Le revenu annuel d’un grand patron représente de 200 à 350 années de Smic, selon les données 2010 publiées par le quotidien Les Echos (26 avril 2011). De 2,6 milllions d’euros pour Benoit Potier (Air Liquide) à 4,5 millions d’euros pour Michel Rollier (Michelin). Ces revenus totalisent les salaires fixes et variables et/ou exceptionnels, hors stocks-options [1] et actions gratuites. Ils ne comprennent pas non plus un grand nombre d’avantages en nature : voitures, logements de fonction, etc.
Ces revenus demeurent bien supérieurs à ce que le talent, l’investissement personnel, la compétence, le niveau élevé de responsabilités ou la compétition internationale peuvent justifier. Ils vont bien au-delà de ce qu’un individu peut dépenser au cours d’une vie pour sa satisfaction personnelle. Ils garantissent un niveau de vie hors du commun, transmissible de génération en génération, et permettent de se lancer dans des stratégies d’investissement personnel (entreprises, collections artistiques, fondations, etc.). Il faut ajouter que ces dirigeants disposent de mécanismes de protection considérables en cas de départ forcé de l’entreprise : mésentente avec les actionnaires, erreurs stratégiques ou économiques, etc.
Les PDG ne sont pas toujours les mieux rémunérés. Des très hauts cadres de certaines professions ou des sportifs peuvent avoir un revenu annuel moyen astronomique : 35 années de Smic pour un sportif de haut niveau, 23 années pour un cadre du secteur de la finance, 18 années pour un dirigeant d’entreprise salarié...
|
|
Pour en savoir plus : Les très hauts salaires du secteur privé - Insee première n°1288 - avril 2010.
[1] Droits attribués aux salariés d’acquérir des actions de leur société sous certaines conditions, notamment avec un rabais, ce qui leur procure une plus-value quasi certaine lors de la revente.
http://www.inegalites.fr/spip.php?article346&id_mot=79
Sem comentários:
Enviar um comentário