Dublin confirme six milliards d'euros de mesures d'austérité, un effort d'une sévérité sans précédent lié à l'aide internationale accordée au pays.
Ce plan vise à réduire le déficit autour de 9% du Produit intérieur brut (PIB) l'an prochain, contre 32% cette année. L'objectif est de le faire redescendre sous le seuil de 3% d'ici 2015.
L'effort sur le budget 2011 doit être réalisé pour un tiers via des hausses d'impôts et pour les deux-tiers grâce des coupes dans les dépenses, conformément aux indications déjà données ces dernières semaines par les autorités irlandaises.
Les économies passeront, entre autres, par des suppressions d'emplois publics, une baisse drastique de certaines dépenses sociales et des investissements de l'Etat.
"L'ampleur de cet ajustement est éprouvante mais elle démontre le sérieux de notre engagement", a affirmé M. Lenihan devant le Parlement.
Le gouvernement a affirmé donner l'exemple en imposant aux ministres des baisses de salaire de près de 15%.
"Cette période a été traumatisante et inquiétante pour les citoyens de notre pays. Ils sont inquiets que nous ayons dû demander une aide internationale pour nous aider à faire face à nos difficultés économiques et financières, et ils s'inquiètent de l'impact que cette décision grave et difficile aura sur leurs vies", a admis M. Lenihan au début d'une déclaration au ton solennel.
Le tour de vis 2011, d'ampleur inédite, doit permettre à lui seul de réaliser 40% du programme d'austérité de 15 milliards d'euros sur quatre ans annoncé le mois dernier par Dublin.
Cette cure d'austérité est la principale contrepartie du plan d'aide de 85 milliards d'euros que l'Irlande a été contrainte de réclamer à l'Union européenne et au Fonds monétaire international, en raison d'une sévère crise financière provoqué par le naufrage de son secteur bancaire.
Le processus d'examen du budget 2011 devant le Parlement devrait s'étaler jusqu'en février. Les députés devaient se borner à voter mardi dans la soirée sur des mesures techniques, puis ils se prononceront d'ici jeudi sur le volant social du budget.
Mais le gros de la législation budgétaire, la loi de finances proprement dite, ne sera examiné qu'à partir de la mi-janvier.
Les ministres des Finances de l'Union européenne, réunis à Bruxelles, ont validé mardi le plan de sauvetage à l'Irlande, dont le principe a été acté le mois dernier lors d'un sommet exceptionnel. Celui-ci avait été convoqué sous la pression des marchés qui ont fait s'envoler les taux des obligations d'Etat irlandaises mais aussi portugaises ou espagnoles, rendant de plus en plus difficile le financement de la dette de ces pays.
Le déficit irlandais a explosé cette année en raison des sommes astronomiques englouties par l'Etat dans le renflouement des banques de l'île. Le gouvernement a multiplié en vain les mesures depuis l'éclatement de la crise financière en 2008 pour maintenir à flot son secteur bancaire, plombé par les crédits toxiques accumulés durant la flambée du marché immobilier irlandais.
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