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03/05/2010

Quand la mort des employés rapporte (gros) aux multinationales

Hallucinant: aux Etats-Unis, mais dans d'autres pays aussi, certaines entreprises se font de l'argent quand leurs employés meurent. Surtout s'ils meurent jeunes, d'ailleurs. Eh oui: là-bas, votre employeur peut prendre une assurance-vie sur votre dos, sans vous le dire, et toucher des milliers de dollars quand vous mourez.

Beaucoup de compagnies d'assurances proposent des "assurances vie d'entreprise". Ou quand un employeur, pour se prémunir des "risques" pour sa boîte (lesquels, au juste? Il suffit de réembaucher après la mort d'un employé), peut prendre des contrats d'assurance vie pour un ou plusieurs de ses employés. certaines de ces compagnies assurent même les "vétérans"!

Ces assurances ont des noms charmants: "dead peasant" (paysan mort, rustre mort), "dead jeanitors" (concierges morts)...

Des boîtes comme Bank of America, Wall Mart (près de 400.000 salariés assurés), Nestlé, Procter & Gamble ou Dow Chemical s'en donnent à coeur joie. Cette dernière aurait passé des contrats pour plus de 21.000 de ses salariés en trois ans, dont seulement 4.000 cadres.

Aux Etats-Unis, les primes versées à la mort des gens représentent 20% des contrats d'assurance passés dans le pays. En 2002, 5 à 6 millions de travailleurs US avaient ces assurances sur la tête.

Jackpot à tous les coûts

Les employeurs paient quelques milliers d'euros au maximum et reçoivent 64.000$ (pour un employé de Wall

Mart décédé en 1998, et dont la famille n'a pas touché un centime), parfois 100.000$ ou plus. Un homme décédé d'un cancer du cerveau a ainsi été assuré pour 1,5 million de dollars. C'est donc très rentable, avec un effort minimum. De là à ce qu'on fasse attrapper des cancers foudroyants aux jeunes employés qu'on vient d'assurer, il n'y a hélas pas loin du tout.

Dow Chemical, par exemple, a payé 10.000$ pour un de ses empoyés, mais a fait un bénéfice de 300.000$.

Le problème n°1 c'est que l'entreprise a carrément un intérêt à ce que l'employé meure, la deuxième c'est que les employés ne sont pas mis au courant du contrat d'assurance dans une partie des Etats US (par exemple le Texas a autorisé ces assurances en 2000, mais seulement si les employés en sont informés- ils n'ont pas besoin d'être d'accord). Aucun organisme ne recense ces contrats. Et pourquoi les entreprises assurent-elle les employés les moins qualifiés et pas es hauts cadres, dont la mort pourrait à la rigueur être légèrement plus problématique? (En France il y a une assurance de ce type mais seulement pour les très hauts dirigeants).

En fait, la masse d'argent que repréente les assurances vie permet de gonfler les actifs de l'entreprise et donc d'emprunter moins cher. Par exemple, Wall Mart payait les primes d'assurances en empruntant aux assureurs (et en attendant que les employés meurent), et a eu droit à une déduction d'impôts gâce à cette "dépense".

Mieux: Wall Mart a porté plainte contre les assureurs qui lui avaient dit que les des primes d'asurances donnaient droit à des avantages fiscaux, et voulait récupérer 130.000.000 $ (pour 1,3 milliard de dollars d'assurance!). Pas de bol, la Cour suprême en avait décidé autrement, et en plus la Cour du Delaware a ajouté que c'était frauduleux de la part de Wall Mart.

Dow Chemical a ainsi bénéficié de 30 millions de dollars de baisse d'impôts entre 1989 et 1991 en raison des assurances vie qui étaient considérées comme des "emprunts".

http://2mndepause.over-blog.com/article-quand-la-mort-des-employes-rapporte-gros-aux-multinationales-48349806.html

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