À procura de textos e pretextos, e dos seus contextos.
08/05/2010
«Corruption silencieuse» et légèretés de la Banque Mondiale
Yash Tandon
Le rapport 2010 des indicateurs du développement en Afrique sur la ‘’ corruption silencieuse est un exemple de plus des politiques de la Banque Mondiale visant à détourner l’attention. Détourner l’attention, délibérément ou non, afin d’éviter les questions fondamentales sur la compréhension de la pauvreté persistante et du sous-développement de l’Afrique. Détourner l’attention aussi parce que ce rapport cherche, probablement de façon consciente et à dessein, d’exonérer la Banque Mondiale de son propre rôle dans la perpétuation du mal développement de l’Afrique.Que dit le rapport ?
Le rapport soulève essentiellement trois points.
D’abord il invente ou emprunte un concept nouveau - la corruption silencieuse- défini comme étant essentiellement le fait des fonctionnaires publics qui ne s’acquittent pas de leur devoir lorsqu’il s’agit d’offrir un service ou une contribution pour lesquels ils sont employés et rémunérés. En somme, des pratiques de corruption en aval, aux première lignes des dispositions des services publics. Les exemples les plus mis en évidence restent l’absence des enseignants dans les écoles publiques et l’absence des médecins des cliniques de santé publique. D’autres exemples évoquent des vols de médicaments dans des cliniques publiques et vendus sur les marchés privés, ainsi que des engrais subventionnés dilués avant d’être remis aux paysans.
Deuxièmement, le rapport argumente que la corruption silencieuse est non seulement insidieuse et largement répandue en Afrique, elle affecte les pauvres de façon disproportionnée et peut avoir des conséquences à long terme. Comme l’exprime dans sa préface, Obiageli K. Ezekwesili, le vice président de la Banque Mondiale pour la région de l’Afrique, « privés d’enseignement en raison de l’absentéisme des enseignants, les enfants souffriront à l’âge adulte de faibles ressources cognitives et d’une santé médiocre. L’absence de médicaments et de médecins signifie des décès superflus dus à la malaria et à d’autres maladies. Les paysans qui reçoivent des engrais dilués qui ne produisent pas de résultats, renoncent à les utiliser, se retrouvant avec une agriculture de bas rendements.’’
Troisièmement, la corruption silencieuse ne fait pas la ‘’ une’’ des journaux comme les grands scandales liés à la corruption. On remarque, par ailleurs, qu’elle ne figure pas dans les index de Tranparency International ou d’autres index globaux de corruption. Dans le but de souligner ce point, la page de couverture du rapport est embellie par la photo d’un iceberg profondément enfoncé dans l’océan et symbolisant la corruption silencieuse. Ce qui est visible n’est qu’une petite surface de ce fléau. Une partie qui, selon le rapport, est la cause de tant de misère en Afrique.
Mais avant de critiquer le rapport, il convient de lui accorder quelque crédit. Il ne peut être nié que la corruption silencieuse, telle que définie dans ce rapport, existe bel et bien. Il est important de reconnaître cette réalité qui a cours non seulement en Afrique mais dans le monde entier. Pointer l’Afrique du doigt n’est pas juste. Mais il n’était pas nécessaire d’écrire un rapport de 200 pages pour soulever ces points. Le rapport est répétitif, répétant le même argument encore et encore. La révision du texte aurait permis de réduire le rapport à des proportions plus maniables, de pas plus de 50 pages. Ce qui aurait diminué les coûts de production et de distribution, coupant court à un peu de corruption silencieuse à l’intérieur de la Banque Mondiale elle-même. Ceci toutefois est un défaut mineur comparé au défaut profond de ce rapport.
Où le rapport se trompe-t-il ?
D’abord il est exagéré de dire que la corruption silencieuse est en elle-même si grave qu’elle mine le développement de l’Afrique et qu’elle explique de façon significative la raison pour laquelle l’Afrique ne parvient pas atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Selon les termes de cet essai, l’iceberg de la corruption met en échec les efforts considérables déployés pour améliorer le bien-être des citoyens africains, en particulier les pauvres qui dépendent principalement des services publics. Plus spécifiquement, la corruption et une mauvaise gouvernance contribuent à expliquer pourquoi l’augmentation des fonds alloués, comme ceux qui doivent permettre d’atteindre les OMD, ne se sont pas nécessairement traduits par une amélioration des indicateurs de développement, particulièrement en Afrique.
Examinons cette affirmation avec un esprit clair. Ce qu’il dit c’est que les investissements destinés aux OMD en Afrique sont minés par des bureaucrates, des enseignants, des médecins, des infirmières, des douaniers mesquins (en un mot tout l’échelon moyen du service public) qui sont les fléaux de la société. Ce sont eux qui sont responsables de l’échec de l’Afrique à atteindre les OMD. Afin d’étayer cette affirmation, le rapport fournit plusieurs exemples déjà cités.
L’Ouganda semble être dans la plus mauvaise posture, en ce qui concerne l’absentéisme des enseignants par exemple. Le rapport cite des sources secondaires pour étayer son argumentaire. Dans l’ouest du Kenya, Glewwe, Kremmer et Moulin (2009) ont documenté que 12% des enseignants se trouvaient à l’extérieur de leur classe à l’heure où ils auraient dû enseigner. Il est estimé qu’en Ouganda une proportion même plus importante, représentant près du tiers des enseignants, n’était pas à son poste pendant les périodes de classe. (Habyarimana 2007)
Un autre exemple de corruption silencieuse se trouve dans le secteur du transport. Le rapport cite une étude de Teravaninthorn et Raballand (2008), qui ont élaboré une base de données concernant les coûts et prix de onze routes dans sept pays. L’étude a montré que la ‘’taxe de corruption’’ (pour employer les termes utilisés dans le rapport) prélevée par les policiers et les employés des douanes est significative en Afrique de l’Ouest (environ 20 à 27%), alors qu’elle est, chose surprenante, de 1%, pratiquement insignifiante en Afrique de l’Est et en Afrique australe.
En Tanzanie, il semble que ce sont les médecins et les infirmières qui portent la principale responsabilité de la mort liée à la malaria. Le rapport cite deux études (de Savigny et al 2008 ; Das et Leonard 2009) qui montrent que dans la Tanzanie rurale, presque 4 enfants sur 5 qui meurent de la malaria ont cherché des soins médicaux dans des cliniques modernes. Le rapport conclut : ‘’De nombreux éléments témoignant d’une corruption silencieuse, y compris l’absence d’équipement à des fins de diagnostic, le vol des médicaments, l’absence des donneurs de soins et un effort minimal pour établir un diagnostic, tout a contribué à ces statistiques consternantes’’.
Il y a au moins trois choses qui sont fausses dans ce genre d’analyse et de rapport.
L’une est méthodologique. Différents chercheurs utilisent des méthodologies différentes et des catégories conceptuelles différentes dans leurs évaluations. Ni les concepts ni les méthodologies de recherche ne sont comparables. N’importe quel lecteur non averti trouverait surprenant - à en croire les statistiques mentionnées ci-dessus - qu’en Afrique de l’Est les enseignants apparaissent comme les plus corrompus de toute l’Afrique, mais que les policiers et les douaniers apparaissent, en comparaison comme des parangons de vertus.
La deuxième remarque a trait à l’usage inapproprié que la Banque Mondiale fait de cette littérature secondaire qu’elle cite dans son rapport. Les auteurs et les chercheurs ont pu avoir leurs propres raisons pour poursuivre leurs recherches de cette façon et ils peuvent avoir eu leurs propres explications pour des questions comme l’absentéisme des enseignants. De surcroît, ils ne vont pas dire que ce genre de mauvaise pratique de la part des enseignants, médecins, infirmières, douaniers et policiers, ainsi que les bureaucrates des échelons moyen et inférieur, est l’explication de l’échec de l’Afrique à atteindre les OMD. Ceci est la conclusion de la Banque Mondiale et non celle des auteurs et chercheurs amplement cités. La Banque Mondiale est pour le moins opportuniste lorsque elle use de l’autorité des chercheurs pour promouvoir ses conclusions préconçues et pour étayer des arguments que les chercheurs n’ont pas avancés.
La troisième critique à l’égard de ce rapport - et c’est la plus létale (pour reprendre un terme que le rapport utilise en relation à la corruption silencieuse) - concernant les arguments de la Banque Mondiale, est qu’en attirant l’attention sur la petite corruption (qui en effet existe en Afrique comme dans la plupart des pays du Tiers-Monde), la Banque Mondiale tente en vain de camoufler sa propre culpabilité dans la création et la perpétuation des conditions de pauvreté et de sous-développement dans les pays africains (et dans d’autres pays du Tiers-Monde). C’est un fait connu que dans les années 1980 et 1991, la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International (FMI), ainsi que la communauté des soi-disant donateurs et l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), ont élaboré un système assez raffiné, appelé Programmes d’Ajustement Structurels (PAS) et plus tard Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DRSP). Lesquels, en échange ‘’d’aide au développement’’, ont contraint ces pays à adopter des politiques prématurées de libéralisation et de privatisation de leur économie ainsi que d’autres politiques du même genre. Les preuves abondent depuis lors, qui montrent de façon incontestable que le PAS a eu un effet dévastateur, entraînant, entre autres, la désindustrialisation et le chômage massif dans les pays qui ont adopté les PAS et le DSRP. (1)
C’est en désespoir de cause et par nécessité de survie que les enseignants, les infirmières et les échelons moyen et inférieur des fonctionnaires, ceux qui ne peuvent pas émigrer en Occident (et des milliers ont émigré) ont recours à la corruption silencieuse. Ceci n’excuse pas leurs actions, mais contribue largement à la compréhension des causes fondamentales de ladite corruption silencieuse que la Banque Mondiale blâme pour l’échec de l’Afrique à atteindre les objectifs du MDG. Les pays africains n’ont effectivement pas réussi à atteindre les objectifs du MDG. Mais la responsabilité principale incombe à la Banque Mondiale, au FMI, à l’OMC, à la soi-disant ‘’aide au développement’’ de la communauté des donateurs et, ne les épargnons pas, aux échelons supérieurs des gouvernements africains. C’est la grande corruption qui est principalement à blâmer pour le sous et mal développement de l’Afrique et non la corruption silencieuse.
Un dernier point. Le vice président de la Banque Mondiale, Obiageli K. Ezekwesili, argumente dans sa préface qu’ « une combinaison de leadership fort et engagé sera requis, ainsi que des politiques et des institutions au niveau sectoriel et, le plus important, une transparence et une participation citoyenne accrue, la condition d’une bonne gouvernance’’, afin de mettre un terme à la corruption. Nous ne pourrions être plus d’accord. Mais la Banque Mondiale n’est guère le modèle à imiter. Tous les processus imposant les programmes d’ajustements structurels ont été décidés au sommet. Ceci fait, les membres de la société civile et les ONG ont été invités à faire leurs contributions. Ceci a été appelé ‘’ planification participative’’. Nombre de ces ONG étaient aussi financées par les donateurs. Les ONG étaient supposées représenter le peuple. Elles étaient un substitut du peuple. Une fois les ONG impliqués, la Banque Mondiale pouvait dire ‘’ nous avons consulté le peuple, nous nous sommes engagés dans un processus conduit par le peuple’’ Une fois la feuille de figuier en place, le plan pouvait se réaliser en toute quiétude pour dire, dans un grand battage médiatique, que le peuple avait participé. La feuille de figuier pouvait à peine couvrir la nudité de la Banque.
La corruption silencieuse pratiquée par les échelons moyen et inférieur des fonctionnaires, des enseignants, des infirmières, des policiers et des douaniers en Afrique, bien qu’indéfendable, est, vue dans son vrai contexte, ‘’ une résistance silencieuse’’ à la pratique quotidienne de la grande corruption des oligarques et ploutocrates au pouvoir en Afrique, de connivence avec la communauté des donateurs et de la ‘’grande coalition’’ de la Banque Mondiale, le FMI et l’OMC.
Note
(1) Pour des informations additionnelles sur les effets du PAS sur les économies du Bangladesh, de l’Equateur, du Salvador, du Ghana, de la Hongrie, du Mexique, des Philippine, de l’Ouganda et du Zimbabwe, veuillez consulter Structural Adjustements Participatory Review International Network (SAPRIN 2004), ‘’Structural adjustement : the policy roots of economic crisis, poverty and inequality (Zed Books)
* Yash Tandon est le directeur du Centre Sud - Ce texte a été traduit de l’anglais par Elisabeth Nyffenegger
http://www.pambazuka.org/fr/category/features/64204
Offensive massive contre l'éducation publique aux Etats-Unis
C'est Obama en personne qui avait donné le coup d'envoi: le 1ier mars, il saluait publiquement le licenciement de tout le personnel de Central Falls High School à Rhode Island, déclarant que si les écoles étaient incapables d'améliorer leurs performances, il en allait de la responsabilité des équipes pédagogiques.
Il seyait donc de changer les chevaux, voire de carrément fermer les écuries.
Depuis, dans tout le pays, les préavis de licenciement du personnel éducatif tombent comme à Gravelotte.
Des milliers de lettres de licenciement envoyées aux enseignants aux Etats-Unis
Par Andrea Peters, dans World Socialist Web Site
Des centaines de milliers d'enseignants des établissements solaires publics de tous les Etats-Unis risquent d'être licenciés à la rentrée prochaine.
Face à des déficits budgétaires énormes, les districts scolaires de tout le pays ont envoyé des lettres de préavis aux employés pour les avertir qu'ils ne seront probablement pas repris à la rentrée prochaine. Si c'est une hécatombe en Californie, dans l'Illinois, à New York, dans le Michigan et le New Jersey, pratiquement toutes les régions sont également touchées.
Ces lettres de préavis de licenciement ont été envoyées à 22.000 professeurs en Californie, 17.000 en Illinois, et 15.000 à New York. Les emplois de 8.000 employés des écoles publiques du Michigan, de 6000 dans le New Jersey, et de 5.000 en Oklahoma sont également menacés.
Et ces chiffres vont probablement augmenter dans les mois à venir. Les autorités de l'Illinois annoncent que jusqu'à 20.000 personnels d'éducation pourraient perdre leur emploi dans cet état. En Californie, 4.000 autres personnes pourraient être également licenciées.
Le Secrétaire de l'Education, Arne Duncan, annonçait en début de semaine que 100.000 à 300.000 postes de la fonction publique d'éducation étaient menacés. Une étude réalisée par l'American Association of School Administrators indique que 90% des administrateurs des districts scolaires du pays envisagent de réduire les emplois à la rentrée prochaine. Ce qui représente une augmentation d'environ 30% par rapport à l'année précédente.
Ces licenciements massifs sont dûment approuvés par l'administration Obama. Le 1 mars, Obama avait publiquement annoncé qu'il soutenait le licenciement de l'ensemble de l"'équipe pédagogique de Central Falls High School à Rhode Island.
Saluant cette mesure comme étant ce qu'il convenait de faire si les équipes ne réussissaient pas à augmenter les performances, il donnait ainsi le feu vert à une attaque en règle contre les enseignants de tout le pays. L'administration Obama a également lié des aides publiques fédérales indigentes à la mise en application de ces mesures, ainsi qu'à l'expansion des "charter schools". La crise que doivent affronter les écoles à la rentrée prochaine est aggravée par le fait que la plupart des états ont dépensé leur part des 100 milliards de dollars d'aides fédérales perçues en 2009. Le sénateur Tom Harkin a proposé un plan de sauvetage du système éducatif de 23 milliards de dollars. L'allocation d'une telle somme, qui ne représente que 6 milliards de plus que les coupes budgétaires qui ont été effectuées pour l'éducation en Californie ces deux dernières années seulement, serait, donc, dérisoire pour sauver le système éducatif aux US.
De toute façon, la législation proposée par l'élu de l'Iowa n'est que de l'esbroufe. Comme le faisait remarquer le New York Times, dans un article daté du 21 avril, la proposition de Harkin ne serait probablement pas adoptée car elle augmenterait le déficit actuel.
Certains secteurs des grandes villes sont particulièrement touchés par les licenciements d'enseignants. Detroit a averti 2.000 enseignants — 40 % de l'ensemble du personnel éducatif – qu'ils risquaient de se retrouver sans emploi en septembre.
Les préavis de licenciements arrivent juste après l'annonce par la municipalité de la fermeture définitive de 41 écoles en juin et de 13 autres d'ici les deux prochaines années.
A Los Angeles, qui a déjà réduit son budget pour l'éducation d'1 milliard de dollars l'an dernier, 5200 personnes ont reçu un préavis de licenciement le mois dernier. Depuis, 2000 postes auraient été sauvés suite à des négociations avec les syndicats, qui ont abouti à ce que les suppressions de postes soient remplacées par une réduction de l'année scolaire de cinq jours et une diminution de salaire en conséquence. Cependant, la ville risquant de subir de nouvelles réductions budgétaires pour l'éducation publique d'un montant de 600 millions de dollars pour l'année qui vient, de nouvelles suppressions de postes sont sans doute à envisager. A Chicago, les responsables de l'éducation publique comptent licencier 3200 enseignants et 880 non-enseignants. Dans la ville voisine d'Elgin, Illinois, qui représente le deuxième plus important district scolaire de l'état, 1.079 salariés ont reçu des préavis de licenciement.
C'est le même scénario catastrophique dans des localités, grandes ou petites, dans tout le pays. Les responsables de l'éducation publique à Cleveland, Ohio, ont annoncé 775 licenciements, dont 650 enseignants. A Flint, Michigan, où le budget de l'éducation est en déficit de 15 à 20 millions de dollars, 261 enseignants perdent leur emploi au mois de juin. Autour de Washington, le comté Prince George envisage la suppression de 800 postes. A Flagstaff, Arizona, 500 salariés ont reçu des lettres de licenciement – parmi lesquels des membres de l'administration, tous les conseillers d'éducation et les documentalistes, ainsi que les enseignants d'arts plastiques, de musique et d'Education Physique.
La liste est encore très longue. Tout cela contredit les affirmations officielles de reprise économique. Les rentrées fiscales, qui servent aux états à financer l'éducation publique, continuent de stagner ou de baisser. Les licenciements massifs ne sont qu'une facette de la crise. Une enquête réalisée par "l'Association of School Administrators" indique que 62% des districts scolaires du pays ont l'intention d'augmenter les effectifs des classes, 34 % envisagent la suppression de l'université d'été, et 13 % —en augmentation de 2 % par rapport à l'année dernière — envisagent d' imposer une semaine scolaire de quatre jours.
En outre, des établissements scolaires ferment, le service de ramassage scolaire est réduit ou supprimé et des programmes éducatifs ou extrascolaires sont supprimés.
Alors que les élus voués au capital profitent de la catastrophe fiscale des états pour démanteler le système public d'éducation, il y a des tentatives conjointes, avec l'aide des syndicats, de monter les différents groupes de la classe ouvrière les uns contre les autres pour empêcher une lutte commune.
En Californie, le gouverneur républicain Arnold Schwarzenegger est favorable à une législation qui permettrait de licencier les enseignants quelle que soit leur ancienneté. Schwarzenegger, qui a soutenu la réduction du budget de l'éducation de 17 milliards de dollars, tente actuellement de se poser en défenseur des jeunes enseignants qui se donnent du mal. Ce sont en général les premiers à être licenciés quand il y a des vagues de licenciements. Il est suivi en cela par de nombreux démocrates, parmi lesquels Gloria Romero, sénatrice de Californie et présidente du comité sur l'éducation au sénat US.
L'objectif du projet de loi n'est pas de protéger les meilleurs enseignants de l'état, mais plutôt d'économiser des millions de dollars en s'attaquant aux postes d'enseignants mieux payés et avec plus d'ancienneté pour les remplacer par des salariés plus jeunes et moins rémunérés. Cette législation a pour objectif de détourner la colère populaire générale contre les licenciements massifs pour la transformer en hostilité envers des enseignants plus âgés soi-disant "au bout du rouleau" et de semer la zizanie entre les enseignants eux-mêmes.
Les syndicats en Californie, qui sont contre ce projet de loi, contribuent à ces divisions en refusant de lutter pour défendre les emplois de tous les enseignants, quelle que soit leur ancienneté.
Partout, dans tout le pays, il y a des tentatives de faire adopter des lois qui augmenteraient les taxes sur les ventes et d'autres impôts pour renflouer les caisses publiques. Lors d'un rassemblement dans l'Illinois, mercredi dernier, au cours duquel des milliers de personnes manifestaient contre les réductions de postes dans l'éducation, la revendication principale des syndicats des salariés du public était de demander une hausse des impôts sur le revenu de 3 à 4%. Une telle mesure forcerait les gens qui travaillent, et qui perdent leur emploi et leur maison, à payer la crise économique, alors que, parallèlement, cela ne toucherait guère la fortune de ceux qui détiennent les richesses.
Les syndicats enseignants de tout le pays ont admis le principe que les réductions de postes sont nécessaires. Leur objectif principal a été d'exiger de siéger à la table des négociations afin de déterminer comment ces réductions vont être réalisées.
Dans certains cas, les syndicats négocient des baisses ou des gels de salaires à la place des suppressions de postes, comme cela s'est passé récemment à Los Angeles. Ces concessions, cependant, ne résoudront pas le problème des rentrées fiscales auquel sont confrontés les districts scolaires, et l'Etat reviendra à la charge pour en exiger encore plus. Les syndicats demanderont alors à leurs adhérents de faire de nouveaux sacrifices. En prouvant leur utilité à imposer une offensive contre l'éducation publique, les bureaucrates des directions syndicales cherchent à s'assurer que, quel que soit le nombre de postes supprimés, ils resteront en place.
Les licenciements massifs des enseignants et non-enseignants des établissements scolaires montrent bien qu'il est urgent que les travailleurs s'organisent à la base indépendamment des syndicats. Cette attaque contre les enseignants fait partie de l'offensive générale menée contre toute l'éducation publique, et il faut en appeler à l'union de tous les travailleurs pour mener une lutte commune. Les enseignants devraient se préparer à une grève nationale pour manifester contre tous les licenciements, les réductions de salaires et d'avantages sociaux, les fermetures d'écoles et les réductions d'offres d'enseignements.
Toute opposition se retrouve immédiatement face au fait que les professeurs vont devoir affronter sans doute une campagne bien orchestrée par tout l'establishment politique contrôlé par les groupes privés. Alors que des millions d'enseignants ont voté pour Obama dans l'espoir qu'il allait changer la politique de l'administration Bush, ils découvrent aujourd'hui que le président démocrate est leur pire ennemi.
La politique d'Obama obéit aux intérêts des élites financières qu'il représente. Après avoir distribué des milliers de milliards de dollars à Wall Street, le gouvernement prétend maintenant qu'il n'"y a pas d'argent pour l'éducation" ni pour les autres programmes sociaux. Les investisseurs de Wall Street, dont la relation avec le reste de la société est essentiellement parasite, empochent des salaires record, alors que les enseignants qui assument une des fonctions les plus importantes, sont contraints aux sacrifices.
La défense de l'éducation publique nécessite donc la transformation de la société aux Etats-Unis et dans le monde et d'en finir avec le système capitaliste.
Source: Layoff notices sent to thousands of US teachers Par Andrea Peters, 22 avril 2010
Note perso:
Appauvrissement de l'école publique, de la culture, mainmise du privé au détriment de l'intérêt général, suppressions de postes de fonctionnaires, suppressions de disciplines scolaires, dénigrement des agents des services publics, suppressions des aides de l'Etat (qui se décharge sur les régions, mais ne leur verse pas la part qui lui incombe) … En vrac, et j'en passe ... Cela ne vous dit rien?
C'est la débâcle totale dans les pays occidentaux, et donc en France, et pendant que les fainéants de spéculateurs de tout poil se remplissent les poches grâce à la crise qu'ils ont générée sciemment, que faisons-nous, ici? Nous nous laissons prendre aux discours éculés sur les polygames et les fraudeurs à l'allocation familiale (comme ils nous les sortent en boucle, il faut s'attendre prochainement au revival du mouton dans la baignoire).
Pendant ce temps, l'oligarchie se pavane en jet privé et dilapide l'argent public pour son propre confort et pour le distribuer à ses amis riches, mettant, par là-même, la France entière au régime sec, ou au système débrouille, voire la forçant à l'escroquerie de petite envergure.
Argh, quand on saura où sont les priorités, c'est qu'on aura bien avancé dans la réflexion.
Et les directions syndicales, me direz-vous?
Ouais, bon, si on parlait d'autre chose que des sujets qui fâchent?
Il existe pourtant des luttes dans certains établissements de toute la France, mais le secret est bien mieux gardé que les présomptions de fraude au RSA d'un individu lambda, fût-il franchement arabe et tabligh (c'est un peu comme taliban, non?), et dont les données ont été publiées par des ministres qui n'ont même pas le souci de préserver le secret professionnel auxquelles elles sont attachées.
Et puis, l'autre jour, je sais pas pourquoi, je pensais au "ministre de la relance". Tiens, c'est vrai, ça, il est passé où? Il se fait sacrément discret. Plus personne ne sait son nom, d'ailleurs, mais personne ne s'attendait, de toute façon, à des exploits de sa part. Il y a des limites à l'ingénuité.
Eh, bien, me disais-je, en voilà un qui ne la ramène pas, au moins, même si, comme les autres, il ne se sent tenu à aucune obligation de résultat. Juste l'obligation de faire de la figuration au conseil des ministres, je suppose, pour justifier ses émoluments.
Elle est pas belle la vie de ministre en république bananière?
http://blog.emceebeulogue.fr/post/2010/04/29/Offensive-massive-contre-l-%C3%A9ducation-publique-aux-Etats-Unis
Los llamados fondos de pensiones privadas, un ahorro que sale caro
Desde hace unos años se viene insistiendo en que los trabajadores deben suscribir fondos de pensiones privadas para hacer frente a su jubilación porque las pensiones públicas serán cada vez más insuficientes.
Es una propuesta peligrosa porque lo que en España se vende como un "fondo de pensiones" es algo que no lo es. Lo que existe aquí son simples depósitos o fondos de ahorro que pueden constituir, como ha ocurrido siempre, quienes tienen renta suficiente para ello. Se denominan engañosamente fondos de pensiones solo para poder justificar mejor que el Estado establezca desgravaciones fiscales para apoyarlos, porque sin ellas a nadie le interesaría suscribirlos y los bancos no podrían hacer el negocio inmenso que hacen con esos fondos.
Es importante saber que efectivamente los únicos que en realidad se benefician de esos fondos son los bancos y los ahorradores de rentas altas (la Organización de Consumidores y Usuarios ha calculado que para quienes tengan una base liquidable en el impuesto sobre la renta por encima de 53.000 euros anuales) porque ni siquiera con la desgravación fiscal son rentables para todos, puesto que al liquidarlos se puede llegar a pagar más que lo que se ha desgravado.
En contra de lo que dice la fraudulenta publicidad con la que se ofrecen, los llamados fondos privados de pensiones no pueden garantizar una remuneración determinada cuando llegue el momento de hacerse efectivos "como pensión" porque su valor depende de muchas circunstancias imprevisibles, como la inflación, los vaivenes bursátiles o las crisis.
Cuando un trabajador suscribe un "plan de pensiones" privado lo que hace es poner en manos de la entidad financiera una parte de su ahorro que ésta invierte en los mercados financieros. Como es lógico, en la gestión de ese ahorro la entidad busca maximizar su beneficio y por eso gestiona los fondos en su totalidad, algo que no necesariamente coincide con el interés de todos los ahorradores, sobre todo con los más pequeños. Eso es lo que hace que la mayor parte de la rentabilidad sea para la entidad y el riesgo recaiga generalmente sobre el ahorrador.
Como ocurre con cualquier otra inversión, su rendimiento depende del riesgo asumido y lo que viene sucediendo es que para alcanzar la rentabilidad más alta posible los fondos de ahorro privados se dedican principalmente a la especulación, realizan inversiones muy arriesgadas, incentivan la aparición de productos financieros muy sofisticados pero muy volátiles y crean así un medio ambiente financiero muy inestable y peligroso en el que es natural que se produzcan constantemente las crisis que conocemos. Y lo paradójico es que en ese clima es en donde terminan quebrando muchos de esos fondos.
Los poderosos fondos de ahorros privados de Estados Unidos estaban materialmente quebrados a mediados de 2006, cuando registraban pérdidas de unos 600.000 millones de dólares, y en agosto de ese año tuvo que promulgarse una ley para salvarlos, por cierto, recurriendo a un organismo público (el PBGC, Pension Benefit Guarantee Corporation) que debe hacerse cargo de los pagos que no pueden hacer los fondos privados.
Para hacer frente a ese riesgo, las entidades que gestionan los fondos elevan las primas pero ni siquiera así se puede lograr ni un rendimiento satisfactorio, ni la estabilidad financiera que es necesaria para la buena marcha de los negocios productivos y de la economía en general.
Según un estudio reciente de Pablo Fernández y Javier del Campo sobre la rentabilidad de los fondos privados de pensiones (Rentabilidad de los Fondos de Pensiones en España. 1994-2009), en los últimos diez años, el 93% de los fondos del sistema individual obtuvo una rentabilidad inferior a la inflación y el 99,3% obtuvo una rentabilidad inferior a la de los bonos del Estado a 10 años.
Los fondos de ahorro de esta naturaleza son víctimas de un efecto perverso que ellos mismos provocan: buscando rendimientos muy altos generan inestabilidad y crisis que disminuyen las rentas de donde puede salir más ahorro y generan el riesgo que los hace quebrar. Por eso cada oleada de crisis o de inestabilidad bursátil provoca dos tipos de efectos: por un lado su pérdidas supermillonarias (la Oficina Presupuestaria del Congreso calcula que en la reciente crisis han perdido un 20% de su valor en Estados Unidos) que llevan consigo la quiebra que deja sin fondos a los ahorradores, o a subidas de las primas que hacen que muchos trabajadores terminen por no poder pagarlas. Eso es lo que está ocurriendo con uno de cada cinco trabajadores en Estados Unidos: dejan de pagar descolgándose del fondo y al final no pueden jubilarse por falta de ahorro suficiente.
Por tanto, puede afirmarse rotundamente que estos fondos privados ni siquiera son atractivos como opción de ahorro individual salvo, como he señalado, para quienes disfruten de altos niveles de rentas.
Y además de ello, también son más costosos e injustos que los sistemas públicos de pensiones basados en el reparto y en la solidaridad.
Hoy día, nadie suscribiría un fondo "de pensiones" privado si no fuera por la desgravación fiscal que conllevan, y que incluso, como he señalado, ni siquiera compensa al final a todos los ahorradores. Pero estas desgravaciones son uno de los elementos más injustos y regresivos que hoy día hay en el sistema fiscal pues benefician casi exclusivamente a las rentas más altas que son las que pueden invertir cantidades elevadas en fondos de ahorro. Y además son muy caras, pues representan actualmente en España alrededor de un 4% del total de la recaudación del Impuesto sobre la Renta de las Personas Físicas. De hecho, un discurso vergonzoso que a menudo se escucha es el de quienes defienden estas desgravaciones (para favorecer el negocio bancario) justamente al mismo tiempo que afirman que no hay recursos suficientes para sostener el sistema público y que por eso hay que recurrir al privado.
La gestión privada del ahorro es radicalmente incapaz de resolver el problema social del ingreso suficiente cuando se llega a la jubilación, ni en su totalidad, ni como complemento a la pensión pública más exigua. Bajo un sistema plenamente privado sólo aquellas personas con capacidad para ahorrar en su vida laboral podría tener garantizada una jubilación adecuada o sencillamente suficiente para vivir. Basta observar el costo de la vida actual y el bajo nivel de ingresos de la mayoría de la población para hacerse una idea de las consecuencias catastróficas que conllevaría implantar un sistema basado en fondos y gestión privados tal y como proponen los liberales.
Si lo que se quiere es fomentar el ahorro, hay otras formas mucho más atractivas desde el punto de vista del rendimiento y del riesgo, menos costosas socialmente y mucho menos peligrosas para la marcha de la economía. Y si de verdad se quiere garantizar ingresos decentes a los trabajadores en el momento de su jubilación la mejor opción, no es recomendarle que suscriban estos fondos sino fortalecer los sistemas públicos.
La promoción de estos fondos privados tan arriesgados y poco atractivos solo es el resultado del enorme poder de las entidades financieras, a quienes se ha dejado comercializar en su propio y casi exclusivo provecho un producto financiero tan engañoso. Detrás de ellos hay poco rendimiento para los ahorradores de baja o mediana renta, grandes beneficios para los bancos y mucho peligro para el conjunto de la economía.
http://hl33.dinaserver.com/hosting/juantorreslopez.com/jtl//index.php?option=com_frontpage&Itemid=1
España - Escuelas de infancia
http://www.observatoriosocial.org/ose/ver_440.html | Download |
Grèce : un coup de force par voie parlementaire
Athènes, de notre envoyé spécial en Grèce.
C’est dans l’après midi que la nouvelle est tombée. « Un coup d’Etat », ont dénoncé, en substance, les partis de gauche (KKE et coalition Syriza). Quant à Nouvelle Démocratie (ND, droite) et à Laos (extrême-droite), ils ont dit que la procédure n’est pas légale. Le gouvernement Pasok (social-démocrate) mené par Georges Papandreou vient de faire passer en Grèce une grave modification de loi qui remet fondamentalement en cause la démocratie : désormais, toutes les lois et tous les accords pris dans le cadre du « plan de soutien à l’économie grecque » défini par le gouvernement grec, l’UE et le FMI seront signés par le ministre des Finances, sans vote au Parlement qui ne sera plus qu’informé.
Grave pour la démocratie, cette décision l’est à plus d’un titre. Tout d’abord, elle refuse de prendre en compte les observations des députés qui, le 6 mai, s’étaient opposés au projet de loi sur « les mesures pour la mise en œuvre du mécanisme de soutien à l’économie grecque par les Etats-membres de la zone euro et le FMI ». En effet, seuls les députés Pasok dans leur quasi-totalité et ceux du Laos (extrême-droite) avaient approuvé, dans une alliance pour le moins douteuse, ce plan d’austérité. Quant aux trois députés Pasok qui se sont abstenus, ils ont été exclus du parti.
Selon cet article, les mesures d’austérité seront désormais prises par décret
Les députés du KKE (PC grec) et de Syriza (gauche radicale dont la principale composante est Synaspismos) et ceux de ND ont dénoncé ce projet de loi. A leurs yeux, il ne s’agissait pas d’une loi classique mais bien de la ratification d’un accord international qui délègue des compétences nationales aux institutions internationales. De ce fait, la majorité nécessaire au Parlement n’était pas de 151 députés mais de 180. Le gouvernement leur a répondu que, non, aucune compétence étatique n’était dévolue aux institutions internationales. Pourtant, aujourd’hui, dans une assemblée vide, le ministre des Finances a introduit une modification d’un des articles de ce projet de loi, l’article 3. Selon cet article, les mesures d’austérité seront désormais prises par décret, sans consultation des élus du peuple. Cette modification fait fi d’une règle minimale dans tout système parlementaire : le Parlement vote pour ou contre des lois que le gouvernement lui soumet ou qu’il propose au gouvernement. L’assemblée populaire, élue en octobre 2009, est ainsi niée.
C’est donc désormais le ministre des Finances qui a les pleins pouvoirs sur les mesures d’austérité, sujet qui constitue aujourd’hui le principal enjeu politique du pays et qui touche à la souveraineté grecque (cf. L’Humanité du 7 mai, notamment page 5).
Nombreux sont les députés, de gauche mais aussi de ND et de Laos, qui affirment que l’acte est anticonstitutionnel
Comment le ministre s’y est-il pris ? Sans prévenir les présidents des groupes de la tenue du vote, il a fait la proposition d’une modification de l’article 3, votée par le chef du groupe Pasok. Et le vice-président du Parlement a considéré que la loi était votée, car le parti majoritaire venait d’approuver cette modification. Nombreux sont les députés, de gauche mais aussi de ND et de Laos, qui affirment que l’acte est illégal, voire anticonstitutionnel, au regard du contexte dans lequel il a été effectué. A l’heure où ces lignes sont écrites, il semble toutefois qu’aucun recours juridique ne soit possible.
Alors que le 5 mai, des centaines de milliers de manifestants défilaient en Grèce pour dénoncer les mesures d’austérité, leurs voix sont ainsi bâillonnées, d’un seul coup. Un coup qui ressemble fort à un « coup d’Etat », selon le KKE et Syriza, terme qui n’est pas sans évoquer des heures sombres en Grèce. Un coup qui survient au moment où les Grecs songeaient à la pause du week-end. Quelle sera leur réaction ?
Fabien Perrier
http://www.humanite.fr/Un-coup-d-Etat-par-voie-parlementaire
Retraites : rétablir la priorité du travail humain et de la justice sociale !
Les faits
Il y a plus de 15 millions de retraités en France.
Plus de 12 millions de retraités du régime général (salariés du secteur privé) et 1,5 million de pensionnés de droit direct dans la fonction publique d’Etat, plus de 790 000 dans les fonctions publiques territoriales et hospitalières. 600 000 pensions de droits dérivés (réversion) dans les trois fonctions publiques.
Pension moyenne en brut (base plus complémentaire) tous régimes confondus : 1112 euros par mois en 2008, 825 euros pour les femmes et 1426 pour les hommes (chiffres excluant pensions de réversion et minimum vieillesse).
Pension moyenne de base en brut des nouveaux retraités 2009 qui ont eu une carrière complète au régime général (salariés du privé) : 979 euros. Dans la fonction publique territoriale 1191 euros, 1265 euros dans l’hospitalière et 1952 euros pour les pensions civiles de la fonction publique d’Etat.
Pour le privé, la pension est de 50 % des 25 meilleures années en cas de carrière complète (les salaires annuels sont pris en compte chaque année dans la limite du plafond de la Sécurité sociale, qui est en 2010 de 2885 euros). Dans le public, c’est 75 % du salaire de référence calculé sur les 6 derniers mois de traitement (en excluant les primes).
Les réformes de 1993, alors qu’Edouard Balladur était Premier ministre et que Nicolas Sarkozy gérait le budget de l’Etat, et de 2003 ont entraîné une baisse du pouvoir d’achat des pensions de plus de 20 %. Pour le régime de base, on calcule depuis 1993 la pension sur la moyenne des 25 meilleures années au lieu des 10 meilleures. Pour les complémentaires, à salaire égal, le salarié acquiert chaque année moins de points. Les femmes et tous ceux et celles qui ont connu et connaissent d’importantes périodes de chômage et de précarité sont les plus défavorisés. Le Conseil d’orientation des retraites (COR) prévoit que le taux de remplacement moyen (niveau de la retraite par rapport au salaire) passera de 72 % en 2007 à 59 % en 2050. Les dividendes versés par les sociétés sont passés de 3,2 % du Produit intérieur brut (PIB) en 1982 à 8,5 % en 2007. Entre 1993 et 2007, la part des dividendes dans la valeur ajoutée est passée de 10 % à 24 %.
Il y avait 3,14 actifs cotisant pour 1 retraité en 1975, il y en a eu 1,51 pour 1 en 2006 et l’on calcule qu’il y en aura 1,21 pour 1 en 2050. Le déficit du budget des retraites sera d’environ 30 milliards cette année. Avec des projections financières qui portent sur 40 ans, le COR annonce un besoin de financement cumulé de 2600 milliards d’euros d’ici à 2050, toutes choses égales par ailleurs. Cela ne représente cependant qu’un peu plus de 2 % des richesses qui auront été créées sur la période, là aussi en extrapolant. En effet, selon le « scénario moyen » du COR, le déficit devrait passer de 32 milliards en 2010 à 100 milliards en 2050, laissant paraître une multiplication par trois du « trou ». Cependant, en application des mêmes extrapolations, le PIB aura doublé. En pourcentage de la richesse nationale, le besoin de financement passera ainsi de 1,7 % du PIB en 2010 à 2,6 % du PIB en 2050.
Enfin, le taux d’emploi des seniors (55-64 ans) est de 38,3 % en France contre une moyenne de 45 ,6 % dans l’Union européenne.
Quatre choses frappent d’abord en examinant ces chiffres sur les retraites en France, que nous avons volontairement livrés en vrac tant ils parlent d’eux-mêmes :
- le niveau très bas des retraites moyennes, tout particulièrement pour les salariés du secteur privé, les femmes et les précaires ;
- la baisse de ce niveau depuis la réforme Balladur-Sarkozy de 1993 ;
- que l’on parle de repousser l’âge de départ à la retraite (légal ou à taux plein) alors que plus de 60% des personnes âgées de 55 à 64 ans ne travaillent plus !
- que le problème posé par le gouvernement n’est pas celui du pouvoir d’achat des retraités, en diminution, mais de leur financement, en soulignant que le nombre d’actifs diminue par rapport au nombre de retraités, et que dans un système de répartition, dans lequel les actifs paient pour les retraités, on doit inéluctablement diminuer encore davantage le pouvoir d’achat des retraites ou faire travailler davantage et plus longtemps les actifs pour équilibrer les comptes.
« Logiquement », le gouvernement, qui prétend ne pas vouloir toucher au niveau des pensions, propose d’examiner toutes les pistes au sein du système existant, c’est-à-dire allonger l’âge du départ à la retraite, allonger la durée des cotisations ou augmenter leur montant. Des mesures anti-sociales se trouvent ainsi transformées en fatalité démographique et statistique, masquant la priorité financière. Les modes de calcul doivent ainsi permettre, malgré les déclarations plus ou moins ronflantes, de réduire de fait les pensions : exiger que les salariés travaillent et cotisent plus longtemps, alors que l’âge moyen de cessation d’activité est de 59 ans, ne vise qu’à réduire le pouvoir d’achat. « Au lieu de voir dans la retraite par répartition une transmission perpétuelle et solidaire de la prise en charge d’une génération par la suivante, le gouvernement et le patronat, afin d’attiser la division, la stigmatisent comme un fardeau pour la seule génération à venir ».
Un raisonnement fallacieux
C’est le fondement même de cette façon de penser qui est fallacieux. On procède en termes de nombres, sans considérer le potentiel de production économique, comme si chaque agent actif opérait à un niveau fixe de production dans le temps. Il s’agit d’une conception statique, et donc fausse par rapport à la réalité de l’activité humaine, qui est dynamique. De plus, on reste volontairement enfermé dans les contraintes du système libéral existant, qui condamne à l’austérité sociale en prenant comme point de départ, toutes choses égales par ailleurs, une logique dans laquelle la part des profits financiers augmente tandis que celle des salaires baisse.
L’on pourra se référer, pour comprendre la logique socialement et économiquement destructrice du système, à cet appel lancé par des universitaires, élus, syndicalistes, responsables politiques et associatifs, intitulé « Faire entendre les exigences citoyennes sur les retraites ». L’on pourra aussi lire notre article, « La solution est une économie organisée de plein emploi ».
Ici, nous voulons simplement dénoncer une triple escroquerie intellectuelle. Rétablissons, par delà les faits, les principes fondamentaux :
- Tout d’abord, lorsque la productivité du travail augmente, un nombre moindre d’actifs peut prendre en charge davantage de retraités. Cela suppose un changement de notre orientation politique, favorisant l’économie physique productive et non la spéculation financière ;
- Ensuite, l’argent des retraités n’est pas stérilisé ; les retraités consomment et leurs dépenses contribuent à la croissance. En soutenant leurs enfants, ils infusent du pouvoir d’achat supplémentaire ;
- Enfin, une politique volontariste, juste et optimiste, soutenue par une hausse des allocations familiales et l’ouverture de crèches en faveur des familles en difficulté et des classes moyennes, renverserait à terme la supposée « fatalité démographique ».
La vraie question politique est que tous les gouvernements depuis plus de trente ans ont favorisé les intérêts financiers contre les salaires et les retraites, et qu’aujourd’hui on veut renflouer les banques en émettant de la monnaie de singe et faire payer les frais de la « crise » à ceux qui en ont été victimes, par la déflation salariale d’abord, puis par l’inflation à venir. Tout ce qu’on fera sans changer de priorité politique aboutira à un désastre social et économique, et nous soutenons totalement les syndicats pour qu’ils ne se fassent pas prendre au piège d’une logique fallacieuse dans son fondement même, et menant au désastre. La Grèce n’est que le maillon le plus faible d’une chaîne dans laquelle nous sommes tous impliqués. Lorsque M. Olivier Blanchard, l’économiste en chef du Fonds monétaire international, ami des comportementalistes de l’administration Obama, nous conseille de « pratiquer une diète intelligente », l’on comprend sans peine vers quoi nous mène l’ensemble du « projet » : les politiques du chancelier Brüning et de Pierre Laval dans les années trente, avec les résultats que l’on sait.
Que faire ?
La question des retraites pose celle de notre avenir, celle de la société dans laquelle un futur nous sera offert. Car celle des politiques en cours n’offre que destruction sociale et économique, rupture de la solidarité entre générations et exclusion des plus faibles, les femmes comme les précaires.
Changer de politique n’est cependant pas simplement une priorité sociale, c’est en même temps la priorité économique qui permet cette priorité sociale, la solidarité avec et par le progrès. Pour cela, il faut non seulement mettre à contribution des revenus non salariaux, augmenter les prélèvements collectifs sur la richesse produite, mais en même temps accroître cette vraie richesse pour pouvoir le faire. Cela suppose redonner priorité à la création humaine, aux découvertes scientifiques et à leurs applications sociales sous forme de technologies nouvelles. Il nous faut ainsi le nucléaire de la quatrième génération et la fusion nucléaire, à mettre en oeuvre à l’horizon de 2050-2060, en rétablissant un « penser long » contre le penser court de l’intraday et du flash trading. Par exemple, porter, comme au cours des années soixante, la part de la recherche fondamentale dans notre PIB à plus de 3 %, contre moins de 2 % actuellement. Pour préparer les générations montantes en vue de ce travail futur, de plus en plus qualifié, prévoir qu’à partir de 18 ans, tout le monde puisse faire valider ses droits de partir à la retraite par une cotisation prise sur la solidarité nationale : la période de formation ou d’éducation constitue le meilleur atout pour la société car elle améliore le niveau de la qualification et la productivité du travail à venir.
Maintenir puis élever le pouvoir d’achat des retraites, c’est donner un horizon à la société : ceux qui ont œuvré dans le passé doivent être ainsi soutenus par ceux qui oeuvrent à un degré plus élevé de productivité humaine pour le futur. Ici apparaît l’idée de responsabilité, tant vis-à-vis des générations nouvelles que de celles du passé, la solidarité entre passé, présent et futur portée par une politique de découverte et d’espérance. Cela n’est souvent pas compris aujourd’hui par ceux qui défendent la justice sociale, dont le progrès scientifique et technologique est l’autre versant.
Là est la bataille que nous menons ici, conjuguant les deux pour sortir du monde dans lequel nous sommes plongés et qui s’autodétruit, car les êtres humains n’opèrent pas dans un jeu à somme nulle, mais créent en explorant l’univers et en demeurant fidèles à ceux qui l’ont exploré avant eux, les retraités qui ne doivent pas être mis à l’écart mais participer au projet futur en contribuant par leur expérience créatrice, librement et non encadrés par des calculs statistiques castrateurs les réduisant à des instruments.
http://www.solidariteetprogres.org/article6584.html
La censure est le propre du pouvoir
Vous démontrez dans vos essais que la fonction principale des grands médias de la presse, de la radio, de la télévision et de l’Internet est de « convaincre l’ensemble des populations de leur adhésion aux idées des classes dominantes ». Comment parviennent-ils à obtenir ce consensus de la part du grand public ?
Pour cela, les médias utilisent de nombreuses techniques qui dépendent en particulier de chaque cas et du profil social des récepteurs. Mais où ils ont le plus de succès, c’est dans le fait de nous convaincre que le contenu de leurs informations est neutre, objectif et impartial…Le public croit qu’il a devant soit quelque chose d’aseptique. Le secret consiste à réaliser une « intentionnalité informative » de telle sorte que le citoyen ne s’en aperçoive pas. L’époque ou on nous faisait ingurgiter d’interminables discours ou des articles d’opinion séducteurs est passé. Dans d’autres circonstances, les médias présentent en tant qu’opinion de la majorité des citoyens uniquement l’opinion éditoriale du média respectif. De la même façon, le langage est manipulé pour servir les intérêts des classes dominantes. Des mots et des concepts qui ne doivent plus exister dans l’imaginaire collectif, par exemple celui de « classes sociales », disparaissent.
Généralement nous croyons que seules les dictatures censurent les médias. Mais la nouvelle forme de censure emploi des méthodes bien plus subtiles. Quels sont ses principaux mécanismes ?
La censure traditionnelle consistait à interdire que se transmettent les informations ou les opinions qui ne plaisaient pas au pouvoir. Aujourd’hui, au nom de la liberté d’expression, on diffuse des mensonges et des falsifications avec une totale impunité. De cette façon, la vérité termine occultée entre mensonges et trivialités, le résultat est le même qu’avec la censure. D’autres fois, on omet des éléments de contexte ou bien des antécédents indispensables pour comprendre un événement controversé, ce qui censure l’événement dans toute sa complexité.
Le 26 mars, Wikileaks (site Internet d’investigation militante. Note du GS) a dénoncé le plan de la CIA de lancer une campagne en Europe, principalement en France et en Allemagne, ayant comme but d’influencer l’opinion publique en faveur de la guerre d’Afghanistan. (1) Cette information a été passée sous silence par tous les grand média de ces deux pays. Qui filtre l’information ?
Les grands médias de communication sont uniquement les supports des puissants groupes économiques. Les intérêts, les valeurs et les principes de ces groupes vont servir de filtres pour choisir ce qui sera publié ou pas. D’autres lobbys nécessaires, qui ne sont pas forcément des actionnaires vont également influencer. Par exemple : les annonceurs, les entreprises avec lesquelles les médias travaillent, les gouvernements amis, etc. …
Occultant le fait que le gouvernement du Venezuela a pris des mesures pour protéger sa population de la spéculation des entrepreneurs, l’agence d’État Germany Trade & Invest écrivait dans un rapport, fin janvier 2010 : « Le désavantage pour les entrepreneurs est le fait qu’il leur est enlevé le moyen de supra-facturation. » Ces « désavantages » seraient-ils la cause de la guerre médiatique déchaînée par les pays néolibéraux contre le président Hugo Chávez ?
Les gouvernements progressistes d’Amérique Latine sont un défi pour le modèle néolibéral des pays riches. Ils ont démontré qu’ils ont l’appui des masses populaires, qu’ils gagnent à tour de bras les élections, que le peuple défend au-delà des urnes ces gouvernements avec une passion impressionnante, qu’ils ont obtenu des améliorations sociales inimaginables sous les régimes néolibéraux des années 90, que l’état peut (et doit) jouer un rôle important dans l’économie et dans les secteurs stratégiques, que les ressources naturelles doivent être publiques et nationales. Tout cela suppose une perte de terrain pour la progression du néolibéralisme et ne pouvait provoquer qu’une réaction agressive de la part des pouvoirs économique mondiaux. C’est à travers les médias de communications – aujourd’hui les champs de bataille prioritaires - que s’obtient l’adhésion de l’opinion publique, condition sine qua non pour imposer les agressions à venir.
Quels moyens ont les citoyens pour reconnaître les vraies informations des mensonges. Quelles références intellectuelles ont-ils comme choix ?
En journalisme, cela se passe comme en médecine : vous devez avoir confiance dans un média de communication ou bien dans un journaliste de la même manière que vous vous confiez à un chirurgien pour qu’il opère votre cœur. Puisque normalement nous ne pouvons pas aller en Afghanistan pour vérifier ce qui s’y passe, nous devons avoir confiance en celui qui nous rapporte les faits de ce pays. Le premier pas est de savoir qui est le patron du média de communication, quelle entreprise ou quels intérêts se trouvent derrière. Il pourra mériter notre confiance uniquement si nous savons qu’il s’agit d’un projet indépendant des groupes d’entrepreneurs. De même, nous devons détecter les analystes et les journalistes honnêtes et rigoureux, spécialisés dans différents thèmes. Dans mon livre « Désinformation » je fais des propositions en ce sens. D’autre part, nous devons connaître l’éventail des mouvements sociaux pour pouvoir leur demander conseil. Ils connaissent les sources et manient de précieuses informations que les grands médias ne nous offrent pas.
http://www.legrandsoir.info/La-censure-est-le-propre-du-pouvoir.html
Enfoques LAS POLÍTICAS PROMOVIDAS POR LA UNIÓN EUROPEA SON INEFICACES E INJUSTAS
Existen muchas interpretaciones de las causas de la enorme crisis financiera y económica que estamos sufriendo en el mundo y, muy en particular, en la Unión Europea y en el sur de nuestro continente. Una, que pertenece a la sensibilidad liberal, asume que la culpa la tiene el excesivo desembolso del gasto público, que ha ahogado el crecimiento económico. De esta interpretación se derivan las propuestas de que hay que disminuir tal gasto a fin de reducir el déficit y la deuda pública. Hoy, esta visión está generalizada en la mayoría de fórums financieros, políticos y mediáticos de la Unión Europea. Como prueba de la certeza de su diagnóstico, muestran que los países que están en peor situación hoy en la Unión Europea son los países del Sur de Europa –Grecia, Portugal y España-, e Irlanda, que tiene unos mayores déficits, como resultado de su supuesta falta de disciplina en sus políticas de gasto. La supuesta exhuberancia de tal gasto (la posibilidad de jubilación a los 55 años en Grecia, es el caso más citado) es la causa de sus dolores de cabeza. De ahí la presión de que deben reducir muy significativamente su “exagerado” gasto público, a fin de recuperarse y salvarse del colapso (y salvar así también el euro, que está experimentando dificultades por culpa de estos países). En cuanto al elevado desempleo, éste se atribuye predominantemente a las supuestas rigideces del mercado laboral, consecuencia de unos sindicatos excesivamente poderosos e influyentes que están obstaculizando la recuperación económica, en su acérrima defensa de los trabajadores con contrato fijo (y salarios demasiado altos) creando un elevado desempleo.
De esta interpretación de las causas de las crisis se derivan las políticas públicas promovidas por la Unión Europea, que consisten en reducción del gasto y empleo público, en disminución de los derechos sociales y laborales, y en desregulación de los mercados laborales. El desarrollo de tales políticas (que alcanzan su máxima expresión en el caso de Grecia), se consideran necesarias para salir de la crisis. En realidad, es el desarrollo de las políticas liberales que los mundos financieros y empresariales han deseado durante muchos años, y que ahora utilizan la crisis para llevarlas a cabo. Su coste social y humano será enorme, y su impacto en la crisis será mayor, acentuándola.
Lo que es llamativo es que tal dogma liberal, reproducido en los medios de información y persuasión, tiene muy escasa evidencia empírica que lo sustente. Es fácil mostrar que la causa de los problemas de los países con grandes dificultades no es su excesivo gasto público. En realidad, todos ellos (Grecia, Portugal, España e Irlanda) tienen un gasto público, como porcentaje del PIB, más bajo que el promedio de la Unión Europa de los Quince, el grupo de países más desarrollados de la UE, al cual todos ellos pertenecen. Lo mismo ocurre con el gasto público social como porcentaje del PIB, también más bajo que el promedio de la UE-15. Idéntica situación ocurre con el empleo público. El porcentaje de la población que trabaja en el sector público en todos estos países es más bajo que el promedio de la UE-15 (ver Navarro, V. (dir). La situación social en España, Vol III. Biblioteca Nueva).
Y en cuanto a los supuestamente exuberantes salarios, las cifras muestran que, tomando los salarios de los trabajadores de la manufactura, como punto de referencia, todos ellos tienen niveles salariales más bajos que el promedio de la UE-15 (más bajos incluso de lo que les correspondería por el nivel de riqueza que tienen) (ver V. Navarro, Marta Tur y Miquel Campa, La situación de la clase trabajadora en España, en www.navarro.org, sección Economía Política). En cambio, los beneficios empresariales y de la banca están entre los más altos, así como su fraude fiscal. Todos estos datos muestran que los problemas que tienen no se deben a su “excesivo” gasto público y “exuberantes” salarios.
De ahí que sea mucho más creíble otra explicación del origen y causas de las crisis financieras y económicas, que está siendo marginada y discriminada en los fórums y medios de información y persuasión españoles y en la UE. Las crisis actuales son consecuencia directa de las políticas liberales promovidas por el establishment europeo que ha provocado una enorme polarización de las rentas y creación de grandes desigualdades. Los países citados son los más desiguales en la UE, en un continente en el que las desigualdades han crecido enormemente. Las rentas del trabajo como porcentaje de las rentas totales han ido disminuyendo enormemente, disminuyendo con ello la demanda, una de las causas más importantes de la crisis. La otra causa de la crisis es la falta de crédito, resultado también de la polarización de las rentas con el crecimiento exuberante de los beneficios del capital, que se invirtieron predominantemente en actividades especulativas (como las inmobiliarias y el desarrollo de instrumentos de alto riesgo) que crearon las burbujas que al estallar provocaron el enorme problema de falta de crédito
LA ALTERNATIVA PROGRESISTA
Las soluciones son fáciles de ver. Hay que estimular la demanda en aquellos países, así como en toda la UE, a base de una redistribución de las rentas con un incremento de la capacidad adquisitiva de las clases populares, impidiendo bajos salarios (que son la causa de la baja productividad) y una enorme expansión del gasto público con el objetivo de crear empleo, precisamente las políticas opuestas a las que se están realizando en la UE. Nunca se ha salido de ninguna depresión y gran recesión en el siglo XX (como la actual) sin que haya habido una enorme expansión del gasto público y crecimiento de la deuda. La Gran Depresión se resolvió con el New Deal y el enorme incremento del gasto público durante la II Guerra Mundial. En Europa, la reconstrucción de las economías casi destruidas como consecuencia de la II Guerra Mundial se basó en unas enormes inversiones públicas fiscales y sociales, facilitadas por el Plan Marshall. Creerse ahora que se puede salir de esta enorme recesión sin tal crecimiento del gasto público en toda la UE es ignorar las lecciones de la historia. Reducir el gasto público es una nota de suicidio. En realidad, si no fuera por la reducción del gasto público, España ya habría salido de la recesión.
En cuanto al otro gran problema, la falta de crédito, éste debe resolverse a base de una intervención pública, no para ayudar a los banqueros, como se está haciendo ahora, sino para garantizar el acceso al crédito. Como era predecible, las medidas de austeridad exigidas a las clases populares por parte de la UE van acompañadas con medidas muy generosas a la banca, tanto la griega como la alemana (entre otras), propietarios de la deuda griega.Tal como bien ha dicho Joseph Stiglitz, si todas las “ayudas” a la banca se hubieran invertido en crear bancos públicos de crédito, la falta de crédito ya se habría resuelto. Se han gastado 700.000 millones de dólares, sólo en EEUU, para salvar la banca, cuando con este dinero podría (y debería) establecerse una banca o bancas públicas que garantizaran el acceso al crédito por parte de empresas (sobre todo medianas y pequeñas) y ciudadanía. Un tanto semejante ha ocurrido en la Unión Europea (ver V. Navarro, ¿Por qué no banca pública? www.vnavarro.org, sección Economía Política)
Lo que estamos viendo hoy es la plena expresión de lo que solía llamarse “lucha de clases”, en la que las clases dominantes lideradas por el capital financiero están imponiendo sus exigencias a las clases populares a fin de recuperar su rentabilidad. Como bien ha dicho Warren Buffet, una de las personas más ricas del mundo, conocedor del mundo financiero empresarial, al cual pertenece, “hay clases y lucha de clases, y mi clase está ganando esta lucha”. La famosa frase de apretarse el cinturón sólo se aplica a las clases dominadas. Las dominantes ni siquiera llevan cinturón. La nula regulación de la banca, a pesar de haber sido la causa de la crisis financiera, dos años ya tras haber creado la crisis, muestra hasta qué punto el mundo político está configurado por tales intereses financieros empresariales, que están dañando enormemente la economía real. No es sorprendente que las llamadas democracias tengan problemas tan graves de credibilidad que están cuestionando su legitimidad. La agitación social en Grecia es el inicio de un proceso que pondrá en vivo lo que hasta ahora aparecía sólo en pasivo, expresándose en abstención en los procesos electorales. La transformación de tal abstención pasiva en agitación activa será, a partir de ahora, una constante en los años venideros. El peligro es que esta agitación la capitalicen las derechas, tal como está ocurriendo en EEUU. Veremos qué ocurre en la Unión Europea.
http://www.sistemadigital.es/%28X%281%29A%28eR9isSclywEkAAAAYWY3NWU1ZDctYmVjNy00NmE5LTk1NjUtMDI0MmU3ZDQyMDgyd7ZF7wEeZtq2UvJ4Xizusl9ev-s1%29%29/News/ItemDetail.aspx?id=2335
07/05/2010
La Grèce et la faillite du capitalisme européen
Longtemps vantée comme un modèle de croissance, l’économie grecque est aujourd’hui en faillite. Les politiques d’« ajustement » mises en œuvre par le gouvernement socialiste de Papandréou sont les pires attaques que les travailleurs aient connues en 35 ans : coupes drastiques dans les retraites et les salaires du secteur public ; augmentation de l’âge du départ à la retraite ; abolition du 14e mois de salaire (une tradition établie de longue date, mais qui revenait souvent à étaler 12 mois de salaires sur 14…) ; licenciements massifs et gel de tous les programmes d’embauche dans le secteur public. Ces mesures draconiennes ont déclenché une mobilisation impressionnante, comme on l’a vu lors des deux grèves générales du 24 février et du 11 mars dernier.
La faillite de l’économie grecque jette également une lumière crue sur la nature de l’Union Européenne et sur sa viabilité. Elle laisse présager d’une crise majeure de l’UE, d’autant que les économies espagnole, italienne, irlandaise – et même britannique – prennent la même direction que la Grèce. Toutes accumulent de gigantesques dettes publiques, non loin des 120% du PIB, pour certaines.
Impasse du capitalisme
Le capitalisme grec est à un point critique de son histoire. Après 16 ans de croissance continue, l’économie est entrée dans sa deuxième année de récession. En 2009, le PIB a reculé de 1,6%. En 2010, les économistes s’attendent à un recul semblable. Dans certains pays européens, il existe des signes de reprise – même si celle-ci reste faible et instable. Mais la Grèce, maillon faible de l’Union Européenne, plonge dans un profond marasme. Entre septembre 2008 et septembre 2009, la production industrielle a chuté de 24,5%. Fin 2009, le ministre du Travail, Andreas Lomverdos, a même prédit devant le Parlement que la Grèce connaîtrait une baisse de ses investissements de l’ordre de 20%, en 2010. Le chômage augmente rapidement. En 2009, 186 000 emplois ont été supprimés, sur une population de 11 millions d’habitants. Le même ministre a annoncé que le chômage pourrait rapidement atteindre la barre des 20%, comme c’est le cas en Espagne.
Des démagogues pro-capitalistes déclarent quotidiennement, dans les médias grecs, que la gravité de la crise est à mettre sur le compte de l’appétit insatiable du peuple grec pour le bien-être. C’est d’un cynisme sans bornes. Ce sont les contradictions fondamentales du capitalisme qui ont provoqué la crise mondiale. Ce sont ces contradictions, également, qui ont fait chuter les économies les plus faibles, sur le marché mondial – telle que l’économie grecque. Le capitalisme et ses institutions produisent des crises, de la corruption et de la dette comme la nuée porte l’orage.
Les capitalistes et l’Etat grecs sont responsables de cette gigantesque dette nationale. Elle a été créée par des subventions publiques massives au secteur capitaliste, par des allégements fiscaux et une évasion fiscale débridée, par d’énormes dépenses publiques dans la défense, par les salaires scandaleusement élevés dont bénéficient les hauts fonctionnaires, et enfin par les vagues de privatisations qui ont réduit les revenus du secteur public comme peau de chagrin.
Voici quelques chiffres qui illustrent l’origine de la dette publique grecque :
67,5% des recettes fiscales de l’année 2009 ont été reversées principalement dans les coffres des banques nationales et internationales, et plus généralement vers les détenteurs d’obligations d’Etat et de bons du Trésor, qui ont « prêté » de l’argent à l’Etat à des taux très juteux.
L’enveloppe de « sauvetage » des banques s’est élevée à 28 milliards d’euros, soit 12,4% de la dette publique. Cela aurait suffi à racheter ces mêmes banques, sans parler de les exproprier.
En 2004, le taux d’imposition sur les bénéfices des sociétés a été ramené de 35% à 25%. Pendant ce temps, les profits des 300 plus grandes entreprises ont augmenté de 365%. Cela signifie que des dizaines de milliards d’euros qui auraient pu être versés à l’Etat sont restés dans les coffres des capitalistes.
Chaque année, en Grèce, l’évasion fiscale représente quelque 20 milliards d’euros de manque à gagner, pour l’Etat, soit près de 40% du déficit budgétaire. Ces sommes n’atteignent jamais les caisses de l’Etat. La plus grande partie est absorbée par les propriétaires d’entreprises privées. En 2008, 15 300 entreprises ne payaient pas de taxes.
Le budget de la défense grecque, sur la période 2009-2010, a atteint les 6 milliards d’euros.
Le résultat de tout ce gaspillage et du favoritisme dont bénéficient les capitalistes, c’est cette énorme dette publique qui, selon un rapport d’une commission d’enquête créée en octobre 2009, dépasse désormais la barre des 300 milliards d’euros.
Parasites
La dette publique est une énorme source de profits pour les banquiers qui prêtent au secteur public. Le gouvernement va leur emprunter 55 milliards d’euros – pour rembourser la dette. Le seul remboursement des intérêts de la dette va s’élever à 12,3 milliards d’euros. Les « prêteurs » bénéficieront d’environ un milliard d’euros de plus que ce qui sera consacré aux retraites de la fonction publique. Cela représente aussi deux milliards de plus que le niveau des investissements publics. C’est environ le double des dépenses publiques dans la santé ou l’éducation. C’est enfin 125 % de l’ensemble des recettes fiscales d’une année entière. Sur les 55 milliards d’euros que le gouvernement va emprunter, 32,5 milliards seront versés aux banquiers.
L’année dernière, les banques grecques ont emprunté, auprès de la Banque Centrale Européenne, à un taux d’intérêt de 1%, tout en achetant à l’Etat grec des obligations rémunérées à hauteur de 7,24 % ! En janvier 2009, ces taux d’intérêt lucratifs ont attiré une énorme quantité de spéculateurs, qui ont « prêté » à l’Etat grec 8 milliards d’euros à un taux d’environ 6,2 %. Ceci leur a rapporté 496 millions d’euros de bénéfices, soit le niveau de financement nécessaire à la construction de 350 écoles !
En fin de compte, le gouvernement de Papandréou va mettre l’ensemble de la société grecque à contribution – à l’exception d’une poignée de capitalistes – dans le but de soutenir les énormes profits des usuriers qui parasitent l’Etat grec.
L’Union Européenne
Les capitalistes et les politiciens bourgeois des grandes puissances européennes – Allemagne et France en tête – ne sont pas seulement préoccupés par les menaces que cette situation fait peser sur l’euro. Ils craignent également pour les banques européennes qui possèdent des obligations grecques. Une faillite de l’Etat grec aurait de graves répercussions sur les banques européennes, qui ont investi environ 300 milliards d’euros dans les obligations de l’Etat grec et dans des actions. Les banques françaises, suisses et allemandes y ont davantage investi que les banques grecques elles-mêmes. Les banques grecques ont investi 30 milliards d’euros en obligations. Tous craignent que l’Etat ne parvienne pas à répondre à ses engagements. Sarkozy, qui s’est soudainement découvert solidaire de la Grèce, n’est pas désintéressé. Les banques françaises sont les premiers « préteurs » de l’Etat grec, avec environ 80 milliards d’euros en obligations.
C’est une situation très grave, pour l’ensemble de l’Europe. Si la Grèce fait faillite, cela pourrait provoquer un « effet domino », c’est-à-dire une série de défauts de paiement qui affecterait non seulement l’Espagne, le Portugal, l’Italie et l’Irlande, mais aussi la Grande-Bretagne. Cela conduirait à l’effondrement immédiat de toute perspective de reprise économique, en Europe.
Les bailleurs de fonds internationaux sont de plus en plus préoccupés par la solvabilité de ces Etats. Renflouer l’économie grecque, qui est relativement petite, est une chose. Mais que se passerait-il si des économies plus importantes se trouvaient dans la même situation ?
La crise grecque est sans doute la plus grave de l’histoire de la zone euro. Les plus hautes autorités de l’UE ont exigé que la Grèce réduise sa masse salariale, accélère la contre-réforme des retraites et réduise immédiatement de 10% les dépenses de l’Etat. Mais la perspective de trois années d’austérité économique n’ira pas sans provoquer de grandes lutes – et, à terme, une explosion sociale.
La crise financière grecque a accru la pression sur les autres pays de l’UE pour qu’ils « assainissent » leurs finances publiques. Cela ne peut que mener à une intensification de la lutte des classes, partout en Europe. La montée rapide du chômage a d’abord agi comme un frein sur les grèves économiques. Mais le mécontentement s’accumule, et peut éclater à tout moment. Les récentes grèves générales, en Grèce, sont une indication des perspectives qui se dessinent pour l’ensemble du continent européen.
http://www.lariposte.com/La-Grece-et-la-faillite-du-capitalisme-europeen-1366.html
Un pauvricide pour sauver la planète
Face à la destruction avancée de notre planète par des hordes de gueux, sales, pauvres et basanés, seul le capitalisme pourra nous sauver. Mais pas le capitalisme gauchisant de nos démocraties décadentes et effeminées, seul le véritable capitalisme originel est en mesure de sauver la planète et nos modes de vie.
Pour cela, il faut achever le travail commencé par nos glorieux pères au 19ème siècle et interrompu par des décennies de mainmise communiste et maintenant islamiste sur les appareils de gouvernement.
Et ce travail doit commencer par un véritable pauvricide, à savoir l'éradication définitive des pauvres, dont le nombre grandissant est la menace principale pour la survie de notre fragile planète. C'est ce que nos vaillants capitaines d'industrie avaient tenté sans succès de faire au 19ème siècle, mais avec des méthodes artisanales, en tentant d'achever les pauvres par le travail dans les usines et dans les mines.
Mais le pauvre est tenace. En plus d'être grouillant et vulgaire, il ose se rebeller contre l'ordre divin et la puissance industrielle. Il a donc fini par proliférer à la surface de la Terre, surconsommant ses ressources, polluant la nature avec ses émanations putrides et nauséabondes, détruisant l'environnement, notre environnement, avec ses lubies irresponsables (congés payés, 35 heures, retraites, etc.).
Maintenant, tous les pauvres veulent consommer, aller en week-end avec leur bagnole pourrie qui pollue, ou même aller au ski! Cela n'est pas tenable, d'autant plus que les pauvres d'Afrique ont maintenant la prétention de vivre avec plus d'un dollar par jour et réclament aussi des écoles pour leurs enfants!
"Si vous tendez la main à un pauvre, il vous bouffe le bras" disait le philosophe Henri-Bernard Vilain. Cela allait tant qu'on pouvait envoyer la troupe de temps en temps pour décapiter quelques leaders et embastiller les autres. Mais nos démocraties décadentes ont interdit la guillotine et reconverti la Bastille en opéra pour les pauvres!
Pourtant, le problème est simple, nous sommes 6 milliards sur Terre dont 5,5 milliards de pauvres. En supprimant les pauvres, on peut retrouver une population humaine acceptable pour les ressources limitées de la planète.
En fixant la barre à 100.000 euros de revenus annuels, on peut se débarrasser de 90% de la population de la planète. L'immense avantage de cette mesure est de sauvegarder l'élite de la planète, ceux qui gagnent plus de 100.000 euros par an, pour repeupler la Terre sur des bases saines et débarrassées des miasmes et de la fange boueuse de l'humanité.
Pour que ce programme soit réalisable, il faut dès à présent préparer le futur. C'est pourquoi, avant le pauvricide final, il faut mettre au turbin tous les pauvres pour fabriquer les machines qui nous permettront de nous passer d'eux une fois qu'ils ne seront plus là.
Comme le temps presse et qu'on ne va pas attendre encore un siècle pour terminer le travail commencé par nos glorieux ancêtres, il faut rapidement supprimer toutes les mesures qui empêchent les pauvres de travailler 18 heures par jour, 7 jours sur 7, jusqu'à la mort.
Une fois que toutes les machines nécessaires à notre survie seront prêtes, il faudra envisager les modalités du pauvricide.
Comme nous sommes quand même humains et, qui plus est, imprégnés des préceptes humanistes de la religion catholique, nous ne voulons pas abattre purement et simplement tous les pauvres (ce qui nécessiterait au passage beaucoup trop de munitions).
Par ailleurs, comme nous sommes des adeptes d'une technologie raisonnée au service d'une croissance durable et partisans du recyclage des déchets, il serait donc souhaitable de jeter tous les pauvres vivants dans de vastes pressoirs au sein de mégacomplexes agro-industriels, afin de produire du biocarburant à partir de leur cadavre, ce qui permettrait au passage de faire rouler nos 4x4.
Cette mesure a le double avantage d'assurer un traitement humain des pauvres (on ne les tue pas directement) et de produire du carburant, qui plus est bio! Imaginez, 5,5 milliards de cadavres pourraient produire environ 55 milliards de litres de carburant, de quoi rouler en voiture pendant des centaines d'années encore.
Car le pauvricide ne résout pas seulement la question de la surpopulation, de la surconsommation et de la destruction de la planète, il résout aussi le problème de l'épuisement de la ressource pétrolière.
Pour une fois, les pauvres serviraient à quelque chose.
http://www.fafbook.com/magazine/read/un-pauvricide-pour-sauver-la-plante_185.html
Iconographies de la pauvreté aux XIXe et XXe siècles
- Céline De Potter
- Lucie Goujard
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Varia
- Aurélie Plaut
- Jean-Louis Guereña
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