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30/04/2010

Il faut stopper la pensée unique

Laurent Pinsolle

Aujourd’hui, on entend partout la même rengaine sur la dette excessive des États, leur situation de faillite et l’inévitable rigueur à laquelle la quasi totalité des peuples européens devrait se préparer. Et s’il y avait une autre solution ?

La rigueur, la saignée du 21ème siècle

Pour dissiper tout malentendu, il me faut préciser une chose. A la base, je crois qu’un État ne doit pas avoir de déficit budgétaire en période normale. En dehors de circonstances exceptionnelles ou de projets exceptionnels, il ne me semble pas légitime de faire payer aux générations suivantes les dépenses courantes. Ceci passé, il ne faut pas oublier que la crise actuelle est la conséquence directe de celle de 2008, causée par les excès de la finance que les politiques avaient laissé faire.

Aujourd’hui, les tenants de la pensée unique n’ont que la rigueur à la bouche. La Grèce doit faire plus d’efforts : au lieu de réduire son déficit de 4 points du PIB en 2010, 5 points devient le norme. Mais après Riga, Dublin et Athènes, la même politique devra être mise en place à Madrid, Rome, Londres et Paris pour assurer que les Etats pourront bien honorer les dettes qu’ils ont contractées, en partie pour éviter que l’effondrement du système financier n’entraîne le reste de l’économie avec lui.

Le problème, et les marchés s’en sont rendus compte, est qu’une telle rigueur, si elle était mise en place dans toute l’Europe, risque de plonger le continent dans une dépression économique où l’absence de croissance rendra extrêmement difficile le remboursement de la dette. Car ce n’est pas tout de réduire les dépenses, si l’économie va mal, les recettes baisseront également et l’amélioration du solde risque d’être trop faible pour compenser ne serait-ce que l’augmentation du coût de la dette.

Une rigueur contre-productive

Les politiques qui semblent se dessiner dès 2010 pour quelques pays et 2011 pour les plus chanceux pourraient bien plonger les pays européens dans une situation comparable à celle du Japon, où la croissance trop faible ne permet pas de rétablir l’équilibre des finances publiques. Dans le passé, des pays isolés ont pu le faire, mais ils ont réussi cela en dévaluant et en profitant de la croissance de leurs voisins. Ici, la situation est différente car il n’y aura ni dévaluation ni croissance à la frontière…

Emmanuel Todd avait bien raison de dire « qu’avec l’euro fou, l’Europe réussit le tour de force d’utiliser sa puissance économique pour se torturer ». Nous allons atteindre ici le paroxysme de cette folie dans les années à venir. Et malheureusement, l’ensemble des gouvernements semble se diriger vers une rigueur généralisée qui a toutes les chances de tellement affaiblir les économies européennes qu’il n’est même pas sûr que cela arrivera à rétablir les comptes publics…

Une autre issue est possible

Il faut dès maintenant envisager d’autres solutions pour sortir de l’impasse budgétaire dans laquelle les pays européens sont en train de s’enfermer. Tout d’abord, il faut trouver de nouveaux moyens de financement. Une taxe Tobin paneuropéenne sur l’ensemble des transactions financières pourrait constituer une aide financière importante. En outre, l’urgence de la situation et la baisse de la masse monétaire rend la monétisation de la dette publique sans danger d’un point de vue inflation.

Mais ce n’est pas tout, la grande diversité de situation des pays impose des politiques monétaires différentes selon les situations. La Grèce, le Portugal ou l’Irlande auraient bien besoin de dévaluer pour regagner en compétitivité, et dans une moindre mesure l’Espagne et l’Italie, tandis que l’Allemagne devrait réévaluer sa monnaie. Le retour à des politiques monétaires nationales est essentiel car la rigueur budgétaire associée à une mauvaise politique monétaire sera fatale aux économies européennes.

Les politiques qui se dessinent pour les prochaines années sont une aberration de l’esprit. Pour protéger l’euro et honorer les dettes, les gouvernements vont mettre à la diète des économies déjà anémiées par la crise. Et pourtant, il y a d’autres solutions

http://www.marianne2.fr/Les-plans-de-rigueur-vont-flinguer-l-Europe_a192279.html

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