En cette rentrée universitaire, la crise fait-elle sentir ses effets sur la Mutuelle des étudiants (LMDE) ?
Damien Berthilier. Les étudiants subissent plus durement que d’autres la crise, les déremboursements de médicaments, la hausse du forfait hospitalier, mais ils veulent rester couverts. Cependant, après avoir payé leurs frais d’inscription, ils ont des choix à faire, et la complémentaire santé vient souvent en dernier. Alors le nombre de nos adhérents n’augmente pas, il est stable. Quinze pour cent des étudiants n’ont pas de complémentaire santé.
Qu’en est-il de l’accès aux soins ?
Damien Berthilier. Un quart des étudiants renoncent à des soins pour des questions d’argent. C’est principalement le cas pour les soins dentaires et l’optique. Nous pourrions rembourser 1 000 euros mais il faudrait augmenter massivement la complémentaire santé. Nous préférons offrir à l’étudiant une possibilité de se faire soigner dans une structure mutualiste. Pour les cas les plus dramatiques, nous avons créé un fonds de solidarité. Signe des temps, il est de plus en plus sollicité.
Sarkozy propose une aide aux étudiants qui voudraient souscrire une complémentaire santé. Qu’en pensez-vous ?
Damien Berthilier. Seuls les étudiants fiscalement indépendants de leurs parents en bénéficieraient, donc, cela ne convient pas. Le système de chèques santé mis en place dans quelques collectivités locales permettant à l’étudiant, quel que soit son statut fiscal, d’avoir une complémentaire santé devrait être généralisé.
Qu’apportez-vous dans le débat sur le projet de loi de finances de la Sécu ?
Damien Berthilier. Une vision objective de la situation des étudiants et des propositions : création de maisons de santé pour les jeunes, chèques santé et une véritable politique de prévention.
Entretien réalisé par Philippe Jérôme
L'Humanité - 27.10.09
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