La Grèce n'a-t-elle été qu'un petit « apéritif » dans la crise qui agite depuis quelques semaines les marchés financiers ? C'est au tour de l'Espagne, un bien plus grand pays, d'être dans le viseur. La note de sa dette (qui évalue le niveau de risque pour les porteurs d'obligations d'Etat) a été rétrogradée mardi par l'agence Standard & Poor's, de AA+ à AA.
L'Espagne, c'est le pays vers lequel la contagion ne devait surtout pas aller. Son poids économique est en effet bien supérieur à celui des autres pays secoués par cette crise, Grèce, Irlande ou Portugal.
Or, c'est peut-être le plus fragile. Patrick Artus, directeur des études de Natixis, nous a transmis ce graphique vertigineux : la chute du nombre des permis de construire.
Au début de l'année 2007, le nombre annuel des permis de construire était de 1,5 million. Ce chiffre a chuté depuis de 96%, pour atteindre seulement 60 000.
Or, comme le constate Patrick Artus, le secteur de la construction au sens large -c'est à dire le bâtiment, les travaux publics, la banque liée à la construction, l'industrie liée au secteur (ciment, isolement, toiture…), les agences immobilières etc- emploie 30% de la population active espagnole ! Avant que la bulle immobilière n'explose en 2008, la croissance du pays était essentiellement tirée par la construction.
Résumons : une activité qui emploie près d'un tiers de la population active espagnole vient de subir une chute de régime de 96%…
Le marché du BTP s'est effondré brutalement : plus d'un million d'emplois ont disparu dans ce seul secteur. Le chômage a explosé, dépassant au premier trimestre la barre des 20%.
Ci-contre, la une d'ABC annonçant mardi 27 avril le passage de ce seuil symbolique. (Cliquer pour agrandir)
Le nombre de chômeurs, qui a été multiplié par 2,4 depuis fin 2007, dépasse aujourd'hui 4,6 millions.
http://eco.rue89.com/2010/04/28/apres-la-grece-lespagne-le-graphique-qui-fait-peur-149373
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