La pauvreté est une question de revenus, mais aussi de conditions de vie. Si être pauvre, c’est être victime de privations, quelles sont celles que les Français jugent "inacceptables" ?
Quelles sont les privations qui sont jugées les plus acceptables et celles qui sont inacceptables ? " Le consensus n’est net que sur un petit nombre de privations, témoignant d’une vision restrictive de la pauvreté limitée aux privations alimentaires sévères, aux manques fonctionnels relatifs à l’habillement, à la très mauvaise qualité du logement et aux difficultés à se soigner ", expliquent les auteurs d’une étude réalisée à partir de l’enquête " Standards de vie " de l’Insee menée en janvier 2006 auprès de 5 900 personnes (Qu’est-ce qu’être pauvre aujourd’hui en Europe ? L’analyse du consensus sur les privations).
Logiquement, l’accès des enfants à ces éléments de base est largement perçu comme une nécessité : 90 % des personnes interrogées jugent inacceptable de " ne pas pouvoir payer à ses enfants des vêtements et des chaussures à leur taille ", 89 % de " ne pas pouvoir payer des appareils dentaires à ses enfants " et 86 % de " ne pas avoir assez de rechange pour envoyer ses enfants à l’école avec des vêtements toujours propres ". Pour l’ensemble de la population, " se priver régulièrement d’un repas plusieurs fois par semaine ", " être obligé de vivre dans un logement sans eau chaude ", " ne pas pouvoir se payer de prothèses auditives " sont les items jugés les plus inacceptables.
A l’opposé, tout ce qui relève du loisir, des communications ou des nouvelles technologies n’est pas jugé le plus souvent comme indispensable. Ainsi, 3 % seulement des personnes interrogées pensent qu’on ne peut se passer d’un lecteur de DVD, 4 % d’un lave-vaisselle et 7 % d’un téléphone mobile.
Fréquence de citations des privations en France Unité : en % |
| Part d’individus qui jugent la privation inacceptable
| Privations parmi les plus souvent citées | Ne pas pouvoir payer à ses enfants des vêtements et des chaussures à leur taille | 90 | Ne pas pouvoir payer des appareils dentaires à ses enfants | 89 | Se priver régulièrement d'un repas plusieurs fois par semaine | 89 | Etre obligé de vivre dans un logement sans eau chaude | 88 | Ne pas pouvoir se payer de prothèses auditives | 88 | Etre obligé de vivre dans un logement humide (moisissures, condensation sur les murs) | 87 | Ne pas pouvoir maintenir la température du logement au-dessus de 16° en hiver | 86 | Privations moyennement citées | Pour les enfants, ni square, ni terrain de jeux proches et entretenus | 54 | Ne pas pouvoir payer les cours nécessaires pour passer le permis de conduire | 54 | Ne pas pouvoir se payer des meubles en bon état | 53 | Ne pas pouvoir payer à ses enfants des vacances (campagne, mer ou montagne) au moins pendant l'été | 53 | Etre obligé de rester vivre chez ses parents après 30 ans | 52 | Ne pas pouvoir se payer une voiture | 50 | Devoir, pour ses courses de tous les jours, faire plus de 20 mn à pied pour atteindre le premier commerce | 49 | Privations parmi les moins souvent citées | Ne pas pouvoir se payer un ordinateur | 8 | Ne pas pouvoir se payer un abonnement au téléphone mobile | 7 | Ne pas pouvoir se payer ses cigarettes | 4 | Ne pas pouvoir se payer un lave-vaisselle | 4 | Ne pas pouvoir se payer un magnétoscope | 4 | Ne pas pouvoir s'offrir un verre de vin ou de bière à chaque repas | 4 | Ne pas pouvoir se payer un lecteur de DVD | 3 | Toutes les privations présentées par l'enquête ne figurent pas dans le tableau. Lecture : 90 % des enquêtés estiment que « ne pas pouvoir payer à ses enfants des vêtements et des chaussures à leur taille » est une privation inacceptable. | Source : enquête Standards de vie 2006, Insee. |
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http://www.inegalites.fr/spip.php?article1139
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