À procura de textos e pretextos, e dos seus contextos.

29/05/2010

Moins de hype et plus de nonchalance dans ton surf

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Le groupes empruntant au champ lexical du surf, de la plage et de la glande sont à la mode. Comme pour signifier que, depuis deux ans, l’été tend vers l’éternel ou qu’on voudrait bien que ce soit le cas. Donc sans même m’en rendre compte je recense les noms, je note les tentatives même inconscientes de s’aligner à cette ambiance, en me disant qu’il y a un sillon qui se creuse silencieusement. Un choix de nom fait-il pour autant un groupe ? Le rattache-t-il automatiquement à une quelconque scène ? Qui sait. Tout ça est trop disparate, même musicalement, pour faire la couv’ des magazines, trop bordélique et rapide pour être sérieusement classé dans un genre ou une case. Ca reste pourtant un zeitgest flou et puissant qu’on assemble comme un puzzle.

La ligne tracée est imperceptible : le surf-punk dégueulasse de Wavves, un peu survendu avec le recul, en est une facette. Comme le souffle chaud dans une nuit d’automne de Beach House, le côté promenade-sur-une-plage-de-la-Nouvelle-Angleterre remplaçant le trip destroy sur une plage de San Diego. Surfer Blood, dernier prodige en date, est passé en quelques mois du statut de chasse gardée des blogs au générique du Grand Journal. Comme pour signifier à tous ceux qui suivent un peu ce spectacle que tout est en train de s’accélerer, que the times, they are a-changin’ plus vite qu’auparavant.

Un jour, quelqu’un de vaguement sage a dit : quand le rythme n’est plus tenable, retourne du côté de l’underground, voir ce qu’il en reste. Donc acte, et un antidote en deux temps et en deux continents pour vos beaux yeux. A Brooklyn, les Beach Fossils avancent avec le frein à main relevé, histoire que la fumée fasse bien tourner la tête. La voix neurasthénique et lointaine de Dustin Payseur dicte le tempo paresseux et raconte des histoires simples et sans but sans jamais trop ouvrir les yeux. En Nouvelle-Zélande, Surf City est plus tranchant, plus Jesus & Mary Chain dans son approche, mais tout aussi slacker dans sa raison d’être, l’occasionnelle envolée post-rock en plus. Entre les deux, des océans et des kilomètres de vagues mais une certaine compréhension malsaine et déplacée des Beach Boys.

Beach Fossils - Daydream

Extrait de l’album Beach Fossils (2010) sorti su Captured Tracksmyspace

Surf City - Autumn

Extrait de l’EP Surf City (2009) sorti sur Morr Musicmyspace
http://music.blog.lemonde.fr/2010/05/28/moins-de-hype-et-plus-de-nonchalance-dans-ton-surf/

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