Les lycéens ont continué se mobiliser hier dans toute la France , à la veille de la journée interprofessionnelle. Certains ont même été interpeller François Fillon sous ses fenêtres...
Pas de pause. Après la grosse journée de jeudi, les lycéens ont continué à se mobiliser, hier, dans toute la France, contre la réforme des retraites. À la mi-journée, l’Union nationale lycéenne (UNL) dénombrait encore 900 établissements touchés par le mouvement, dont 550 bloqués. Dans de nombreuses villes, des lycéens se sont rassemblés par centaines devant leurs établissements et organisaient des assemblées générales pour décider de la suite à donner au mouvement. « S’il souhaite la fin de ce mouvement, le gouvernement doit reculer sur son projet », a commenté l’UNL.
Comme avant-hier, l’Ouest et la région parisienne semblent en pointe : en Bretagne, plusieurs centaines de lycéens ont défilé tôt dans la matinée à Saint-Malo, Vannes, Brest, Saint-Brieuc et Dol-de-Bretagne. Et une nouvelle manifestation de lycéens et d’étudiants devait avoir lieu dans l’après-midi à Rennes, après celle qui a réuni jeudi environ 7 000 jeunes.
À Paris, une centaine d’élèves du lycée Turgot (IIIe) ont bloqué l’entrée de leur établissement par un mur de poubelles. À quelques arrondissements de là, d’autres ont protesté aux abords de l’hôtel Matignon. Il était 11 heures pétantes lorsque la centaine de lycéens, venus à l’appel de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (Fidl), ont déployé leur banderole « FIDL à la retraite à 60 ans » sous les fenêtres de François Fillon et l’œil sévère d’une vingtaine de CRS bottés et casqués.
« On ne veut pas de cette réforme inégalitaire qui accentue le chômage des jeunes et va marquer le système à vie », a martelé Massira Baradji, le président de la Fidl. À l’arrière du joyeux attroupement, Camille, 20 ans, en BTS informatique au lycée Louis-Armand de Nogent-sur-Marne, insiste sur l’urgence à se mobiliser : « On nous dit aujourd’hui que l’on va devoir travailler jusqu’à 67 ans, mais on n’est pas dupes. On sait très bien que dans dix ou vingt ans, on nous dira qu’il faut aller jusqu’à 70 et pourquoi pas 75 ans. C’est donc maintenant qu’il faut arrêter les frais. »
Sur le trottoir, Carter, 19 ans, en terminal pro au lycée Gérard-de-Nerval à Noisiel (Seine-et-Marne), donne une idée assez élaborée du lycéen « manipulé ». « ça ressemble peu près à ça ! » sourit le jeune homme en montrant ses poignets attachés à des ficelles, elles-mêmes reliées à des baguettes en bois que manipule un de ses camarades… Julio, en bac pro climatisation, joue aussi les marionnettes lycéennes. Lui habite dans la cité Blanche à Noisiel et lance comme un avertissement au gouvernement : « Sarkozy et ses potes s’en mettent plein les poches sur notre dos. Et avec sa réforme, il voudrait que ça continue. Mais nous, on n’est pas d’accord. Et s’il faut ressortir comme en 2005, on ressortira. »
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