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09/06/2009

AFP multimédia : quels droits pour les salariés ? (Sud-AFP)

Publié le 9 juin 2009 - Acrimed

Nous publions ci-dessous, et sous son titre original, un communiqué de Sud-AFP (Acrimed).

Les services internet de l’Agence France-Presse sont actuellement assurés par 57 journalistes travaillant dans six langues et repartis sur dix pays, selon un récent document de la direction.

Cette liste montre que la mise en place du multimédia est déjà bien avancée, surtout si l’on ajoute à ces dix rédactions multimédias toutes les unités chargées de confectionner photos, vidéos, infographies, banques de données sportives, etc. Elle montre que le statut de 1957 (le « statut du statu quo », selon l’expression du PDG Pierre Louette, désormais missionné pour le casser) n’a nullement empêché l’AFP d’entamer sa modernisation en négociant le tournant du multimédia.

L’analyse de cette liste nous amène cependant à un autre constat : sur les 57 journalistes assurant ce que le Plan Louette présente comme le cœur du métier de demain, seuls 15 (soit 26%) sont considérés comme des salariés de l’AFP à part entière, avec contrat régi par le Code du travail français (statut siège), leur permettant de bénéficier des accords collectifs et de participer à l’élection des membres du comité d’entreprise et des délégués du personnel pour les représenter vis-à-vis de l’employeur à Paris.

Autrement dit, la grande majorité – 74% – des journalistes multimédias de l’AFP ne bénéficie pas de ces droits. Vis-à-vis de l’AFP Paris, ils sont des sans-droits. Leur situation est plus ou moins précaire et varie d’un pays à l’autre, allant d’un bon niveau de rémunération et d’une bonne protection sociale pour les salariés de la filiale allemande AFP GmbH (ils sont six, dont cinq en CDI), à un statut de salarié jetable ailleurs. 36 journalistes multimédias sont sous contrat local dans huit pays, avec autant de législations différentes : Brésil, Chypre, Espagne, Etats-Unis, Hong-Kong, Inde, Royaume-Uni, Uruguay.

A cette précarité, due à une différence de statut, s’ajoute celle liée au contrat de travail : sur les 57 journalistes multimédias listés par la direction, onze (soit 19%) ne sont pas inscrits dans l’annuaire de l’intranet car il s’agit de salariés locaux en CDD. Par ailleurs, la liste donne l’impression que tous les salariés de la Rédaction multimédia à Paris sont en CDI car elle fait l’impasse sur les trois à cinq CDD qui y travaillent régulièrement.

Dix rédactions, autant de statuts différents. Et seule une minorité bénéficiant des pleins droits du statut siège.

Agence de demain, méthodes d’hier ?

Aucun argument rédactionnel ne peut justifier cette différence de traitement. Les raisons en sont uniquement économiques et du domaine de la gouvernance de l’entreprise : l’AFP agit comme tout groupe capitaliste multinational, en délocalisant ses activités, à la recherche des moindres coûts et selon le principe du "diviser pour mieux régner".

Au moment où le Plan Louette envisage d’augmenter le chiffre d’affaires en misant sur une forte "croissance externe" (achat de sociétés, créations de nouvelles filiales), la liste des « 10 rédactions multimédias AFP » montre qu’il y a effectivement urgence à moderniser l’AFP... dans un domaine totalement négligé par le Plan Louette, celui des relations sociales.

Pour Sud, tous les personnels qui contribuent de façon régulière aux services de l’AFP doivent pouvoir bénéficier des mêmes droits. Qu’ils travaillent en France ou ailleurs.

Paris, le 8 juin 2009

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