Un sondage CSA pour l’Humanité indique que 71 % des Français soutiennent les manifestations sur les retraites, un record. Le mouvement qui se poursuit pourrait se durcir si le gouvernement n’entend pas la rue.
À la veille du nouveau rendez-vous de mobilisation contre la réforme des retraites de Nicolas Sarkozy, les syndicats ont de quoi afficher de la confiance. Depuis la dernière journée du 23 septembre, le pouvoir a fait énormément d’efforts pour décourager cette opposition : le martèlement des idées répétées depuis des mois, une campagne de communication pour faire croire à une « décélération du mouvement », la posture adoptée par le chef de l’État, celle de l’intransigeance d’un homme certain d’avoir raison. Malgré ces efforts, le soutien de l’opinion aux initiatives syndicales ne se dément pas. Le nouveau sondage CSA pour l’Humanité montre même que cette sympathie atteint des sommets jamais égalés depuis 2002. 71% de l’ensemble des Français soutiennent ou portent de la sympathie pour le mouvement. Ils ne sont que 12% à s’y déclarer hostiles. Même les sympathisants de droite sont seulement 36% à se déclarer hostiles au mouvement !
répondre à l’arrogance gouvernementale
En programmant après le 23septembre deux nouvelles journées nationales de mobilisation, l’intersyndicale avait répondu à l’arrogance gouvernementale et affiché cette confiance. Les plus de 230 manifestations qui se déroulent aujourd’hui dans toute la France devraient permettre à ceux qui n’ont pu s’exprimer jusque-là de le faire, notamment les salariés des petites entreprises. L’ampleur de leur irruption dans les cortèges est difficilement prévisible. Le secrétaire général de la CFDT déclare attendre entre 2millions et 3millions de manifestants. «Une population nouvelle», prédit François Chérèque, qui prévient : «Le gouvernement doit être très, très attentif.» Sans faire de pronostic, Éric Aubin, le Monsieur retraites de la CGT, se montre plus prudent, craignant que «ceux qui ont participé aux manifestations du 7 et 23septembre se disent que c’est au tour des autres».
Dans certains endroits, les manifestations peuvent être aussi l’occasion de faire converger divers mouvements sociaux. Ainsi Marseille connaît, en parallèle au mouvement sur les retraites, des actions grévistes sur le port, dans les crèches et les cantines municipales et dans les transports urbains.
Côté gouvernement, on s’attend à «ce qu’il y ait beaucoup de monde dans les rues». Mais on affiche la même posture intransigeante, espérant démontrer ainsi l’inutilité de manifester. Un pari provocateur selon les syndicats. «Tout le monde est en train de devenir nerveux», estime François Chérèque. Quant à Bernard Thibault, il prévient : la grève reconductible «non seulement, ça n’est pas exclu, mais ce n’est absolument pas à exclure».
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