C'est Obama en personne qui avait donné le coup d'envoi: le 1ier mars, il saluait publiquement le licenciement de tout le personnel de Central Falls High School à Rhode Island, déclarant que si les écoles étaient incapables d'améliorer leurs performances, il en allait de la responsabilité des équipes pédagogiques.
Il seyait donc de changer les chevaux, voire de carrément fermer les écuries.
Depuis, dans tout le pays, les préavis de licenciement du personnel éducatif tombent comme à Gravelotte.
Des milliers de lettres de licenciement envoyées aux enseignants aux Etats-Unis
Par Andrea Peters, dans World Socialist Web Site
Des centaines de milliers d'enseignants des établissements solaires publics de tous les Etats-Unis risquent d'être licenciés à la rentrée prochaine.
Face à des déficits budgétaires énormes, les districts scolaires de tout le pays ont envoyé des lettres de préavis aux employés pour les avertir qu'ils ne seront probablement pas repris à la rentrée prochaine. Si c'est une hécatombe en Californie, dans l'Illinois, à New York, dans le Michigan et le New Jersey, pratiquement toutes les régions sont également touchées.
Ces lettres de préavis de licenciement ont été envoyées à 22.000 professeurs en Californie, 17.000 en Illinois, et 15.000 à New York. Les emplois de 8.000 employés des écoles publiques du Michigan, de 6000 dans le New Jersey, et de 5.000 en Oklahoma sont également menacés.
Et ces chiffres vont probablement augmenter dans les mois à venir. Les autorités de l'Illinois annoncent que jusqu'à 20.000 personnels d'éducation pourraient perdre leur emploi dans cet état. En Californie, 4.000 autres personnes pourraient être également licenciées.
Le Secrétaire de l'Education, Arne Duncan, annonçait en début de semaine que 100.000 à 300.000 postes de la fonction publique d'éducation étaient menacés. Une étude réalisée par l'American Association of School Administrators indique que 90% des administrateurs des districts scolaires du pays envisagent de réduire les emplois à la rentrée prochaine. Ce qui représente une augmentation d'environ 30% par rapport à l'année précédente.
Ces licenciements massifs sont dûment approuvés par l'administration Obama. Le 1 mars, Obama avait publiquement annoncé qu'il soutenait le licenciement de l'ensemble de l"'équipe pédagogique de Central Falls High School à Rhode Island.
Saluant cette mesure comme étant ce qu'il convenait de faire si les équipes ne réussissaient pas à augmenter les performances, il donnait ainsi le feu vert à une attaque en règle contre les enseignants de tout le pays. L'administration Obama a également lié des aides publiques fédérales indigentes à la mise en application de ces mesures, ainsi qu'à l'expansion des "charter schools". La crise que doivent affronter les écoles à la rentrée prochaine est aggravée par le fait que la plupart des états ont dépensé leur part des 100 milliards de dollars d'aides fédérales perçues en 2009. Le sénateur Tom Harkin a proposé un plan de sauvetage du système éducatif de 23 milliards de dollars. L'allocation d'une telle somme, qui ne représente que 6 milliards de plus que les coupes budgétaires qui ont été effectuées pour l'éducation en Californie ces deux dernières années seulement, serait, donc, dérisoire pour sauver le système éducatif aux US.
De toute façon, la législation proposée par l'élu de l'Iowa n'est que de l'esbroufe. Comme le faisait remarquer le New York Times, dans un article daté du 21 avril, la proposition de Harkin ne serait probablement pas adoptée car elle augmenterait le déficit actuel.
Certains secteurs des grandes villes sont particulièrement touchés par les licenciements d'enseignants. Detroit a averti 2.000 enseignants — 40 % de l'ensemble du personnel éducatif – qu'ils risquaient de se retrouver sans emploi en septembre.
Les préavis de licenciements arrivent juste après l'annonce par la municipalité de la fermeture définitive de 41 écoles en juin et de 13 autres d'ici les deux prochaines années.
A Los Angeles, qui a déjà réduit son budget pour l'éducation d'1 milliard de dollars l'an dernier, 5200 personnes ont reçu un préavis de licenciement le mois dernier. Depuis, 2000 postes auraient été sauvés suite à des négociations avec les syndicats, qui ont abouti à ce que les suppressions de postes soient remplacées par une réduction de l'année scolaire de cinq jours et une diminution de salaire en conséquence. Cependant, la ville risquant de subir de nouvelles réductions budgétaires pour l'éducation publique d'un montant de 600 millions de dollars pour l'année qui vient, de nouvelles suppressions de postes sont sans doute à envisager. A Chicago, les responsables de l'éducation publique comptent licencier 3200 enseignants et 880 non-enseignants. Dans la ville voisine d'Elgin, Illinois, qui représente le deuxième plus important district scolaire de l'état, 1.079 salariés ont reçu des préavis de licenciement.
C'est le même scénario catastrophique dans des localités, grandes ou petites, dans tout le pays. Les responsables de l'éducation publique à Cleveland, Ohio, ont annoncé 775 licenciements, dont 650 enseignants. A Flint, Michigan, où le budget de l'éducation est en déficit de 15 à 20 millions de dollars, 261 enseignants perdent leur emploi au mois de juin. Autour de Washington, le comté Prince George envisage la suppression de 800 postes. A Flagstaff, Arizona, 500 salariés ont reçu des lettres de licenciement – parmi lesquels des membres de l'administration, tous les conseillers d'éducation et les documentalistes, ainsi que les enseignants d'arts plastiques, de musique et d'Education Physique.
La liste est encore très longue. Tout cela contredit les affirmations officielles de reprise économique. Les rentrées fiscales, qui servent aux états à financer l'éducation publique, continuent de stagner ou de baisser. Les licenciements massifs ne sont qu'une facette de la crise. Une enquête réalisée par "l'Association of School Administrators" indique que 62% des districts scolaires du pays ont l'intention d'augmenter les effectifs des classes, 34 % envisagent la suppression de l'université d'été, et 13 % —en augmentation de 2 % par rapport à l'année dernière — envisagent d' imposer une semaine scolaire de quatre jours.
En outre, des établissements scolaires ferment, le service de ramassage scolaire est réduit ou supprimé et des programmes éducatifs ou extrascolaires sont supprimés.
Alors que les élus voués au capital profitent de la catastrophe fiscale des états pour démanteler le système public d'éducation, il y a des tentatives conjointes, avec l'aide des syndicats, de monter les différents groupes de la classe ouvrière les uns contre les autres pour empêcher une lutte commune.
En Californie, le gouverneur républicain Arnold Schwarzenegger est favorable à une législation qui permettrait de licencier les enseignants quelle que soit leur ancienneté. Schwarzenegger, qui a soutenu la réduction du budget de l'éducation de 17 milliards de dollars, tente actuellement de se poser en défenseur des jeunes enseignants qui se donnent du mal. Ce sont en général les premiers à être licenciés quand il y a des vagues de licenciements. Il est suivi en cela par de nombreux démocrates, parmi lesquels Gloria Romero, sénatrice de Californie et présidente du comité sur l'éducation au sénat US.
L'objectif du projet de loi n'est pas de protéger les meilleurs enseignants de l'état, mais plutôt d'économiser des millions de dollars en s'attaquant aux postes d'enseignants mieux payés et avec plus d'ancienneté pour les remplacer par des salariés plus jeunes et moins rémunérés. Cette législation a pour objectif de détourner la colère populaire générale contre les licenciements massifs pour la transformer en hostilité envers des enseignants plus âgés soi-disant "au bout du rouleau" et de semer la zizanie entre les enseignants eux-mêmes.
Les syndicats en Californie, qui sont contre ce projet de loi, contribuent à ces divisions en refusant de lutter pour défendre les emplois de tous les enseignants, quelle que soit leur ancienneté.
Partout, dans tout le pays, il y a des tentatives de faire adopter des lois qui augmenteraient les taxes sur les ventes et d'autres impôts pour renflouer les caisses publiques. Lors d'un rassemblement dans l'Illinois, mercredi dernier, au cours duquel des milliers de personnes manifestaient contre les réductions de postes dans l'éducation, la revendication principale des syndicats des salariés du public était de demander une hausse des impôts sur le revenu de 3 à 4%. Une telle mesure forcerait les gens qui travaillent, et qui perdent leur emploi et leur maison, à payer la crise économique, alors que, parallèlement, cela ne toucherait guère la fortune de ceux qui détiennent les richesses.
Les syndicats enseignants de tout le pays ont admis le principe que les réductions de postes sont nécessaires. Leur objectif principal a été d'exiger de siéger à la table des négociations afin de déterminer comment ces réductions vont être réalisées.
Dans certains cas, les syndicats négocient des baisses ou des gels de salaires à la place des suppressions de postes, comme cela s'est passé récemment à Los Angeles. Ces concessions, cependant, ne résoudront pas le problème des rentrées fiscales auquel sont confrontés les districts scolaires, et l'Etat reviendra à la charge pour en exiger encore plus. Les syndicats demanderont alors à leurs adhérents de faire de nouveaux sacrifices. En prouvant leur utilité à imposer une offensive contre l'éducation publique, les bureaucrates des directions syndicales cherchent à s'assurer que, quel que soit le nombre de postes supprimés, ils resteront en place.
Les licenciements massifs des enseignants et non-enseignants des établissements scolaires montrent bien qu'il est urgent que les travailleurs s'organisent à la base indépendamment des syndicats. Cette attaque contre les enseignants fait partie de l'offensive générale menée contre toute l'éducation publique, et il faut en appeler à l'union de tous les travailleurs pour mener une lutte commune. Les enseignants devraient se préparer à une grève nationale pour manifester contre tous les licenciements, les réductions de salaires et d'avantages sociaux, les fermetures d'écoles et les réductions d'offres d'enseignements.
Toute opposition se retrouve immédiatement face au fait que les professeurs vont devoir affronter sans doute une campagne bien orchestrée par tout l'establishment politique contrôlé par les groupes privés. Alors que des millions d'enseignants ont voté pour Obama dans l'espoir qu'il allait changer la politique de l'administration Bush, ils découvrent aujourd'hui que le président démocrate est leur pire ennemi.
La politique d'Obama obéit aux intérêts des élites financières qu'il représente. Après avoir distribué des milliers de milliards de dollars à Wall Street, le gouvernement prétend maintenant qu'il n'"y a pas d'argent pour l'éducation" ni pour les autres programmes sociaux. Les investisseurs de Wall Street, dont la relation avec le reste de la société est essentiellement parasite, empochent des salaires record, alors que les enseignants qui assument une des fonctions les plus importantes, sont contraints aux sacrifices.
La défense de l'éducation publique nécessite donc la transformation de la société aux Etats-Unis et dans le monde et d'en finir avec le système capitaliste.
Source: Layoff notices sent to thousands of US teachers Par Andrea Peters, 22 avril 2010
Note perso:
Appauvrissement de l'école publique, de la culture, mainmise du privé au détriment de l'intérêt général, suppressions de postes de fonctionnaires, suppressions de disciplines scolaires, dénigrement des agents des services publics, suppressions des aides de l'Etat (qui se décharge sur les régions, mais ne leur verse pas la part qui lui incombe) … En vrac, et j'en passe ... Cela ne vous dit rien?
C'est la débâcle totale dans les pays occidentaux, et donc en France, et pendant que les fainéants de spéculateurs de tout poil se remplissent les poches grâce à la crise qu'ils ont générée sciemment, que faisons-nous, ici? Nous nous laissons prendre aux discours éculés sur les polygames et les fraudeurs à l'allocation familiale (comme ils nous les sortent en boucle, il faut s'attendre prochainement au revival du mouton dans la baignoire).
Pendant ce temps, l'oligarchie se pavane en jet privé et dilapide l'argent public pour son propre confort et pour le distribuer à ses amis riches, mettant, par là-même, la France entière au régime sec, ou au système débrouille, voire la forçant à l'escroquerie de petite envergure.
Argh, quand on saura où sont les priorités, c'est qu'on aura bien avancé dans la réflexion.
Et les directions syndicales, me direz-vous?
Ouais, bon, si on parlait d'autre chose que des sujets qui fâchent?
Il existe pourtant des luttes dans certains établissements de toute la France, mais le secret est bien mieux gardé que les présomptions de fraude au RSA d'un individu lambda, fût-il franchement arabe et tabligh (c'est un peu comme taliban, non?), et dont les données ont été publiées par des ministres qui n'ont même pas le souci de préserver le secret professionnel auxquelles elles sont attachées.
Et puis, l'autre jour, je sais pas pourquoi, je pensais au "ministre de la relance". Tiens, c'est vrai, ça, il est passé où? Il se fait sacrément discret. Plus personne ne sait son nom, d'ailleurs, mais personne ne s'attendait, de toute façon, à des exploits de sa part. Il y a des limites à l'ingénuité.
Eh, bien, me disais-je, en voilà un qui ne la ramène pas, au moins, même si, comme les autres, il ne se sent tenu à aucune obligation de résultat. Juste l'obligation de faire de la figuration au conseil des ministres, je suppose, pour justifier ses émoluments.
Elle est pas belle la vie de ministre en république bananière?
http://blog.emceebeulogue.fr/post/2010/04/29/Offensive-massive-contre-l-%C3%A9ducation-publique-aux-Etats-Unis
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