Réduire et recycler ses déchets, c’est bien... sauf pour les incinérateurs et les entreprises qui les exploitent. En Grande-Bretagne, la filière envisage d’importer des ordures.
Une pénurie de déchets menace-t-elle la Grande-Bretagne ? La question peut sembler étrange, mais elle agite depuis quelques semaines les professionnels du déchet. Car les 25 incinérateurs britanniques, qui brûlent des déchets pour produire de l’énergie, commencent à manquer de combustible. La raison ? L’augmentation du recyclage et la diminution des détritus. Les Britanniques auraient produit 4% de déchets en moins en 2008-2009, et recyclés 3% de plus sur la même période. Mais cette bonne nouvelle pour la planète se transforme en casse-tête pour les exploitants d’usines d’incinération d’ordures ménagères (UIOM).
Ils craignent de devoir importer des déchets de l’étranger. Certains, comme Veolia Environnement qui possède trois incinérateurs dans le comté de Hampshire, ont dû varier les sources de déchets pour faire face à la diminution de déchets locaux. La situation est d’autant plus problématique que 39 projets d’incinérateurs sont en cours d’étude, selon le ministère britannique de l’Environnement, de l’Alimentation et des Affaires rurales – et 69 projets selon le Réseau « UK without incineration » (UKWIN).
Les associations écologistes réclament un moratoire sur la construction d’incinérateurs. Au-delà des risques sanitaires, elles craignent que les partenariats publics-privés conclus pour la construction de ces incinérateurs ne lient les autorités locales dans des contrats à long terme chers et pas forcément re-négociables. La France, avec 129 installations (le plus grand parc européen) connaîtra-t-elle également une pénurie ? À moins qu’on ne nous demande, demain, de produire plus de déchets, ou de les importer de contrées lointaines…
Source : The Independent
http://www.bastamag.net/article1147.html
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