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23/03/2010

Un nouveau parfum de scandale en Grande-Bretagne

Le parti travailliste a suspendu trois anciens ministres, accusés d'avoir proposé leurs services de lobbying contre de l'argent.

Le parti travailliste au pouvoir en Grande-Bretagne a décidé lundi soir de suspendre quatre de ses membres, dont trois anciens ministres. Ils sont accusés d’avoir monnayé leurs services de lobbying, a annoncé un porte-parole du Labour. Une enquête interne au parti du Premier ministre a été diligentée sur l’affaire.

Parmi les suspendus, figurent notamment l’ex-secrétaire d’Etat aux Transports, Stephen Byers, au centre du scandale, Geoff Hoon et Patricia Hewitt, également anciens ministres, ainsi que la parlementaire travailliste Margaret Moran.

«Le Labour attend de ses représentants un niveau d’excellence et estime qu’ils doivent constamment se soumettre à un devoir de transparence et de responsabilité envers leurs administrés», a notamment indiqué le porte-parole.

L’affaire a éclaté après qu’un journaliste a filmé à leur insu des rencontres avec plusieurs parlementaires du Labour, apparemment prêts à utiliser leurs relations avec le gouvernement britannique pour influer sur certaines mesures, en échange d’une rétribution.

Dans un enregistrement en caméra cachée, Stephen Byers affirmait ainsi avoir déjà conclu des accords secrets qu’il se déclarait prêt «à vendre», énonçant des tarifs allant jusqu’à 5.000 livres par jour (5.500 euros) pour ses services.

Les images, dont des extraits ont été diffusés dimanche, ont été tournées pendant une enquête commune au Sunday Times et à la chaîne de télévision Channel 4.

Après ces révélations, Stephen Byers avait tout d’abord indiqué avoir «exagéré» son pouvoir d’influence, puis était totalement revenu sur ses déclarations au faux lobbyiste, précisant «ne jamais avoir fait pression sur des ministres au profit d’intérêts commerciaux».

Face aux critiques, il avait demandé lundi matin à l’organisme de surveillance du Parlement d’enquêter: «Je ne doute pas qu’il confirmera que j’ai respecté le code de conduite des parlementaires et que j’ai divulgué en totalité mes intérêts annexes», avait-il dit.

Gordon Brown avait tout d’abord estimé que Byers avait «fait ce qu’il fallait en se tournant vers les autorités parlementaires», un porte-parole du Premier ministre, précisant que ce dernier était «convaincu» qu’aucune irrégularité n’avait été commise.

«Il n’est pas nécessaire de faire une enquête» gouvernementale, avait ajouté le porte-parole, repoussant les appels en faveur de la tenue d’une telle enquête du parti conservateur de David Cameron, principal rival du Labour aux législatives attendues début mai, qui avait qualifié ces révélations de «choquantes».

http://www.liberation.fr/monde/0101626194-un-nouveau-parfum-de-scandale-en-grande-bretagne

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