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27/04/2010

Comment 50 milliards de dollars ont disparu des bilans d’une banque privée

Tout le monde est aujourd’hui d’accord sur le fait qu’il y a quelque chose de pourri dans le système bancaire. Il est également évident que des changements sont nécessaires. Car si l’on continue comme avant, de nouvelles crises des marchés financiers sont prévisibles (cf. «Horizons et débats» no 15 du 19 avril). A la suite de l’effondrement des banques de 2008, ces jours-ci, certains phénomènes se font jour du côté de l’Etat et des banques qui sont importants en vue d’une correction de la politique à adopter.

rt. Dans le récent rapport d’enquête rédigé à l’intention de l’Althingi, le Parlement islandais, on peut lire: «Les banques ont été pillées de l’intérieur par des personnes qui ne respectaient pas les lois.» Les propriétaires principaux des banques s‘étaient accordé mutuellement des crédits gigantesques pour des investissements faits dans d’autres domaines sans disposer des garanties nécessaires (cf. «Neue Zürcher Zeitung» du 14 avril). Le rapport constate que les banques contrôlaient l’Etat et non l’inverse. (cf. l’ouvrage «Why Iceland?» d’Asgeir Jonsson. Ce dernier y décrit notamment les pressions exercées sur l’Islande par l’étranger.)

Energie criminelle

L’énergie criminelle avec laquelle travaillent les P.-D.G (Président-directeur général) a été mise au jour récemment par le rapport d’enquête de la Federal Reserve Bank of New York (FED), certainement pas trop critique envers les banques!
Lors de l’enquête de la FED sur la faillite de Lehman Brothers de 2008, on a appris que la banque a fait disparaître de ses bilans, par une astuce apparemment fréquente appelée «REPO 105», une partie de ses dettes, soit 50 milliards de dollars. (A titre de comparaison, les dépenses totales du budget fédéral suisse ont été de 54 milliards de francs en 2007–2008.)
L’autorité de surveillance des Bourses cherche maintenant à savoir si Goldman Sachs, Morgan Stanley, J.P. Morgan Chase ou Citigroup qui ont manipulé leurs bilans d’une façon semblable. (NZZ, 10 avril). Ces banques ont été généreusement aidées par l’Etat au cours de la «crise financière».

Participation de l’Etat

Tout le monde sait que ces escroqueries d’envergure ne sont pas possibles sans la participation des institutions de l’Etat. Ainsi on peut lire dans le rapport adressé au Parlement islandais que sept personnes participant au gouvernement islandais ont manqué à leur devoirs.
Le rapport désigne comme responsable principal l’ex- chef du gouvernement ­Haarde, le ministre des finances, le ministre des marchés financiers, le chef de la surveillance des finances ainsi que le directoire de la Banque centrale constitué de trois personnes. Il faut ajouter à cela l’influence du capital financier international. Mais se sont uniquement les habitants de l’île volcanique du Nord située dans l’océan Atlantique qui, désormais, devront payer des dettes abyssales dont ils ne sont pas responsables, à un moment où ils ont d’autres chats à fouetter.
En Irlande, le peuple ne dispose pas d’un rapport d’enquête comme en Islande. Là-bas, l’ancien gouvernement a généreusement nationalisé l’Anglo Irish Bank «pour la sauver». Cela va coûter 35 milliards d’euros aux citoyens irlandais. Ils devront payer cette somme pour les actifs pourris de la banque. Or le gouvernement leur a dissimulé cela avant la nationalisation.
On se rappelle sans grand plaisir que l’ancien premier P.-D.G. de Goldman Sachs, Henry M. Paulson, a été ministre des finances dans le gouvernement Bush.
Le 19 septembre 2008, au plus fort de la crise bancaire, il a émis le «plan Paulson», premier «plan de sauvetage» de 700 milliards de dollars. Paulson a ensuite disparu dans le secteur bancaire. Le nouveau ministre des finances, Timothy Geithner, vient directement de la FED.

Tirer les leçons des erreurs commises

Chacun a la possibilité de choisir sa banque. On peut opter pour une banque qui travaille comme une société anonyme internationale. Il existe cependant aussi des banques ancrées dans les régions qui soutiennent le com­merce local, en partie sur une base coopérative. Elles ne sont pas à l’abri des effets de crises globales, mais elles ne participent pas activement à leur naissance. Le directeur de ces banques habite souvent dans la région et doit gérer ses affaires de manière à pouvoir regarder en face ses clients tous les jours.
Maintenant, on sait généralement que le type de gestion qui s’est imposé ces dernières décennies ne visait pas le bien commun. On fait maintenant des suggestions diverses qui doivent aboutir à des lois (cf. p.ex. les propositions de Hans Christoph Binswanger, dans Horizons et débats du 19 avril). On pourrait par exemple réglementer le rôle de la ­Banque centrale, l’importance du capital propre, la taille des banques ou leur secteur d’activité. L’intérêt croissant des citoyens pour l’ordre financier et économique, dans ce processus important pour tous, ne peut avoir que des avantages.

http://www.alterinfo.net/Comment-50-milliards-de-dollars-ont-disparu-des-bilans-d-une-banque-privee_a45472.html?com#com_1344608

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