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04/10/2010

Retraites : la CGT-RATP lance un préavis de grève illimitée

Catherine de Coppet

Sans attendre la décision de l'Intersyndicale, la CGT-RATP a décidé la grève illimitée à partir du 12 octobre. Les autres organisations vont-elles choisir le durcissement de l'action ?
L'intersyndicale qui se réunissait ce lundi a décidé d'une nouvelle journée d'action pour le 12 octobre prochain à la veille de l'examen par le Sénat du texte adopté en première lecture à l'Assemblée
nationale
« Alors que s'ouvre le débat au Sénat le 5 octobre et afin de faire du 12 octobre prochain un rendez-vous déterminant, elles appellent leurs organisations à élargir et à amplifier la mobilisation unitaire par des initiatives dans les territoires, des rencontres avec les salariés et interpeller les sénateurs en utilisant très largement la lettre ouverte unitaire au Président de la République et aux parlementaires.
Les organisations syndicales considèrent qu'il faudra donner des suites au mardi 12 octobre et décident à cette fin de se revoir vendredi 8 octobre 2010.
Sans attendre la CGT-RATP avait déposé dans l'après-midi un préavis de grève illimitée à partir du 12 octobre, pour nouvelle journée d'action interprofessionnelle contre le projet de réforme des retraites. “Ce préavis couvre l'ensemble des services et des catégories professionnelles de la RATP à compter du lundi 11 octobre 22 h 30 et ce pour une durée illimitée”, indique dans un communiqué la CGT de l'entreprise, qui représente 36 % des personnels.
La direction a confirmé le dépôt du préavis de la CGT et indiqué que Force ouvrière avait également déposé un préavis illimité.

Les cheminots trancheront mercredi

.Les syndicats de cheminots, qui envisagent une grève reconductible à
partir du 12 octobre, n'ont pas tranché lors d'une réunion tenue lundi.
Ils décideront mercredi des suites à donner au mouvement, ont-ils dit
dans un communiqué commun.Les quatre syndicats représentatifs de cheminots (CGT, Unsa, Sud-Rail, CFDT) consulteront d'ici là “leurs structures et (les) cheminots” sur l'hypothèse d'une grève reconductible et prendront en compte le résultat de la réunion des confédérations, qui devait se tenir ce lundi en début de soirée.
“Si le gouvernement continue de mépriser les millions de manifestants qui s'opposent à sa réforme et de ne pas entendre, il faut hausser le ton. Mais on ne décide pas seuls”, a dit à Reuters Didier Le Reste, secrétaire général de la CGT-Cheminots.
Lundi matin, Nadine Prigent, secrétaire nationale à l'action revendicative à la CGT se montrait prudente :
“Personne ne veut être la locomotive sans wagons”.
“Il faut que la journée du 12 soit supérieure à toutes les mobilisations précédentes. Nous pensons que ce qui fait gagner, c'est la loi du nombre. Le débat entre durcissement ou non existe médiatiquement, mais pas au sein la CGT.”

Plus radical, FO ne veut pas rompre l'unité syndicale

Dimanche, la CGT-Cheminots appelait pourtant à des actions reconductibles, rejoignant ainsi la position de la FSU et de Solidaires. Eric Aubin, chargé du dossier, avance prudemment :
“Le débat n'est pas entre grève reconductible ou non. Tout ce qui participe à l'élargissement de la mobilisation à d'autres publics compte. Nous discutons chaque semaine avec nos organisations pour décider de la stratégie, nous avons d'ailleurs une réunion demain.”
Parmi les syndicats représentatifs, seul Force ouvrière a appelé de ses vœux une journée de grève générale qui bloquerait le pays. Bernard Devy, secrétaire national FO en charge des retraites est téméraire, mais pas suicidaire :
“Nous avons toujours été clairs sur ce point, nous souhaitons une journée de grève générale. Mais il ne s'agit pas de la faire seuls. Nous sommes décidés à ne pas rompre l'unité syndicale.”

“Lancer rapidement une action nationale forte”

Michèle Biaggi, secrétaire confédérale à FO siégeant à l'intersyndicale, reconnaît que les différences entre organisations ne sont pas seulement de forme. FO pense que le gouvernement serait plus sensible à un grand nombre de grévistes qu'à un grand nombre de manifestants.
“Si on ne lance pas rapidement une action forte au niveau national, le
gouvernement ne reculera pas. Le temps joue. L'enjeu est là, pas au sein des organisations syndicales.”
Du côté de la CFDT, l'enjeu réside avant tout dans le maintien d'une ligne commune avec les autres organisations. Marcel Grignart, chargé de l'action revendicative, précise :
“On peut appeler à tout, mais on n'appellera pas tout seuls. Ce que nous a enseigné la journée du 2, c'est qu'il y a une masse de gens qui sont prêts à se mobiliser, mais qui pour une raison ou une autre n'iront pas faire grève.”
Officiellement le durcissement du mouvement n'est pas tout à l'ordre du jour. Marcel Blondel est membre du bureau confédéral de la CFTC admet que ce débat a lieu dans l'intersyndicale. Seule celle-ci pourra décider :
“On va manifester le 12, mais après ? Personne n'a envie d'aller vers une grève nationale, il y a beaucoup de militants partagés.”

http://eco.rue89.com/2010/10/04/retraites-vers-un-durcissement-du-mouvement-169430

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