Souvenez-vous : à l’automne 2008, la crise financière frappe de plein fouet l’industrie automobile. Renault, en difficulté, en appelle à l’aide de l’Etat, gèle ses recrutements, met en œuvre un plan de départ pour 4 000 salariés, notamment à l’usine de Sandouville, étend les mesures de chômage partiel. Ouvriers et ingénieurs doivent montrer l’exemple. Celui-ci est loin d’être partagé par ceux qui leur ont appliqué une sévère rigueur. En l’occurrence les sept membres de son comité exécutif qui managent l’entreprise aux côtés du PDG Carlos Ghosn.
Ceux-ci se voient accorder une augmentation de 16,6% entre 2008 et 2009 [1]. Leur salaire fixe est passé de 2,4 à 2,8 millions d’euros. Soit un salaire annuel moyen de 400 000 euros contre 342 000 euros en 2008. Belle contribution à l’effort collectif de redressement ! « Les mêmes qui nous ont prôné rigueur et gel des salaires se sont octroyés un plan de promotion inversement proportionnel à celui des ouvriers, des employés, des techniciens, ingénieurs et cadres », proteste la CGT, dans un communiqué du 10 mars. « Est-cela l’équité et la justice ? » Le syndicat rappelle que les 2 800 « top managers » du groupe recevront également une prime de 10 000 euros en moyenne.
Sans oublier les jetons de présence que perçoit le Conseil d’administration, où siègent entre autres Thierry Desmaret, l’ancien DG de Total, ou Franck Riboud, PDG de Danone. Ces jetons passent de 557 475 euros en 2008 à 571 336 euros en 2009. Il n’y a pas de petits profits au royaume de la cupidité.
Notes
[1] Selon les comptes consolidés 2009, page 77, rubrique « Rémunération du Comité exécutif », téléchargeable sur le site du groupe.
http://www.bastamag.net/article936.html
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