À procura de textos e pretextos, e dos seus contextos.
25/02/2009
Le scandale de la reconduction de Barroso
Faute politique majeure de la dernière décennie, l'invasion de l'Irak a coûté cher politiquement à ses principaux responsables. George W. Bush restera dans l'histoire comme le président le plus impopulaire des Etats-Unis. Tony Blair est, lui aussi, sorti, par la petite porte. José Maria Aznar, le seul qui ait osé affronter les électeurs, s'est pris une déculottée au lendemain des attentats de Madrid, imputés à la participation espagnole à la 'coalition of the willing'.
José Manuel Barroso, qui, en sa qualité de Premier ministre portugais, fut l'hôte du sommet des Açores (photo), est le seul des quatre participants à ne pas avoir payé le prix politique de l'aventure. Contrairement à MM. Bush et Blair, il n'a jamais exprimé le moindre regret. Il n'a pas non plus reconnu avoir autorisé l'utilisation des aéroports et de l'espace aérien portugais pour le transfert illégal de prisonniers de la CIA vers Guantanamo.
Désigné à la Commission européenne en 2004, l'homme brigue un second mandat. Passer à la postérité à la manière de Jacques Delors est, certes, une perspective plus réjouissante que celle de devoir éviter des jets de chaussures. Et bien qu'il soit difficile de prévoir le résultat des prochaines élections européennes, l'affaire est déjà presque entendue.
Extrêmement consensuel, l'homme devrait bénéficier du soutien des capitales, qui ne veulent pas d'une trop forte tête à la Commission. Il jouit déjà du soutien des principales familles politiques européennes. Qui ont sucré cette semaine le passage d'un rapport mettant en cause sa responsabilité dans le transfert des prisonniers de la CIA. Ce n'est pas trop surprenant que la droite, dont il est issu, se livre à ce petit jeu. Mais que la gauche s'amuse à maquiller l'Histoire est très dérangeant. Le chef de file des socialistes au Parlement européen, Martin Schulz, porte cette responsabilité. Il a été à la manoeuvre, cette semaine, pour que ses troupes rejettent l'amendement sur Barroso. Jusque récemment, pourtant,l'homme n'hésitait a attaquer vertement le président de la Commission. Mais il a lui aussi des ambitions personnelles. Il se verrait bien président du Parlement européen, voire commissaire. Et comme la répartition des postes européens fera l'objet d'un deal global, il ne s'agit plus de faire des vagues avec la droite.
La reconduction probable de Barroso est scandaleuse à deux titres. Elle signifie que l'Europe, contrairement aux Etats-Unis, qui ont élu Barack Obama, n'assume pas l'erreur historique de l'Irak.
Elle donne également une image déplorable de la démocratie européenne. Contrairement à l'esprit du traité de Lisbonne, qui prévoit l'élection du président de la Commission par le Parlement européen, on perpétue les mêmes petits arrangements entre amis, en se préoccupant à peine du résultat des élections.
La Boulette - Colonel Moutarde
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