« Aujourd’hui, c’est chez les jeunes que la proportion de pauvres est la plus élevée », affirme l’Insee dans une étude. Ils sont pourtant de plus en plus formés.
Alors qu’au début des années 1970, les pauvres se trouvaient pour l’essentiel chez les personnes âgées, la situation s’est depuis inversée : ce sont les jeunes qui sont les plus frappés par le chômage et la pauvreté. Ce constat accablant de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) effectué à l’occasion de la publication de son rapport sur les comptes de la Nation 2010 ne prend pas pourtant en compte l’impact de la crise de 2008-2010 sur la population française. Ces appréciations de l’institut ne signifient pas que les personnes âgées soient montées au paradis même si l’on constate une amélioration de leur situation. L’étude montre au contraire « qu’il n’y a plus de progrès générationnel en matière de pauvreté ».
Cause première de ces régressions : le chômage et la précarité. D’un côté les jeunes « ont subi de plein fouet la dégradation du marché du travail, notamment les peu qualifiés ». Ils ont également été « particulièrement concernés par la hausse des emplois instables ». De l’autre côté, « les seniors éprouvent plus de difficultés à se maintenir dans l’emploi ». Pour ce qui concerne la jeunesse, cette situation est d’autant plus insupportable que « les générations sont de plus en plus formées ».
Après la première « explosion scolaire » des années d’après-guerre, la seconde « explosion » a bénéficié aux générations des années soixante et soixante-dix avec leur accès « plus massif aux diplômes de l’enseignement supérieur ». Mais elle « a été en partie contrebalancée par un déclassement professionnel : de plus en plus de jeunes diplômés ont occupé un emploi en dessous de leur niveau de compétences en début de carrière ».
L’Insee repère autour des années 2000 une croissance de la « proportion de propriétaires (…) chez les plus jeunes, malgré la hausse de l’immobilier ». Mais « ce sont surtout les jeunes cadres et professions intermédiaires qui en ont profité ». De ce point de vue les inégalités entre catégories salariées se « sont beaucoup creusées ». Par ailleurs, on peut se demander à quel prix s’effectue cet accès à la propriété dans la mesure où le poids du logement « croît dans le budget des ménages ». « Pour un ménage dont la personne de référence est âgée de vingt-cinq à vingt-neuf ans, le taux d’effort net a ainsi augmenté de moitié entre la génération 1950-1954 et la génération 1975-14979, pour laquelle il atteint 15 % du revenu disponible brut. »
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