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25/02/2009

En Allemagne, les alternatives à l'euro ne connaissent pas la crise

Des monnaies alternatives à l'euro, destinées à encourager le commerce local, rencontrent un succès grandissant en Allemagne, et le "Chiemgauer", en Bavière, est la plus populaire d'entre elles.

Le but de ces monnaies, qui ne prétendent pas remplacer l'euro, est d'encourager le commerce régional tout en finançant des projets associatifs, comme des crèches, des orchestres ou des complexes sportifs.

Les billets, semblables à des bons d'achats d'une valeur de 1 à 50 CHM se différencient par leur couleur vive, et sont proposés au consommateur dans 42 points de vente de la région, au taux d'un euro contre un Chiemgauer (CHM).

Le consommateur fait ses achats dans les magasins locaux partenaires du projet. Ces entreprises, qui fidélisent ainsi leur clientèle, doivent verser 3% de chaque transaction à une collectivité locale d'utilité publique.

Il existe actuellement en Allemagne et en Autriche 28 monnaies régionales, indique à l'AFP Christian Gelleri, directeur de l'association Chiemgauer.

Le CHM, considéré comme le plus efficace, fait le chiffre d'affaires le plus important et compte le plus d'utilisateurs. Depuis 2006, l'association est la seule à proposer un moyen de paiement électronique.

"La région n'est pas encore vraiment touchée par la crise, mais on constate que de plus en plus d'entreprises demandent à participer au système", dit M. Gelleri. Lorsque la crise se fera sentir, le nombre d'entreprises participantes va continuer à croître, estime-t-il.

Le CHM a l'avantage de s'ancrer dans l'économie réelle et d'éviter que la monnaie stagne sur des comptes en banque, a expliqué Klaus Kopp le vice-directeur de l'association Chiemgauer dans une émission télévisée. Le CHM reste toujours en circulation et doit être dépensé rapidement puisqu'il se dévalue progressivement et est périmé au bout d'un an.

"Il y a une monnaie qui encourage l'économie régionale, et une autre qui est plus adaptée à l'économie globale", a-t-il déclaré . "Il importe, en ces temps de crise extrême, de ne pas tout miser sur un seul cheval".

"Chaque CHM mis en circulation dans la région rapporte trois fois plus de chiffre d'affaires que l'euro, constate M. Kopp. Il reste plus longtemps dans l'économie réelle alors que l'euro est déposé sur un compte ou investi après 1,5 échange", a-t-il ajouté.

"Le consommateur sait qu'il y gagne une meilleure infrastructure régionale, les communes des impôts stables grâce à une économie régionale stable et les entreprises constatent le "fair play" du système : si les consommateurs achètent vraiment dans la région, ces entreprises sont prêtes à donner un peu d'argent à des associations", a expliqué M. Kopp.

"Pour moi c'est un instrument de fidélisation de la clientèle et j'ai avec le Chiemgauer définitivement plus de clients", déclare à l'AFP Alexander Jäger, vendeur de meubles à Traunstein, associé au projet depuis 4 ans et demi.

Les transactions effectuées avec le CHM représente environ 20% de son chiffre d'affaires. 5 à 10% des clients paient en CHM, rapporte à l'AFP M. Vachenauer, un commerçant de denrées alimentaires à Siegsdorf, membre du projet depuis un an et demi. "L'argent doit rester dans la région", ajoute-t-il.

Il y a trois ans encore, le projet lancé en 2002 par M. Gelleri pour financer un lycée, était souvent raillé, se souvient-il. Aujourd'hui, il est pris au sérieux, notamment par les hommes politiques et les chercheurs.

Le Chiemgauer, qui avait commencé modestement avec 20 entreprises et un chiffre d'affaires de 70.000 CHM, touche aujourd'hui 600 entreprises, 180 associations partenaires et 2.500 habitants, pour un chiffre d'affaires de 3 millions de CHM, déclare Christian Gelleri.

"Nous avons d'un côté une situation de crise historique, de l'autre une situation historique pour les possibilités d'actions des citoyens", a conclu M. Kopp.
25.02.09 - Info

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