Les charges liées au logement ont augmenté en France, selon un rapport de l’Insee (lire en ligne). Le taux d’effort médian [1] est passé de 16,8 % en 1996 à 17,5 % en 2006. Ce sont les 20 % des ménages les plus pauvres qui ont vu leur taux d’effort augmenter le plus fortement [2].
Les locataires du secteur libre – c’est-à-dire hors du parc social type HLM – ont le taux d’effort le plus élevé et subissent la plus grande augmentation : le taux médian était de 28,5 % en 2006, contre 25,8 % en 1996. Parmi eux, les 20 % les plus démunis ont vu ce taux augmenter de 25 à 30 % sur la même période. Il était seulement de 19 % en 1988. Les locataires du secteur social ont également vu leur taux croître, mais à une échelle moindre (21,5 % en 1996 et 22,5 % en 2006). Le taux d’effort des 20 % les plus démunis est tout de même passé de 15 à 20 % entre 1988 et 2006. Enfin, le taux d’effort médian des ménages qui accèdent à la propriété a stagné sur cette même période, passant de 24,4 à 25 % . Mais les 20 % les plus démunis ont un taux qui a augmenté de 22 à 30 % entre 1988 et 2006. En revanche, le taux médian a baissé pour les propriétaires non accédants (propriétaires qui étaient déjà propriétaires) de 7,2 % en 1996 à 6,8 % dix ans plus tard.
Par ailleurs, les charges liées au logement sont plus élevées en Ile-de-France : en 2006, le taux d’effort des Franciliens était de 20,4 % contre 17,5 % pour les habitants de province. En revanche, les écarts se réduisent : en 1996, il était évalué à 16,8 % contre 19,9 % en Ile-de-France.
Il est difficile d’établir avec précision l’origine de ces variations et de l’augmentation générale. En moyenne, les revenus ont augmenté plus vite que les loyers, notamment parce que ces derniers sont en partie régulés. De même, les prix d’achat des habitations ont augmenté plus rapidement que les revenus. Par ailleurs, l’énergie a un poids de plus en plus conséquent. C’est ce qui expliquerait le rapprochement entre l’Ile-de-France et les autres régions françaises : le montant de ces charges est proportionnel à la surface des habitations, souvent plus grandes en province.
CR
[1] Ce taux mesure la part des revenus consacrée aux charges liées au logement. Les charges retenues concernent le montant des loyers ou mensualités de remboursement des emprunts, les charges collectives et les dépenses individuelles d’énergie et d’eau.
[2] Les donnés concernant les 20 % les plus pauvres sont disponibles en ligne et consultables dans notre rubrique "recherche" (Gabrielle Fack, "L’évolution des inégalités entre ménages face aux dépenses de logement (1988 - 2006)", Informations sociales, 2009/5, n°155).
http://www.inegalites.fr/spip.php?page=la_breve&id_breve=783
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