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23/03/2010

C’est quoi, être pauvre ?

La pauvreté est une question de revenus, mais aussi de conditions de vie. Si être pauvre, c’est être victime de privations, quelles sont celles que les Français jugent "inacceptables" ?

Quelles sont les privations qui sont jugées les plus acceptables et celles qui sont inacceptables ? " Le consensus n’est net que sur un petit nombre de privations, témoignant d’une vision restrictive de la pauvreté limitée aux privations alimentaires sévères, aux manques fonctionnels relatifs à l’habillement, à la très mauvaise qualité du logement et aux difficultés à se soigner ", expliquent les auteurs d’une étude réalisée à partir de l’enquête " Standards de vie " de l’Insee menée en janvier 2006 auprès de 5 900 personnes (Qu’est-ce qu’être pauvre aujourd’hui en Europe ? L’analyse du consensus sur les privations).

Logiquement, l’accès des enfants à ces éléments de base est largement perçu comme une nécessité : 90 % des personnes interrogées jugent inacceptable de " ne pas pouvoir payer à ses enfants des vêtements et des chaussures à leur taille ", 89 % de " ne pas pouvoir payer des appareils dentaires à ses enfants " et 86 % de " ne pas avoir assez de rechange pour envoyer ses enfants à l’école avec des vêtements toujours propres ". Pour l’ensemble de la population, " se priver régulièrement d’un repas plusieurs fois par semaine ", " être obligé de vivre dans un logement sans eau chaude ", " ne pas pouvoir se payer de prothèses auditives " sont les items jugés les plus inacceptables.

A l’opposé, tout ce qui relève du loisir, des communications ou des nouvelles technologies n’est pas jugé le plus souvent comme indispensable. Ainsi, 3 % seulement des personnes interrogées pensent qu’on ne peut se passer d’un lecteur de DVD, 4 % d’un lave-vaisselle et 7 % d’un téléphone mobile.

Fréquence de citations des privations en France
Unité : en %

Part d’individus qui jugent la privation inacceptable
Privations parmi les plus souvent citées
Ne pas pouvoir payer à ses enfants des vêtements et des chaussures à leur taille90
Ne pas pouvoir payer des appareils dentaires à ses enfants89
Se priver régulièrement d'un repas plusieurs fois par semaine89
Etre obligé de vivre dans un logement sans eau chaude88
Ne pas pouvoir se payer de prothèses auditives88
Etre obligé de vivre dans un logement humide (moisissures, condensation sur les murs)87
Ne pas pouvoir maintenir la température du logement au-dessus de 16° en hiver86
Privations moyennement citées
Pour les enfants, ni square, ni terrain de jeux proches et entretenus54
Ne pas pouvoir payer les cours nécessaires pour passer le permis de conduire54
Ne pas pouvoir se payer des meubles en bon état53
Ne pas pouvoir payer à ses enfants des vacances (campagne, mer ou montagne) au moins pendant l'été53
Etre obligé de rester vivre chez ses parents après 30 ans52
Ne pas pouvoir se payer une voiture50
Devoir, pour ses courses de tous les jours, faire plus de 20 mn à pied pour atteindre le premier commerce49
Privations parmi les moins souvent citées
Ne pas pouvoir se payer un ordinateur8
Ne pas pouvoir se payer un abonnement au téléphone mobile7
Ne pas pouvoir se payer ses cigarettes4
Ne pas pouvoir se payer un lave-vaisselle4
Ne pas pouvoir se payer un magnétoscope4
Ne pas pouvoir s'offrir un verre de vin ou de bière à chaque repas4
Ne pas pouvoir se payer un lecteur de DVD3
Toutes les privations présentées par l'enquête ne figurent pas dans le tableau. Lecture : 90 % des enquêtés estiment que « ne pas pouvoir payer à ses enfants des vêtements et des chaussures à leur taille » est une privation inacceptable.
Source : enquête Standards de vie 2006, Insee.

http://www.inegalites.fr/spip.php?article1139

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