Noemi Michel
Cet article veut appréhender la construction de la « conscience postcoloniale » qui oriente les réflexions politiques et intellectuelles autour des enjeux liés aux étrangers et aux Français descendant des colonisés. En d’autres termes, je cherche à savoir dans quelle mesure ces réflexions tiennent compte du moment colonial en tant que processus structurant de la société française. Le récent débat autour de l’article de loi qui promeut le « rôle positif » de la colonisation dans les manuels scolaires est éclairant à ce sujet. L’analyse des prises de position des partisans de l’annulation de cet article de loi (historiens, députés, associations de descendants de colonisés etc.) met à jour deux logiques argumentatives distinctes : la logique soutenue par la majorité évacue la place du passé colonial dans la sphère politique ; l’autre met ce dernier au centre. A partir de cette analyse, je souligne la faiblesse d’une « conscience postcoloniale » au sein des constructions intellectuelles autour de l’altérité qui dominent en France. Je discute ensuite des implications de cette faiblesse pour conclure qu’une plus grande conscience de la construction historique de la différence raciale et ethnique apporterait une lecture plus appropriée des questions liées à la mémoire coloniale ou à tout autre enjeu touchant la réalisation effective de l’inclusion politique et de la démocratie - Quelle conscience postcoloniale française ? L’exemple du débat politique et intellectuel autour de la mémoire coloniale
Noemi Michel, "Quelle conscience postcoloniale française ? L’exemple du débat politique et intellectuel autour de la mémoire coloniale ", mars 2008, REVUE Asylon(s), N°4, mai 2008, Institutionnalisation de la xénophobie en France, url de référence: http://www.reseau-terra.eu/article732.html
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