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14/06/2011

Rire, socialisation et distance de classe

Laure Flandrin - Sociologie - N°1, vol. 2 | 2011

Cet article est tiré d’une enquête en cours consacrée à la sociologie de la réception culturelle des œuvres comiques. Il se propose, sur la base de l’analyse intensive du cas singulier d’un enquêté, de montrer qu’il est possible de dénaturaliser le rire à partir des acquis d’une sociologie fine de la socialisation. Procédant de la volonté de tester le pouvoir de prospection heuristique des variables classiques de la sociologie concernant une pratique aussi déliée que le rire, il examine et discute le modèle du rire de classe, pour tout à la fois en limiter l’aire de validité et en préciser les usages. L’enquêté est un héritier bourgeois, avec lequel j’ai réalisé un entretien long. Les sujets de rire dont il fait état peuvent sembler suffire à accréditer l’existence, chez lui, d’un rire de classe comme procédure d’ostentation hédoniste et plaisante de l’appartenance à une classe sociale. Pourtant, ce rire d’ancrage à la classe n’est pas le fait d’une adhésion pleinement consentie à la position bourgeoise, et ce sont plutôt les multiples désajustements des dispositions à la position héritée qui produisent ici la capacité à rire.  - Texte 

Laure Flandrin, « Rire, socialisation et distance de classe », Sociologie [En ligne], N°1, vol. 2 |  2011, mis en ligne le 27 mai 2011, Consulté le 14 juin 2011. URL : http://sociologie.revues.org/851

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