Même si le gouvernement se refuse officiellement à toucher aux pensions des retraités, les réformes déjà votées au cours des dernières années aboutiront, dans les faits, à réduire grandement ce qu'on appelle le « taux de remplacement » des retraites. Et le projet de loi qui passe au Parlement à partir du 7 octobre risque fort d'aggraver ce phénomène.
Pour équilibrer les finances des régimes de retraite sans augmenter les cotisations malgré la hausse du nombre des retraités, et le fait qu'ils vivent plus longtemps, une des options consiste à réduire le niveau des retraites versées dans le futur. C'est cependant une hypothèse que le président de la République a exclue a priori pour les discussions engagées cette année. Il y a de bonnes raisons à cela. Selon une étude réalisée par la Commission européenne et rendue publique en juillet dernier, la France est en effet déjà, du fait des réformes actées précédemment, un des pays d'Europe qui a prévu de réduire le plus ce qu'on appelle le « taux de remplacement » des retraites, c'est-à-dire le rapport entre la pension nette que touche un retraité et son salaire net au moment où il part en retraite. En fonction des réformes actées en 2006, la Commission a estimé ce taux en 2006 et en 2046 dans les 27 pays de l'Union pour un homme ayant travaillé à temps plein et cotisé quarante ans au moment de son départ en retraite. En France, ce taux devrait ainsi passer de 79 % en 2006 à 63 % en 2046, soit une chute de 16,5 points. La quatrième baisse la plus importante parmi les Vingt-Sept et la seconde au sein de l'ex-Europe des Quinze. Du coup, en 2046, le taux de remplacement français se situerait parmi les plus bas d'Europe. Difficile donc d'aller plus loin dans ce sens : il y aurait même plutôt urgence à revenir en arrière.
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