Le fabricant français de chaussettes condamné à verser 2,5 millions d'euros d'indemnités à d'anciens salariés pour ne pas leur avoir proposé un reclassement en Roumanie les a assignés.
Nouveau rebondissement dans le dossier Olympia. Le fabricant français de chaussettes condamné en mai à verser 2,5 millions d'euros d'indemnités à d'anciens salariés pour ne pas leur avoir proposé un reclassement en Roumanie a fait savoir, lundi 8 juin, qu'il les a assignés afin d'obtenir un délai de paiement.
La cour d'appel de Reims avait confirmé début mai un jugement des prud'hommes de Troyes de 2006 et condamné Olympia à verser à 47 salariés licenciés une moyenne de 32 mois de salaire, soit 2,5 millions d'euros, pour ne pas leur avoir proposé un reclassement dans sa filiale en Roumanie.
A la suite de ce jugement, la société s'était pourvue en cassation. Mais ce recours n'est pas suspensif.
"Nous demandons à la justice un délai de grâce de 2 ans qui permettra à la cour de cassation d'apprécier la validité de notre demande de pourvoi", a expliqué à l'AFP la présidente d'Olympia Catherine Rambaud, qui estime que le jugement de la cour d'appel de Reims compromet la survie de l'entreprise qui emploie 296 personnes à Romilly-sur-Seine (Aube) et 450 dans sa filiale roumaine.
110 euros par mois
"C'est de la manipulation", a réagi Me Philippe Brun, l'avocat des salariés. "Une entreprise utilise un article qui est généralement réservé aux particuliers qui ont du mal à payer leurs dettes pour obtenir un effet suspensif à une décision de justice. Olympia sait depuis trois ans qu'elle doit payer cette somme, elle devait la provisionner".
La direction d'Olympia avait qualifié de "surréaliste" la décision de justice en sa défaveur, affirmant avoir refusé "en plein accord avec le comité d'entreprise" de proposer "des reclassements indignes dans son usine de Roumanie au salaire de 110 euros par mois".
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