent pour les promoteurs de ce véritable racket des riches. Il est plus que temps que le peuple se réveille.
plumedepresse.com - 21.09.09

Sem comentários:

Related Posts with Thumbnails