Deutsche Telekom, Deutsche Bahn, Airbus et Lidl ont été accusés d'espionner leurs salariés.
Les affaires d'espionnage de salariés semblent récurrents en Allemagne. En un an ce sont quatre grandes sociétés qui ont été accusées de surveiller d'un peu trop près leurs employés : Deutsche Telekom, Deutsche Bahn, Airbus et Lidl. Un véritable problème de société selon Claudia Roth, chef du parti des Verts. Selon elle « l'Allemagne est devenue le Far West de la protection des données personnelles. (…) les autorités et les entrepreneurs s'estiment au-dessus des lois. »
Le scandale le plus récent concerne Lidl : des données privées sur plus de 600 de ses salariés, ont été récoltées entre 2008 et début 2009 par la société. Des commentaires comme «opération d'une tumeur, mais bénin», «veut tomber enceinte, fécondation ne fonctionne pas» figuraient sur des «fiches de santé» établies par leur employeur. Le responsable du groupe pour l'Allemagne, Frank-Michael Mros, a été licencié suite à cette révélation.
Le distributeur discount est depuis longtemps pointé du doigt pour ses techniques de management. Ainsi, fin mars 2008, on apprenait que des détectives privés employés par la société avaient placé dans certains magasins en Allemagne, des caméras afin de surveiller le personnel durant les pauses. Une dérive qui avait coûté 1,46 millions d'euros à Lidl.
D'autres grands groupes allemands ont avoué ces derniers mois avoir espionné leurs salariés. Parmi eux, Deutsche Telekom, le géant des télécommunications. Il a comparé des données bancaires de journalistes et de membres de son conseil de surveillance, afin de trouver l'origine de fuites concernant des informations internes. De même, la Deutsche Bahn, société des chemins de fer allemands, a comparé les données bancaires de ses salariés avec celles de ses sous-traitants, cette fois-ci pour lutter contre la corruption. Face à ces révélations, le président Hartmut Mehdorn de la Deutsche Bahn s'est vu contraint de donner sa démission.
Après avoir mené une enquête interne, Airbus Allemagne reconnaissait à son tour la semaine dernière avoir effectué en 2007 des croisements de données similaires, dans le cadre d'un audit de l'entreprise. Un mea culpa qui montre, selon Thilo Weichert, préposé à la protection des données dans l'Etat régional de Schleswig-Holstein, que les entreprises ont pris conscience que ces scandales «peuvent porter atteinte à leur image», ce qui les pousse à «chercher des cadavres dans les placards».
Le Figaro - 08.04.09
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