D'après SUD-Energie, GrDF a invoqué trois motifs pour remercier M. Mahroug : il n'aurait pas rendu en temps et en heure son véhicule d'entreprise ; il aurait placardé sur le panneau d'affichage syndical un tract insultant un cadre ; il aurait déclaré des heures de travail qu'il n'a pas effectuées. Chez GrDF, on se refuse à confirmer ou à infirmer ces informations au nom de "la confidentialité de la procédure disciplinaire".
M. Mahroug, lui, nie avoir rédigé un texte injurieux et triché sur ses horaires. Plus grave, les accusations portées contre lui s'appuieraient sur des témoignages dont la véracité est très douteuse, aux yeux de SUD-Energie. Pour ce syndicat, les vraies raisons du licenciement sont ailleurs. Ce technicien s'est fait mal voir à cause de son implication dans les grèves qui ont éclaté début avril chez GrDF et ErDF, le réseau de distribution d'électricité. La direction a voulu le punir, tout comme près de 250 autres salariés sanctionnés de diverses façons à la suite de ce conflit social, explique René-Michel Millambourg, l'un des trois grévistes de la faim, qui a défendu le dossier de M. Mahroug devant le conseil de discipline.
Conflit social
Les déboires du technicien résulteraient aussi des tensions régnant entre lui et l'un de ses chefs depuis plusieurs mois. Tensions qui ont plongé M. Mahroug dans une profonde "détresse", selon M. Millambourg ; ce dernier dit l'avoir signalée en 2008 à la médecine du travail. Sans résultat. Chez GrDF, on souligne que M. Mahroug s'était distingué par des "manquements répétés" antérieurs à la grève du printemps. Les faits qui lui sont reprochés n'ont "rien à voir" avec le mouvement social lancé en avril.
Depuis quelques jours, M. Millambourg campe sous une tente devant le siège de GrDF, à Paris. M. Mahroug et les deux autres grévistes de la faim se sont installés dans le local syndical d'un autre site du groupe, à quelques centaines de mètres de là. Les quatre hommes ont reçu le soutien de la CFTC, de la CGT, du Nouveau parti anticapitaliste, du Parti de gauche et des Verts.
Sem comentários:
Enviar um comentário