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08/04/2009

Plus de la moitié de la population active mondiale travaille au noir

Le nombre de travailleurs informels dans le monde s'élève aujourd'hui à 1,8 milliard, selon une étude de l'OCDE. Un niveau record qui devrait encore augmenter. L'OCDE craint des répercussions graves sur le développement économique et social des pays en développement.

1,8 milliard de personnes travaillent sans contrat de travail ni prestations sociales dans le monde, soit plus de la moitié de la population active. « Ce chiffre devrait augmenter pour atteindre les deux tiers de la population active en 2020, et même davantage si l'impact de la crise sur l'emploi s'aggrave », prévoit l'OCDE dans une étude publiée mercredi. Pour expliquer ce phénomène inédit, l'organisation indique que « dans les pays en développement où l'assurance chômage n'existe pas, ceux qui sont privés d'emploi -déclaré- par la crise financière sont obligés d'accepter des emplois informels ».

Une cause majeure de la pauvreté dans les pays en développement

Au rang des « méfaits » de ce boom du travail au noir, l'OCDE pointe "des salaires et des revenus plus bas dans les pays pauvres" alors que 1,2 milliard de travailleurs informels vivent déjà avec moins de 2 dollars par jour. Selon cette étude, Un taux d'emploi informel élevé est souvent synonyme de rentrées fiscales limitées et d'un manque de moyens pour faire face aux problèmes sociaux les plus pressants, comme la couverture maladie ou la protection contre le chômage.

"Proposer des emplois plus productifs avec une protection sociale adéquate"

Les bas salaires et l'absence de protection sociale pourraient limiter les chances d'atteindre l'Objectif de développement du millénaire, fixé par l'ONU, de diminuer de moitié la pauvreté avant 2015. L'Organisation recommande « une action rapide » axée autour de la création "d'emplois plus productifs avec une protection sociale adéquate", et en soutenant les travaux publics et le microcrédit. « L'aide des pays donateurs est essentielle », conclut l'étude.

En Afrique subsaharienne, le taux d'emploi informel atteint 75 %

Mais l'ampleur de l'activité souterraine varie fortement en fonction de la localisation des travailleurs, de leur sexe et de leur âge. Hors activité agricole, le travail informel représente les 3/ 4 des emplois en Afrique subsaharienne, plus des 2/3 en Asie du Sud et du Sud-Est et la moitié en Amérique Latine, au Moyen Orient et en Afrique du Nord. Les femmes, les jeunes et les personnes âgées seront particulièrement touchés dans les prochaines années, prédit l'OCDE.
L'Expansion.com - 08/04/2009

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