Denise Brennan - Traduction de Marie-Ève Lacasse et Sébastien Roux - Genre, sexualité & société - n° 5 | Printemps 2011 : Ailleurs
Afin d’étudier les changements qui s’opèrent dans les rapports de genre à Sosúa, une destination de tourisme sexuel majoritairement fréquentée par des Allemands, cet article analyse les rumeurs qui entourent les travailleuses du sexe dominicaines. Dans le sexscape de Sosúa, de nouvelles définitions de la masculinité sont apparues lorsque les femmes ont commencé à bénéficier d’un pouvoir financier. Les travailleuses du sexe doivent rester discrètes et ne pas afficher leur argent ni faire état de la manière dont elles occupent leur temps pour ne pas compromettre leur réputation de mères sacrificielles. Á l’inverse, les hommes se libèrent facilement des idéologies de genre qui exigent d’eux qu’ils se conforment à l’image d’un travailleur acharné et d’un père attentif. Dans cette économie sexuelle, les hommes peuvent même afficher ouvertement leur qualité de chômeur. Leur paresse et leur dépendance sont alors considérées comme des comportements machos. L’industrie du sexe est un espace où les femmes pauvres dominicaines ont l’opportunité de gagner beaucoup d’argent et de s’extraire de leur condition, même si ces stratégies professionnelles ne permettent pas une reconfiguration des rôles et des idéologies de genre qui s’exercent contre elles. Les hommes qui migrent et vivent avec elles à Sosúa jouissent quant à eux d’un niveau d’exigence moindre, alors que les femmes doivent correspondre à des attentes encore plus élevées. - Texte
Denise Brennan , « Des femmes, des hommes et des rumeurs. Hommes machos et femmes stigmatisées/antes dans une ville de tourisme sexuel », Genre, sexualité & société [En ligne] , n° 5 | Printemps 2011 , mis en ligne le 01 juin 2011, Consulté le 09 juin 2011. URL : http://gss.revues.org/index1716.html
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